Après que l'attention des médias sur les changements climatiques ait atteint un niveau inégalé en 2006, cette tendance s'est accentuée en 2007 avec la remise du prix Nobel de la paix au GIEC et à Al Gore pour leur contribution respective sur l'étude scientifique des changements climatiques et la promotion de l'importance des choix à venir. Si la tenue de la Conférence des États parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (ci-après Conférence de Bali) se situe certainement dans le prolongement de cet intérêt grandissant, c'est d'abord avec comme objectif de lancer le processus de négociation d'une nouvelle convention-cadre devant succéder au Protocole de Kyoto sur les changements climatiques, qui arrive à expiration en 2012, que la Conférence de Bali a réuni du 3 au 15 décembre 2007 plus de 10 000 participants, incluant les représentants de plus de 180 États, des observateurs d'organisations intergouvernementales et non gouvernementales et des journalistes. Bien que la décision commune adoptée par les États parties sur une feuille de route pour les deux prochaines années à l'issue desquelles une nouvelle convention-cadre devra être conclue témoigne de la reconnaissance désormais formelle par tous les pays de la nécessité de réduire grandement les émissions de gaz à effets de serre (GES) (I), les lentes et difficiles négociations ayant caractérisé la Conférence rappellent l'équilibre fragile sur lequel le Plan d'action de la Conférence a été construit (II).
[...] L'intervention quelques jours seulement avant la fin de la Conférence du Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, laquelle prit la forme d'un sérieux avertissement quant aux conséquences d'un échec du processus de négociation, témoigna des profondes divergences ayant marqué la Conférence. L'éventualité d'un échec des négociations toujours présent durant l'avant-dernière journée de la Conférence incita Al Gore à prononcer un discours lors duquel il invita implicitement l'UE au compromis en arguant que le résultat des prochaines élections présidentielles américaines facilitera l'atteinte d'un consensus sur des objectifs contraignants. [...]
[...] L'initiative lancée dans le domaine de la déforestation témoigne de certaines avancées dans le développement de mécanismes de mise en œuvre pour les PED Mais au-delà du consensus autour de grands principes, la Conférence a aussi permis de développer et renforcer différents mécanismes essentiels à la réussite de la future convention-cadre. Une avancée majeure a été de rendre opérationnel l'Adaptation Fund qui vise à aider les pays les moins développés à faire face aux conséquences des changements climatiques. Malgré que la pérennité de son financement constituera un des défis des négociations à venir, la Conférence a établi que le Fonds sera financé par une taxe de sur les opérations réalisées dans le cadre du Mécanisme de développement propre, et son conseil dirigé majoritairement par les pays en développement. [...]
[...] Une décision importante est également survenue dans le domaine de la réduction des émissions issues de la déforestation dans les PED. Comme la déforestation contribue à hauteur de du total des émissions mondiales, la Conférence a reconnu l'importance de la forêt dans la séquestration du CO2 et ainsi décidé d'un programme incitatif visant à octroyer des compensations financières ou crédits-carbone aux PED concernés. II. Les difficiles négociations ayant caractérisé la Conférence et les modestes solutions avancées relativement au transfert de technologies rappellent l'équilibre fragile sur lequel le Plan d'action de la Conférence a été construit Les interventions de Ki-moon et Gore appelant au consensus ont témoigné d'un processus de négociation rendu difficile par les positions défendues par la délégation américaine Le fait que l'Union européenne ait dû renoncer à quantifier les cibles à atteindre en termes de réduction des GES constitue sans doute la pierre d'achoppement le plus important aux yeux de plusieurs observateurs. [...]
[...] Bien que la décision commune adoptée par les États parties sur une feuille de route pour les deux prochaines années à l'issue desquelles une nouvelle convention-cadre devra être conclue témoigne de la reconnaissance désormais formelle par tous les pays de la nécessité de réduire grandement les émissions de gaz à effets de serre (GES) les lentes et difficiles négociations ayant caractérisé la Conférence rappellent l'équilibre fragile sur lequel le Plan d'action de la Conférence a été construit (II). I. La Conférence a permis la reconnaissance formelle de la nécessite de réduire sensiblement les GES et fait avancé le développement de certains mécanismes de mise en œuvre. [...]
[...] Bibliographie CLÉMENÇON, Raymond, Bali Road map : A First Step on the Difficult Journey to a Post-Kyoto Protocol Agreement”, in The Journal of Environment & Development, nº p. 70-94. UNFCCC, Report of the Conference of the Parties on its 13th Session, held in Bali from 3 to 15 december 2007. Plusieurs articles issus de quotidiens internationaux via la base de données Factiva. [...]
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