Du 3 au 14 décembre 2007, la ville indonésienne de Bali a accueilli la treizième Conférence Des Parties à la convention de Rio sur le climat (COP 13) ainsi que la troisième réunion des Parties au Protocole de Kyoto (COP/MOP 3). L'agenda de ce sommet international réunissant les représentants de 187 gouvernements s'avérait très clair : il était indispensable de donner une suite au Protocole de Kyoto ratifié le 16 mars 1996. Celui-ci visait à la réduction des émissions de gaz à effet de serre entre 2008 et 2012 pour l'ensemble des pays 36 pays développés ayant ratifié le protocole. L'objectif explicite de cette Conférence de Bali consistait alors à ne pas laisser un vide entre Kyoto et le prochain régime climatique. Un nombre conséquent de participants demandait, en outre, une amélioration du Protocole de Kyoto qui passait, notamment, par l'adoption de contraintes d'émissions de gaz à effet de serre (GES) plus drastiques et consenties par un nombre plus important de pays. Barry Brook a ainsi annoncé, avant la Conférence, que cette dernière se devait d'être 'un Kyoto paré d'un costume d'homme d'affaires flambant neuf'.
Même si nous n'avons peut-être pas encore le recul nécessaire pour appréhender toutes les conséquences de cette Conférence, nous nous devons cependant de réaliser un premier bilan objectif, mais aussi critique, des décisions prises à Bali. Il ne semble, en effet, pas émerger de consensus concernant la portée de ces mesures : alors que certains parlent de 'contrat rempli' voire de 'quelque chose d'historique', d'autres demeurent beaucoup plus pessimistes en déclarant par exemple : 'on aurait pu faire ça par mail, ça aurait été plus rapide et moins ridicule'.
Nous allons donc nous demander, au cours de ce raisonnement, si la Conférence de Bali demeure un symbole de l'entente impossible de la communauté internationale concernant le climat ou, au contraire, une nouvelle impulsion donnée à la lutte contre le réchauffement climatique.
[...] Les lignes de clivages entre les participants à la Conférence de Bali ne se résument cependant pas aux contentieux entre le Nord et le Sud. L'Union Européenne est, par exemple, déterminée à conforter sa place de leadership dans la lutte contre le changement climatique et à affirmer sa cohérence interne : elle aspire à se séparer de cette image de leader inachevé, peu lisible de l'extérieur en incitant les autres pays développés à s'imposer une réduction de 25 à 40% des émissions de GES d'ici 2020, et ce, par rapport à 1990. [...]
[...] Accord de stabilisation des émissions de GES d'ici 2020 dans neuf Etats américains représentant au total 14% des émissions de GES aux Etats- Unis. McCOMBS, Maxwell, agenda-setting role of mass media in the shaping of public opinion” p. KINGDON, John Agendas, alternatives and public policies, New-York, Longman p. Délégué de la Papouasie-Nouvelle-Guinée qui interpelle, le 15 décembre 2007, en pleine négociation, les représentants américains de manière assez rigoureuse : Nous demandons votre leadership, si vous ne pouvez pas nous donner ce que nous cherchons, sortez ! MOUSEL, Michel, Les négociations internationales de lutte contre l'effet de serre in Métropolis/Flux, p 94-99. [...]
[...] - Site de la Documentation française, Chronologie du changement climatique de 1827 à 2008 http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/changement- climatique/chronologie.shtml - Site de la Documentation française, La position américaine : impasse ou alternative ? Le refus du protocole de Kyoto http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/changement- climatique/position-americaine.shtml Supports vidéos - Extrait du journal télévisé de France Bali, conférence sur le climat décembre 2007,www.dailymotion.com/relevance/search/conf%25C3%25A9rence%2Bbali/vi deo/x4cmyw_conference-de-bali-en-2007_business. - Interview de Jean Jouzel décembre 2007, www.dailymotion.com/video/x3qlta_bali-les-enjeux-de-la-conference- su_politics. Sources primaires - Groupe Réseau Action Climat, Eco, lettre des ONG pour les négociations de Buenos Aires décembre 2004, 2p. - BRESSOL, Elyane, Les enjeux de l'après Kyoto in Avis et rapport du conseil économique et social p. [...]
[...] La Conférence de Bali s'ouvre ainsi sur un contexte qui ne semble pas lui être très favorable. Ces tensions entre les négociants, prévues avant la Conférence, ne tardent pas à rendre illusoire tout accord concernant des mesures chiffrées. Une proposition européenne et brésilienne visant à baisser de 13% les émissions dans les 13 années à venir est vite écartée et les analystes prédisent un échec de la Conférence. Alors que celle-ci se termine, aucun consensus n'a émergé. Il faut attendre le lendemain de la clôture de cette rencontre internationale pour qu'une déclaration commune soit éditée. [...]
[...] II) La Conférence de Bali comme une étape nécessaire vers une large coopération internationale envers les enjeux climatiques L'inclusion des Etats-Unis dans la préparation du futur régime climatique L'évaluation du bilan de la Conférence de Bali ne peut, tout d'abord, omettre l'importance que revêt l'engagement de tous les participants vis-à- vis de la feuille de route notamment lorsque l'on se remémore le contexte de cette rencontre internationale comme nous l'avons fait dans notre première partie. Il n'est alors plus question de laisser les Etats-Unis s'écarter des accords multilatéraux. [...]
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