Penser et agir avec la nature une enquête philosophique, Catherine Larrère, Raphaël Larrère, nature et culture, écologie, Claude Levi-Strauss, approche dualiste, naturalisme, biodiversité, René Descartes, progrès techniques, pandémie
Le texte à commenter est rédigé par Catherine Larrère et Raphael Larrère dans "Penser et agir avec la nature", publié en 2015. Les deux auteurs y développent leur point de vue, selon lequel il s'avère aujourd'hui crucial de repenser notre approche de l'écologie et de la protection de la nature, à l'aune des évolutions actuelles concernant le rapport entre nature et culture. Ce rapport entre nature et culture est en effet la clé, la base de nos différentes perceptions de l'écologie et de la préservation de la nature.
[...] On peut penser par exemple aux travaux de conservation in situ ou ex situ, qui offrent différentes possibilités sortant du cadre purement dualiste. L'évolution de la pensée, une approche différente en rupture avec le dualisme Philippe Descola, qui est cité par Catherine et Raphael Larrère dans cet extrait, vient préciser l'approche dualiste. Lors de ses travaux réalisés auprès des tribus de Jivaros Achuar durant son immersion de trois ans parmi eux, il a en effet réalisé que certaines populations n'effectuaient pas de dichotomie entre nature et culture, qui étaient pour eux intimement mêlées dans leurs esprits et dans leurs actions. [...]
[...] Aristote, déjà, définissait la technique comme une activité créatrice et productrice, visant à dominer l'environnement de l'homme. Très vite émerge une autre théorie, celle du faire avec , selon laquelle il faut considérer la nature comme un élément avec lequel il faut composer, sans nécessairement chercher à la dominer. Ces éléments seront détaillés en deuxième partie. Le dualisme place donc l'homme comme supérieur à la nature, recherchant à la maîtriser, à la dominer. Hommes et nature doivent être opposés, distincts, ne pas s'interconnecter. [...]
[...] De là émergent quatre ontologies : totémisme, animisme, analogisme et naturalisme. Le naturalisme selon Descola impliquerait l'existence d'une frontière et moi et l'autre, et donc sur une opposition implicite entre nature et culture. Selon lui, seules les sociétés et civilisations occidentales insistent sur ce lien. La nature serait composée du monde purement physique, et définirait par différence tout ce qui n'est pas humain ou issu de l'humain. Catherine et Raphael Larrère explicitent leur point de vue sur l'ouverture d'esprit, l'ouverture sur le monde. [...]
[...] D'après eux, il est impossible et donc utopique de croire que l'on peut abandonner complètement le concept de dualisme. Celui-ci est ancré si fort dans nos sociétés et dans nos modes de pensée et de vie qu'il est difficile de parvenir à s'en détacher complètement et à faire table rase du passé. Philippe Descola insiste également sur le fait que cette conception est très profondément ancrée dans nos valeurs, notre conscience et notre inconscient collectifs. Il exprime par exemple dans son ouvrage Par-delà nature et culture : Dans la mesure où le naturalisme est le principe directeur de notre propre cosmologie et qu'il imbibe notre sens commun et notre principe scientifique, il est devenu pour nous un présupposé en quelque sorte naturel qui structure notre épistémologie et en particulier notre perception des autres modes d'identification . [...]
[...] Une première approche, la notion de dualisme Le concept de dualisme entre nature et culture voit le jour au XVIIe siècle. C'est à cette époque que l'on assiste au développement des sciences, et que le dualisme émerge petit à petit. Le dualisme veut opposer nature et culture, ériger l'homme en être supérieur aux autres, notamment parce qu'il est doté de capacités réflexives et du langage. Ainsi, il se place en position supérieure, mais aussi et surtout dominatrice du reste du monde, y compris de la nature. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture