Droit dans le mur. Ainsi titrait Marc Chevallier dans un dossier d'Alternatives économiques (juin 2003) concernant les réserves des principaux combustibles fossiles. Les réserves de pétrole sont estimées à environ 40 années de production au rythme actuel, et le baril de brut dépasse de manière régulière la barre des 40 dollars. Ce constat suscite les plus grandes inquiétudes, et une des solutions à cette crise peut se trouver dans le développement de carburants propres. Si leur utilisation est aujourd'hui faible, et on le remarque en France, leur potentiel semble fort, ce que semble avoir compris les autorités nationales et supranationales, au premier rang desquels l'Union européenne. Nous allons donc tenter d'expliciter les possibilités d'extension de l'utilisation des carburants propres. Ils apparaissent tout d'abord comme une alternative à la raréfaction des combustibles fossiles, mais ils doivent surmonter de nombreuses difficultés...
[...] Les zones de grande culture (Beauce, Picardie ) se lancent dans cette voie avec l'aide financière des pouvoirs publics, avant de plafonner. Le biodiesel et l'éthanol ne sont aujourd'hui présents qu'à hauteur de en moyenne dans le carburant vendu en France. Un gouffre existe entre la production française d'éthanol million d'hectolitres) et celle du Brésil, premier producteur mondial (120 millions d'hectolitres). Les objectifs de L'Union européenne, seulement indicatifs, seront donc très difficilement tenus. Deux directives de 2003 ont en effet fixé les chiffres de de biocarburants en 2005 et en 2010. Il importe donc de soutenir les producteurs. [...]
[...] L'hydrogène L'hydrogène, par l'intermédiaire de la pile à combustible (qui produit de l'électricité et de l'eau à partir d'hydrogène et d'oxygène) est l'alternative autour de laquelle le plus large consensus s'est formé pour répondre à la raréfaction des combustibles fossiles. C'est pour cela que sa production a le vent en poupe. Pour ses applications dans les transports, bien entendu, mais pas seulement, notamment du fait des réglementations environnementales sur les carburants. Pour limiter les émissions de dioxyde de soufre à l'origine des pluies acides et d'affections respiratoires, les nouvelles normes européennes font chuter drastiquement les taux de soufre autorisés dans l'essence et le diesel. [...]
[...] Le ministre délégué à l'industrie, Patrick Devedjian, l'a récemment rappelé devant l'Assemblé Nationale, les ambitions en ce domaine se heurtant à un coût élevé. Seule la défiscalisation dont ces produits bénéficient, qui coûte 180 millions d'euros à l'Etat chaque année, leur permet d'être compétitifs. Le niveau de détaxation est de 350 euros /m3 pour le diester, et de 380 euros/ m3 pour l'éthanol. En conséquence, des voix s'élèvent pour importer à moindre coût le biocarburant du Brésil, le plus gros pays producteur. [...]
[...] Pour lever les inquiétudes des syndicats sur ces pratiques intensives, ils promettent l'élaboration de chartes de bonnes pratiques agricoles, et tablent sur la sélection variétale classique pour améliorer les rendements. L'hydrogène pose également quelques problèmes. D'une part, il explose au contact de l'air, ce qui exige des techniques de stockage de transport complexes et coûteuses. D'autre part, il n'existe pas sur Terre à l'état pur. Il faut donc l'extraire, soit de l'eau, par électrolyse, opération gourmande en électricité, soit des hydrocarbures, comme le méthane. Mais cette réaction libère du gaz carbonique l'un des principaux agents de l'effet de serre. [...]
[...] Cela permettrait d'avoir de plus gros volumes avec une rendement énergétique deux à trois fois supérieur à l'éthanol classique. Le développement des carburants propres apparaît donc nécessaire pour répondre au problème posé par la raréfaction des combustibles fossiles. On l'a vu avec les biocarburants, comme le diester et l'éthanol, mais également avec l'hydrogène. Mais ces carburants propres sont loin d'être exempts de tout reproche. Leur technicité et leurs coûts peuvent s'avérer problématiques, et les constructeurs automobiles et les pétroliers craignent des bouleversements économiques trop importants dans leurs filières. [...]
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