Le bassin du Jourdain est souvent considéré comme le basin hydraulique dans lequel la compétition pour l'eau est la plus forte au monde. La région est caractérisée par une pénurie d'eau : les ressources en eau par habitant sont inférieures à l'indicateur de Falkenmark, soit inférieures à 1000 m3/an/hab., ce qui fait du bassin du Jourdain le deuxième région la plus déficitaire au monde, après le Sahara. En général, l'eau acquiert une dimension géopolitique lorsque le bassin est fragmenté arbitrairement et distribué inéquitablement entre les différentes entités territoriales, plaçant les pays dans une situation d'interdépendance hydrologique, dans un contexte régional caractérisé par une augmentation du déficit hydraulique, à cause de changements démographiques, économiques ou environnementaux. Le bassin du Jourdain, et plus généralement le Moyen-Orient, présente donc un intérêt particulier, de par la convergence de plusieurs facteurs volatils : des demandes territoriales conflictuelles, un antagonisme historique et ethnique, un accroissement rapide de la population, et ce, combiné avec des ressources en eau limitée.
C'est dans ce contexte qu'il s'agit d'examiner les conséquences du changement climatique sur les tensions régionales : en effet, la plupart des scénarios prévoient une hausse des températures durant le siècle à venir, et donc une diminution de l'offre « naturelle » en eau. Ceci mènera-t-il inévitablement à un hydro-conflit pour le partage de cette ressource de plus en plus rare ? Ce papier adopte plusieurs approches - scientifique, politique, socio-économique, technique - pour tenter de répondre à cette question. Les contextes géographique, socio-économique et géostratégique seront ainsi d'abord exposés. Puis, les impacts potentiels du changement climatique sur les ressources hydrauliques seront dégagés, pour enfin évaluer les conséquences géopolitiques sur la région.
[...] Ceci est d'ailleurs le cas dans le bassin du Jourdain, montrant de nombreuses variations locales dans le système climatique, notamment au niveau des températures et des précipitations [13]. Afin d'évaluer les conséquences du changement climatique sur les ressources en eau, les changements de température et de précipitation prédits par des modèles de circulation générale océan-atmosphère (AOCGM) sont utilisés comme données d'entrée dans des modèles hydrauliques [14]. Les AOGCMs dérivent des résultats pour différents scénarios, les scénarios les plus utilisés étant l'A2 et le B2 [14]. [...]
[...] Regional IPCC Projections until 2100 in the Mediterranean area. Rep.No NATO. 1st ed. Dordrecht, NE: Kluwer Academic 75- "IPCC." Intergovernmental Panel on Climate Change. IPCC Nov Bou-Zeid, E., and M. El Fadel. "Climate Change and Water Resources in Lebanon and the Middle East." Journal of Water Resources Planning and Management 128 (2002): 343- El-Fadel, Mutasem and Bou-Zeid, Elie R.,Climate Change and Water Resources in the Middle East: Vulnerability, Socio-Economic Impacts, and Adaptation(June 2001). FEEM Working Paper No Kunstmann H., P. [...]
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[...] La combinaison de technologie moderne utilisant des membranes, de la réduction de la consommation en énergie, et des économies d'échelles associées avec la production de masse a réduit les coûts de la désalinisation de l'eau de mer à moins de 0.6 [30]. Parallèlement, la désalinisation des eaux saumâtres, avec des niveaux de salinité beaucoup plus faibles que celui de l'eau de mer, ne coûte que 0.3 $/m3. Ainsi, en 2002, le gouvernement d'Israël a décidé de construire cinq nouvelles usines de désalinisation utilisant la technique d' osmose inversée ce qui doit augmenter les ressources en eau d'Israël de 15% [30]. [...]
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