Agro-carburants : un bouleversement de l’agriculture aux conséquences agro-environnementales

Résumé du document

L'agriculture s'est toujours définie autour de son objectif principal : nourrir la population. Aujourd'hui cette définition change légèrement avec l'apparition de nouveaux enjeux en agriculture, bien éloignés de l'aspect alimentation. En effet, l'agriculteur peut devenir producteur d'énergie en destinant ses cultures à des transformations de type agro carburant. Cette demande est d'ailleurs en constante augmentation, considérée comme une bonne alternative au futur manque de pétrole. Mais ce type de bouleversement n'est pas sans conséquences sur le fonctionnement de l'agriculture : les systèmes de culture (ensemble des modalités techniques mises en œuvre sur des parcelles traitées de manière identique) changent forcément. A plus ou moins long terme, des conséquences agro-environnementales apparaissent également.
Nous allons donc traiter successivement ici des conséquences de ces changements d'agriculture sur les systèmes de culture puis des conséquences agro-environnementales.

Extraits

[...] Ainsi les choix variétaux n'étant plus guidés principalement que par des idées de productivité maximale et non plus de qualité (notamment organoleptiques), on peut imaginer que des variétés OGM autorisées (valable plutôt en dehors de la France au vu du contexte actuel post-Grenelle) seraient plus facilement adoptées. La disparition du risque pour la santé des consommateurs peut avoir des conséquences importantes sur la gestion technique allant vers une simplification du travail avec une intensification des parcelles conduites avec toujours plus de produits phytosanitaires et d'engrais. Ces propos sont heureusement à nuancer par le contexte actuel de flambée des prix des engrais et de conscience accrue des problèmes environnementaux. Cependant l'ensemble de ces choix existe et n'est pas sans conséquences agro-environnementales, plutôt négatives. Conséquences agro-environnementales 1. [...]

[...] En assurant un débouché sûr, elles vont aider les agriculteurs à changer leurs activités pour choisir une activité à plus faible incertitude, permettant de réduire leur charge mentale. Ceci est particulièrement vrai pour des cultures difficiles d'un point de vue technique ou économique mais également pour des éleveurs dont la rémunération peut être très faible pour une astreinte du travail particulièrement pénible. D'autre part, en sortant du but alimentaire, le problème de la qualité du produit s'éloigne fortement des considérations de l'agriculteur. [...]

[...] Conclusion Ainsi le tableau des agro carburants du côté agriculture est beaucoup moins attrayant que du côté économique. Il faut cependant nuancer ces propos et replacer ce mouvement dans un contexte plus global : on observe en effet de plus en plus une conscience écologique se développer. Celle-ci, portée par des agronomes travaillant par exemple sur les systèmes de culture à bas niveau d'intrants, peut venir contrecarrer un développement de certaines cultures et pratiques qui démontrent déjà leurs dangers dans des pays comme les Etats-Unis ou le Brésil. [...]

[...] Cette pollution peut être également due aux grandes quantités d'engrais utilisées (en particulier azotés) Echelles supérieures A plus grande échelle, la mise en culture des jachères transformées en monocultures de taille trop importante risquent de faire chuter la biodiversité alentour voire plus lointaine. On a par exemple observé la disparition des outardes due à la raréfaction des insectes dont elle se nourrissait et ce à cause d'une homogénéisation des paysages trop importante. On sait par ailleurs que la monoculture intensive provoque des risques accrus d'érosion. [...]

[...] Agro carburants : un bouleversement de l'agriculture aux conséquences agro- environnementales L'agriculture s'est toujours définie autour de son objectif principal : nourrir la population. Aujourd'hui cette définition change légèrement avec l'apparition de nouveaux enjeux en agriculture, bien éloignés de l'aspect alimentation. En effet, l'agriculteur peut devenir producteur d'énergie en destinant ses cultures à des transformations de type agro carburant. Cette demande est d'ailleurs en constante augmentation, considérée comme une bonne alternative au futur manque de pétrole. Mais ce type de bouleversement n'est pas sans conséquence sur le fonctionnement de l'agriculture : les systèmes de culture (ensemble des modalités techniques mises en œuvre sur des parcelles traitées de manière identique) changent forcément. [...]