La conférence de Copenhague, dernière étape d'un cycle de deux ans, devait en effet permettre d'entériner un accord international et aboutir à la signature d'un nouveau traité (remplaçant le protocole de Kyoto qui arrive à échéance fin 2012). L'absence de réelle avancée en décembre 2008 à Poznań, ou encore lors des réunions qui suivirent à Bonn et Bangkok en 2009, a conféré un caractère d'autant plus décisif à ce sommet de Copenhague (du 7 au 18 décembre 2009), qui apparaît en quelque sorte comme « la dernière chance pour sauver la planète ».
Un unique phénomène environnemental se retrouve alors à fédérer les citoyens du monde entier, qui doivent agir en symbiose pour endosser cette responsabilité qui leur incombe, aussi Copenhague devait venir concrétiser ou au moins chapeauter l'élan nouveau de solidarité mondiale qu'insuffle la lutte pour la préservation de l'environnement...
Ce qui nous intéresse ici dans est le bilan de cet événement. Fut-il à la hauteur des espérances, ou bien ne se réduit-il qu'à l'accord signé à l'issue de la conférence ?
[...] Le monde entier se retrouvait pour discuter de l'enjeu du changement climatique, et peut-être pour la première fois (ou au moins de manière aussi visible) les équilibres internationaux ont été complètement bouleversés. En effet, l'accord ne s'est pas du tout joué entre les Européens et les Japonais (comme on avait pu en prendre l'habitude), puisque le texte a été présenté par 26 pays mais en réalité négocié à huis clos entre la Chine, les Etats-Unis, le Brésil, l'Inde et l'Afrique du Sud (il n'a d'ailleurs pas été formellement signé par 166 autres membres de la CCNUCC, qui en ont simplement pris note lors de la dernière séance plénière). [...]
[...] Cependant ce tableau optimiste ne doit pas faire oublier que les ONG ont, dans la dernière phase des négociations, clairement été mises à l'écart. Ainsi on peut citer l'exemple des militants de Greenpeace, qui interpellaient la presse et les détenteurs d'un badge d'accès à l'extérieur du Bella Center, en se plaignant notamment que Greenpeace International avait 220 badges, aujourd'hui on a seulement 4 A partir du mercredi, les ONG ont en effet été contraintes de suivre la conférence sur des écrans installés quelques stations de métro plus loin, et donc à se contenter de poursuivre leur action par des banderoles sur lesquelles on pouvait notamment lire les politiciens parlent, les leaders agissent ou encore civil society has been removed from the negociation Cette exclusion a donc été totalement incomprise, le directeur d'Oxfam s'inquiétant notamment pour la transparence des discussions. [...]
[...] Un nouveau fonds sera alors créé dans cette optique : le Fonds vert pour le climat de Copenhague (qui s'ajoutera donc aux deux fonds d'investissement pour le climat déjà créés par la Banque mondiale en 2008 : celui pour les technologies propres et le Fonds stratégique pour le climat). Les négociations ont en outre porté sur des engagements financiers pour la protection des forêts, les Etats reconnaissant la nécessité de réduire les émissions liées à la déforestation et la dégradation des forêts qui représentent selon les scientifiques 20% des émissions de gaz à effet de serre. [...]
[...] Les Etats se sont en effet entendus sur un but commun de long terme (la limitation à mais pas sur les moyens d'y parvenir ! L'affrontement entre pays sur la répartition de l'effort, la crainte de la perte de souveraineté ou de compétitivité ainsi que l'obstruction des pays pétroliers sont sans doute les causes structurelles de cet échec partiel, qui ont notamment mené à de virulentes querelles sur les années de référence (1990 ou 2005) et d'arrivée (2020 ou 2050). [...]
[...] Une fois seulement ce stade franchi, on peut espérer que la pression sur nos décideurs politiques deviendra suffisamment importante, sincère et ordonnée pour changer véritablement l'ordre établi ; le déconstruire et le reconstruire en innovant. Sources *Enjeux stratégiques de la conférence, article paru dans Défense nationale et sécurité collective nº725, déc. [...]
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