Agriculture urbaine, nourrir durablement les villes, changement climatique, sécurité alimentaire, développement durable, protection de l'environnement, résidus agrochimiques, organismes pathogènes
L'agriculture urbaine s'inscrit aujourd'hui dans un contexte de crise environnementale et économique. Alors que la population mondiale est estimée à 10 milliards d'humains en 2050, avec plus de 66% d'urbains, la question de la sécurité alimentaire et d'une consommation raisonnée est au coeur des politiques mondiales. L'enjeu aujourd'hui est de rendre accessibles les produits frais aux urbains tout en respectant l'environnement. La population est de plus en plus sensibilisée aux problématiques environnementales et cherche à contrôler l'origine de ses produits. Produire soi-même est devenu une satisfaction, une véritable fierté et c'est pourquoi l'agriculture urbaine connaît une popularité énorme. Ces motivations sont différentes en fonction des régions du monde.
L'enjeu environnemental est prédominant dans les pays industrialisés alors que dans les pays en développement, les citadins cherchent en premier lieu à subvenir à leurs besoins. L'agriculture urbaine n'est donc pas forcément un choix. L'agriculture urbaine est, selon la FAO, une forme émergente ou ré-émergente de pratiques agricoles effectuées en ville. Elle est aujourd'hui pratiquée par plus de 800 millions de citadins dans le monde, mais est malheureusement considérée comme illégale dans certains pays. C'est une pratique qui a toujours existé, mais qui se diversifie tellement aujourd'hui que l'on pourrait la considérer comme nouvelle. Longtemps connue pour ses jardins partagés, l'agriculture urbaine existe aujourd'hui sous différentes formes : les fermes verticales, les cultures hydroponiques et aquaponiques, et sous d'autres formes plus innovantes les unes que les autres.
[...] L'éducation est même au cœur de nombreux organismes communautaires même si très peu d'études permettent de chiffrer sa valeur. Pour Mohand, animateur au jardin communautaire de Villeray à Montréal au Canada, la meilleure méthode est d'apprendre en travaillant, en jouant, en faisant quelque chose et c'est justement ce que proposent les jardins partagés Le fruit social de l'agriculture urbaine 2016). Les aliments frais étant plus proches des consommateurs, l'agriculture urbaine incite à leur consommation et ainsi permet la lutte contre la malbouffe comme le constate Jean-Noël Consales, urbaniste à Marseille : Ces espaces de production dans la ville modifient réellement les comportements alimentaires de leurs usagers dans le sens d'une plus grande qualité, y compris pour ceux issus de milieux très populaires (CNRS Le Journal, 2015). [...]
[...] Mais l'agriculture urbaine ne se résume pas aux jardins partagés. Les cultures individuelles hydroponiques, ou les jardins particuliers ou autres n'ont pas un tel pouvoir sociabilisant. Or ces formes d'agriculture urbaine individuelles se développent beaucoup de nos jours. L'agriculture urbaine peut permettre de renforcer la cohésion communautaire et le savoir-vivre en collectivité même si cela est très limité et que les jardins sont des lieux de conflits. Education et développement des jeunes Le but de certaines fermes est de faciliter l'intégration des populations défavorisées et de limiter la délinquance, notamment en banlieue des grandes villes. [...]
[...] Ce problème peut être contourné en optimisant les systèmes électriques. L'article de K. Akerman cité précédemment explique que certaines fermes urbaines (fermes verticales, sur les toits) limitent ainsi les pertes de chaleur. D'autres fermes recyclent l'énergie des immeubles pour chauffer les serres. Ceci est intéressant dans les pays froids. Évidemment, si ces installations ne procèdent pas ainsi dans des pays au climat froid, le gaspillage énergétique sera important, surtout si ces dernières favorisent la consommation de fruits et légumes produits hors saisons en condition énergivores (Kozai, 2013). [...]
[...] D'autre part, les projets publics d'agriculture urbaine peuvent rencontrer certaines difficultés à se mettre en place. En effet, ils ont besoin de l'accord, voire de l'appui, des mairies qui possèdent généralement des terres inutilisées, pour se concrétiser. Or, un projet est long à mettre en place et les mandats des mairies sont renouvelés régulièrement. Un nouveau bureau municipal peut décider de dédier des terres à un projet immobilier lucratif, plutôt qu'à une association louant une petite surface et ne tirant aucun ou peu de bénéfices. [...]
[...] Les traiter pour pouvoir les utiliser ? Comment traiter les eaux polluées par les épandages ? Comment effectuer un contrôle sanitaire fiable ? Par ailleurs, consommer local n'est pas toujours une solution économique pour le consommateur ou pour le producteur. Elle permet certes d'avoir des produits frais en ville, mais à quel prix ? Cela doit satisfaire le consommateur tout en étant viable. Cette production pourrait-elle nuire à la compétitivité de la production agricole conventionnelle ? Quelles sont les aides permettant leur financement ? [...]
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