Les générations actuelles ont donc une responsabilité particulière quant aux biens de la nature ; elles doivent éviter les dégradations irréversibles et l'épuisement des ressources naturelles non renouvelables afin de préserver la reproduction de la biosphère. « Durable » est la traduction européenne de la notion première, anglo-saxonne, de « soutenable ». Cette notion comporte au moins deux sens : qui se maintient et qui perdure. Or qu'est-ce qui n'est pas durable ?
C'est bien le développement (qui implique la croissance) tel que nous l'avons pratiqué jusqu'à maintenant et continuons de le pratiquer en feignant de croire que les choses peuvent continuer en l'état malgré tous les signaux confirmant que cela ne peut pas se maintenir ou que le processus peut s'interrompre et même s'achever. Finalement, le principal mérite du développement durable est celui d'être une notion en perpétuel porte-à-faux.
Le mot « développement » implique en lui-même la notion de durée. Cette notion est elle-même contraire avec le développement et par suite la croissance comme elle a été réalisée par le système capitaliste. Tel que l'a dit René Dumont (1904-2001), ingénieur en agronomie et sociologue français : "Le développement durable est en soi une contradiction, car on ne peut pas développer sans consommer davantage de biens et d'énergie."
Au fond, le problème posé ici peut se résumer autour de la question du lien croissance-environnement : la croissance ne peut elle se faire qu'en détruisant l'environnement ?
[...] D'autre part, les nuisances produites sur l'environnement ne sont pratiquement jamais comptabilisées en flux négatifs. Le second défaut consiste dans le fait que les prélèvements de ressources naturelles sont comptabilisés à leur prix de marché qui n'est pas le reflet de la valeur totale du capital qu'elles peuvent représenter. Par exemple, un pays qui vend son bois plus vite que sa capacité de renouvellement voit son PIB s'accroître, car seule la vente est comptabilisée, et non la diminution du stock. [...]
[...] En septembre 2002, le deuxième Sommet de la Terre à Johannesburg en Afrique du Sud est appelé Sommet du développement durable. Il clôt le défilé des conférences sur l'homme et son environnement par l'aveu d'impuissance de la communauté internationale soumise aux visées à courte vue de l'imperium américain et à la montée en puissance de grands empires industriels et financiers avant tout préoccupés par la pérennité de leur propre développement. Si cette dernière conférence se fait le témoin d'un échec, il n'en reste pas moins que les efforts concentrés sur cette série de réunions ne sont pas complètement vains. [...]
[...] S'ensuit une liste de conférences. La conférence des Nations Unies à Stockholm en juin 1972 a pour slogan : une seule Terre ! En 1983, l'Assemblée Générale des Nations Unis met en place une Commission Mondiale sur l'environnement et le développement dirigée par Mme Gro Harlem Brundtland qui était alors Premier Ministre norvégien. En 1987, la commission délivre un rapport intitulé Our common future ou notre avenir à tous lequel rend compte d'indications visant à rendre le développement plus efficace et respectueux en ce qui concerne la protection des ressources naturelles. [...]
[...] Développement durable et croissance ? Selon l'économiste français Jean-Baptiste Say (1767-1832) : Les richesses naturelles sont inépuisables car sans cela nous ne les obtiendrions pas gratuitement. Ne pouvant être multipliées, ni épuisées, elles ne font pas l'objet de la science économique. Considérer les richesses naturelles comme inépuisables était une manière de penser commune jusqu'au milieu du 20ème siècle, alors que la question est devenue sérieusement préoccupante du point de vue de la réelle pérennité des réserves. En effet, il a fallu attendre la fin des années 1960 pour que l'on prenne véritablement conscience des nuisances de la croissance économique et le début des années 1970 pour que l'on s'interroge sérieusement sur la surexploitation des écosystèmes et l'épuisement des ressources naturelles. [...]
[...] Finalement, le principal mérite du développement durable est celui d'être une notion en perpétuel porte-à-faux. Le mot développement implique en lui-même la notion de durée. Cette notion est elle-même contraire avec le développement et par suite la croissance comme elle a été réalisée par le système capitaliste. Tel que l'a dit René Dumont (1904-2001), ingénieur en agronomie et sociologue français : "Le développement durable est en soi une contradiction, car on ne peut pas développer sans consommer davantage de biens et d'énergie." Au fond, le problème posé ici peut se résumer autour de la question du lien croissance-environnement : la croissance ne peut elle se faire qu'en détruisant l'environnement ? [...]
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