Les biocarburants sont issus de matériaux organiques, pouvant donc être renouvelés, à l'inverse des énergies fossiles. Il existe différentes techniques pour produire des biocarburants. En fonction de ces techniques, on peut distinguer deux générations de biocarburants. Parmi la première, on trouve les biocarburants issus d'espèces végétales oléifères, comme le palmier à huile, le tournesol, ou encore le colza. Le biocarburant est obtenu, sous forme d'huile, par simple écrasement ou par voie chimique. Le sucre d'autres espèces végétales peut également être utilisé en tant que biocarburant, après un procédé de fermentation. Cela concerne des espèces végétales tels que la canne à sucre, la betterave sucrière, le maïs, ou encore le blé. On obtient alors de l'éthanol. Il est finalement possible d'obtenir des biocarburants à partir de la fermentation méthanique de matières organiques végétales ou animales (puisées dans les boues des stations d'épuration, lisiers d'élevage, déchets ménagers, déchets des industries agroalimentaires). Plus récemment, des biocarburants dits de « deuxième génération » ont vu le jour et font l'objet de recherches intensives. Il s'agirait de transformer la lignine et la cellulose des végétaux (comme la paille, le bois et divers déchets) en alcool ou en gaz. Certaines recherches en cours s'intéressent à la capacité des termites à transformer les déchets de bois en sucre, ou aux microalgues, certaines espèces étant riches en huile.
Les biocarburants ne sont pas une création récente. Ils se sont au contraire développés en même temps que l'industrie automobile naissait. Le moteur à explosion, conçu par Nikolaus Otto, était conçu pour fonctionner avec de l'éthanol. Il en était de même pour la Ford T, produite au début du 20ème siècle. Le moteur à combustion, inventé par Rudolf Diesel, fonctionnait à l'huile d'arachide. Les biocarburants, lors des deux guerres mondiales, ont par ailleurs servi de complément à l'essence. Mais lorsque le pétrole est devenu abondant et bon marché au milieu du 20ème siècle, les industriels et les consommateurs se désintéressèrent des biocarburants. A l'inverse, lors des deux chocs pétroliers de 1973 et 1979, on eu recours aux biocarburants pour parer au manque de pétrole. Les biocarburants ont été soumis à des fluctuations tout au long du 20ème siècle, et, comme nous le verrons au cours de cet exposé, pétrole et biocarburants sont très liés l'un à l'autre. De même, le contre choc pétrolier de 1986 lie la baisse des prix du pétrole à une nouvelle phase de désintérêt pour les biocarburants, qui redeviennent attractifs avec le pic pétrolier des années 2000.
Il est intéressant de se pencher sur les biocarburants aujourd'hui, leur production mondiale concernant des taux de croissance très importants. En 2005, 31 Mt de biocarburants étaient produites à l'échelle de la planète. D'après certaines prévisions, ce chiffre devrait plus que doubler d'ici 2015.
[...] Le carburant cellulosique pourrait donc constituer une source d'éthanol plus importante à de moindres coûts. Par un procédé similaire, une société américaine parvient à transformer des carcasses de dinde en pétrole. Les biocarburants cellulosiques permettraient par ailleurs une utilisation d'herbes pérennes et non de plantes annuelles comme le maïs qui nécessite logiquement un labourage annuel. Les biocarburants de deuxième génération nécessiteraient par ailleurs beaucoup moins d'intrants comparés au maïs ou au soja, seraient plus à même de retenir le carbone (capacité 20 à 30 fois supérieure), et offriraient un meilleur habitat pour la faune. [...]
[...] La possibilité d'une augmentation des biocarburants dans le secteur des transports est renforcée par le soutien du gouvernement américain, qui est traduit par l'Energy Policy Act, voté pendant l'été 2005. Cette loi prend acte de la nécessité de s'affranchir de la dépendance pétrolière au Moyen- Orient, et fait une promotion active de l'usage des biocarburants dans le secteur des transports. L'Energy Policy Act fixe des objectifs ambitieux, comme faire croître la production des biocarburants de 12 millions de tonnes en 2005 à 22,5 millions de tonnes en 2012. [...]
[...] Le Plan Vert canadien favorise la production de méthanol et d'éthanol à partir de la biomasse Biocarburants et enjeux pour le réaménagement des périphéries des villes ? Il pourrait également être judicieux de placer des bioraffineries en périphérie des villes, lesquelles pourraient participer au traitement des déchets solides afin de produire du carburant (d'où l'enjeu représenté par la valorisation de la biomasse) ainsi qu'une gamme de biomatériaux qui pourraient satisfaire les besoins locaux. Il est en effet intéressant, sur le plan environnemental et économique, de parler des coproduits que produisent les raffineries d'éthanol. [...]
[...] Cette hausse des prix sera finalement reportée sur le consommateur. Des producteurs ovins de l'Iowa pourraient être définitivement mis en faillite s'ils devaient être mis en concurrence avec les grosses usines d'éthanol pour les matières premières (le maïs). Par ailleurs, l'usage de la terre est monopolisé par les cultures de maïs, ce qui participe à la hausse du prix des matières premières. Finalement, le récent engouement pour les biocarburants provoque des pressions spéculatives dans le domaine de l'éthanol à base de maïs. [...]
[...] La culture du maïs était jusqu'à maintenant alternée avec la culture du soja, le soja étant une source de nitrogène, ce qui aide à faire pousser le maïs. Plus on cultive du maïs, en réduisant la culture du soja, plus on doit ajouter du nitrogène sous forme d'engrais. Le danger est par ailleurs d'imposer ce type de monoculture intensive au prix de déforestations massives. La production d'éthanol américain repose essentiellement sur la Corn Belt, cultivée sur d'anciennes forêts de hêtres et d'érables, ainsi que sur de hautes prairies. [...]
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