Le ralentissement économique et la crise ont généré une critique libérale de plus en plus forte à la fin des années 70, réclamant la limitation de l'État-providence et la diminution de l'intervention de l'État dans l'économie. Les politiques de dérégulation sont de plus en plus à l'ordre du jour et une construction purement instrumentale de l'État (gardien du droit et des conditions de sécurité ou autre permettant la bonne marche du marché) est défendue.
[...] L'Etat-providence, a. La peur d'un désengagement de l'Etat Paradoxalement, si l'Etat-providence est aujourd'hui de plus en plus critiqué, il fait face également à une demande d'interventionnisme de plus en plus grande. Malgré ses imperfections, c'est toujours vers l'Etat que la société civile se tourne, dans une demande toujours croissante de sécurité et de bien-être social. - L'Etat-providence ne se contente plus de protéger les individus contre la maladie, la vieillesse ou le chômage, mais il intervient également dans l'éducation, le sport, la culture C'est vers l'Etat que se tournent les revendications en matière de protection des cultures minoritaires ceux qui militent pour la ratification de la Charte des langues régionales: la protection de la culture régionale passe par des subventions étatiques), c'est à nouveau l'Etat que l'on accuse de ne pas combler les inégalités et de ne pas résoudre le problème du chômage de masse. [...]
[...] A se tourner vers l'Etat dans la lutte contre les inégalités sociales et le chômage? Ou faut-il développer d'autres alternatives? Quel Etat pour notre société actuelle? ( Rosanvallon: nécessité de diminuer la demande d'Etat en transmettant les missions de solidarité à la société civile b. Croire en l'Etat-providence Si on défend l'idée que ce n'est pas le rôle de l'Etat de pourvoir au bien-être des individus, il n'existe pourtant pas de réelle alternative. Le marché a démontré son incapacité à assurer le bien-être des individus et à éviter les inégalités sociales. [...]
[...] - Le déchirement du "voile d'ignorance": avec la crise économique, l'augmentation des cotisations l'opacité de l'Etat-providence est remise en cause. On ressent le besoin de s'interroger sur la nature exacte des transferts organisés, et de les contester. - La multiplication des cavaliers solitaires: c'est le détournement du système par un certain nombre de gens (fraudes à la SECU, travail au noir ) - Un conflit générationnel: avec l'allongement de l'espérance de vie et l'arrivée à l'âge de la retraite des baby-boomers, les plus de 60 ans deviennent peu à peu les principaux bénéficiaires des dépenses sociales. [...]
[...] La fin de l'Etat-providence? L'Etat-providence, par son fonctionnement même, qui ne semble plus adapté à la société actuelle (chômage de masse, vieillissement de la population ) crée lui-même les conditions de sa contestation. La fragilisation du lien social fragilise finalement l'Etat, dont l'existence et la définition même sont remises en cause. Selon Charles Schultze, principal conseiller économique du président Carter, "il y a 10 ans, l'Etat était très largement considéré comme un instrument destiné à résoudre les problèmes; aujourd'hui, pour de très nombreuses personnes, le problème, c'est l'Etat lui-même". [...]
[...] - Il faut permettre à l'Etat-providence de redonner une dimension réellement transcendantale et quasi mystique à l'Etat. Il s'agit de réenchanter le politique, par la mise en place d'un système de solidarité, sans doute différent du fonctionnement de l'Etat- providence actuel, mais fondé sur les mêmes principes de justice sociale et de redistribution. - L'Etat-providence doit refléter un réel projet de société: au- delà de la refondation de l'Etat-providence, c'est le contrat social lui-même qu'il faut revoir. Que veut-on pour la société française aujourd'hui? [...]
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