En entrant dans un supermarché et en regardant les étiquettes des différents produits indiquant la provenance des fabricants, rares sont les étiquettes « Made in USA ». Le lecteur de DVD portable coûte moins de 85 euros et est fabriqué à Singapour ; l'étiquette d'un T-shirt orné d'un personnage de bande dessinée indique « Made in China » ; et l'écran LCD vient de Corée. En fait, il y a de fortes chances que plus de 75% des petits produits manufacturés de chaque caddie aient été produits en Asie et transportés dans des containeurs à travers le Pacifique.
Ce n'est pas une révélation, les magasins aux Etats-Unis, comme en Europe, vendent de nombreux produits importés. Les Etats-Unis ont toujours été une nation commerçante et le rôle du pays dans le commerce international s'est accru de façon régulière au cours des dernières décennies. Mais l'époque où les Etats-Unis exportaient davantage qu'ils n'importaient est révolue depuis 30 ans. En 2004, alors que le commerce international des Etats-Unis totalisait 2900 milliards de dollars, les importations ont excédé les exportations de plus de 620 milliards de dollars.
Parmi les produits contribuant le plus au déficit américain, on retrouve le pétrole et les produits manufacturés. Bien que le pétrole soit l'élément majeur du commerce américain, l'inondation croissante de produits manufacturés importés a également des effets importants. Depuis que les Etats-Unis sont passés d'une économie basée sur la production manufacturière à une économie de services, les économies des pays d'Asie ont comblé le vide ainsi créé. Le prix de travail plus faible qui y est pratiqué, assorti de réglementations environnementales moins strictes, se traduit par des coûts de production moins importants compensant très largement les coûts liés au transport maritime international. La Chine est aujourd'hui le principal pays d'origine des importations de produits manufacturés aux Etats-Unis, à l'exception des automobiles, et le pays est le deuxième partenaire commercial des Etats-Unis.
Les transports maritimes résultant de ces nouvelles importations asiatiques, et de produits arrivant d'autres pays, étouffent les ports américains et les communautés environnantes. La majorité des importations parviennent à destination sur des navires conçus pour transporter des conteneurs, et cette croissance du trafic maritime pose de nouveau défis, technologiques, environnementaux, économiques et de sécurité nationale, très sérieux. Ces défis sont particulièrement aigus aux Etats-Unis mais ils ont des implications pour plusieurs pays pris dans le même filet économique et commercial.
[...] Les conséquences environnementales Le haut débit de marchandises arrivant par conteneurs dans les ports des Etats-Unis injecte une pléthore de produits à bas prix dans l'économie américaine. Cependant ce trafic maritime intense a également des effets négatifs importants tant du point de vue social qu'environnemental, et ces effets sont subis de manière disproportionnée par les résidents à faibles revenus vivant au sein de communautés portuaires exposées quotidiennement au bruit, à la congestion du trafic et à la pollution. Chaque jour la congestion sur les quais américains crée de longues queues de camions en attente. [...]
[...] Plus de navires ont transité par le port de Los Angeles en 2004 alors que les infrastructures étaient prévues pour Le 12 octobre 2004, un nombre record de 94 bateaux passèrent par le port, presque deux fois l'objectif maximum de 50 navires par jour. Un jour en septembre 2004, plus de 60 navires attendaient au large pour accoster. Tous les quais étaient occupés; les dockers étaient en nombre insuffisant. Les chemins de fer croulaient sous la demande et les entreprises routières trouvaient difficilement des tracteurs de semi-remorques et des chauffeurs. Certains bateaux sont restés ancrés pas moins de 10 jours. Durant l'année, les autorités locales dévièrent près de 120 bateaux transportant pour 4 milliards de dollars de marchandises vers d'autres ports. [...]
[...] Une fois construits, ils seront les plus grands navires destinés au transport de marchandises à pouvoir transiter par le canal de Suez. Consultant basé à Rotterdam (Pays- Bas), M. Dynamar prédit que des bateaux de TEU seront construits d'ici 2010. Ces navires sont conçus pour remorquer des marchandises dans des porte-conteneurs pour $ 0,07 par mile/tonne, chiffre à comparer aux $ 0,10 par mile/tonne pour les bateaux PanaMax d'aujourd'hui. Ces gigantesques embarcations pourront à peine naviguer à travers le Détroit de Malacca et elles seront incapables d'accoster en utilisant les infrastructures actuelles dans la majorité des ports historiques d'importance dans le monde. [...]
[...] Désormais les principales lignes de transport sont converties au conteneur. A partir de 1984, la compagnie Evergreen Marine de Taiwan crée le premier service tour du monde via le canal de Panama et celui de Suez avec respectivement 12 navires dans chaque sens, mais cette desserte est abandonnée en 1999 car les lignes de type point A - point B sont plus efficaces. La ligne de porte-conteneurs la plus longue aujourd'hui est celle de la compagnie Maersk Sealand qui dessert sur 15 semaines la côte Est des États Unis, la Méditerranée, le canal de Suez, Singapour, Hong- Kong, Taïwan puis la côte occidentale des États-Unis, puis retour par le Japon et les étapes précédentes. [...]
[...] Les bateaux conteneurs de troisième génération, construits dans les années 1980, transportent approximativement TEU. Appelés PanaMax, ces bateaux sont les plus grands transporteurs de marchandises capables d'emprunter le canal de Panama. En revanche, les bateaux de quatrième et de cinquième génération, dont la capacité oscille entre et TEU, sont trop grands pour utiliser ce canal et doivent donc voyager par d'autres routes. Bien que le port de Long Beach puisse recevoir des bateaux de TEU, la plupart des bateaux de cette catégorie sont trop grands pour accoster dans les ports américains. [...]
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