A qui profite le développement durable, Sylvie Brunel, modes de production, Afrique, changement climatique
Spécialiste des questions de développement, Sylvie Brunel a travaillé pendant plus de quinze années dans l'humanitaire (Médecins sans frontières, Action contre la faim) et a publié une vingtaine d'ouvrages consacrés au développement, en particulier aux questions de famine. Elle est à ce jour professeur des universités à l'Université Paris IV-Sorbonne. Elle a publié en 2002 "Famines et politiques", en 2005 "La Planète disneylandisée" et en 2008 "A qui profite le développement durable?". On ne peut être que d'accord avec le développement durable. Du moins, en théorie. Faire une synthèse entre une économie puissante, une répartition sociale et un environnement préservé. En pratique, la chose est moins aisée. En effet, certains créent un besoin de développement durable pour en tirer profit.
[...] L'humain est indissociable de la planète. Un concept impérialiste ? Il faut rappeler que les aspects économique et social sont passés au second plan face à l'omniprésence de l'environnement dans le système du développement durable suite à un concours de circonstances. Le contexte est tout à fait particulier. L'explosion démographique des Suds, ou à l'époque du tiers-monde, considérée comme une bombe préoccupe beaucoup le monde entier suite à des chiffres inquiétants et à des politiques socialistes natalistes. Dès les années 70, la limite des ressources naturelles et la surconsommation sont prises en compte. [...]
[...] Seul l'homme riche a le savoir, celui de la préservation du monde. Le culte de la planète est désormais mis en place avec pour conséquence une inégalité sociale croissante. Sauver la planète . plutôt que l'humanité ? Tous les citoyens doivent faire un geste pour la Planète pour que les catastrophes causées par les hommes cessent. Comme si se priver et faire des efforts, minimes par rapport aux pollutions industrielles, peuvent stopper le réchauffement climatique ? La peur est la ligne rouge de cette campagne à l'aide de visions apocalyptiques balancées tous les jours à la télévision, d'annonces alarmant la fin du monde et d'interviews d'experts hyper pessimistes. [...]
[...] Pour tous les pays, le réchauffement climatique est une aubaine. Pour les Suds, l'industrialisation est la cause de ce réchauffement et donc la faute est reportée aux Nords – les pays du Sud étant lavés de tous soupçons. Pour les Nords qui peuvent « produire proprement », les pays du Sud sont fautifs car pollueurs. Ils peuvent donc taxer les produits des pays émergents. L'imprécision scientifique – météorologique – nous fait inquiéter pour peut-être quelque chose d'anodin. De plus, d'un point de vue économique, ceci est une véritable chance. [...]
[...] C'est alors qu'intervient le célèbre schéma du développement durable « Economie – Environnement – Social » qui se relient entre eux. Mais pour qu'il soit durable, il faut la présence de la solidarité spatio-temporelle, dans l'espace pour les pauvres, dans le temps pour les générations futures. Mais un problème intervient dans cette représentation utopique : tout le monde veut tirer profit de son domaine – les entreprises et les Etats pour l'économie, les syndicats et les associations pour le social, les écologistes pour l'environnement. [...]
[...] Ces principes du développement durable s'inscrivent dans la politique de marché libéral et de mondialisation et ont un but mercantile. Durable pour qui ? Le développement, incontournable après la guerre, a été mis à l'écart par le développement durable. Par l'exemple de la mortalité infantile qui a chuté depuis les années 60 enfant sur 10 en sur 20 en 2008), Sylvie Brunel nous montre que le développement est pourtant toujours présent. Le développement est un long processus d'augmentation de la richesse et de diversification des activités économiques permettant l'amélioration du niveau de vie des êtres humains. [...]
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