« We need in short a history that regards humans and nature not as two distinct entities but as interlocking part of a single, dynamic whole ». C'est par c'est mots que Karl Jacoby, professeur d'histoire environnementale à l'université de Brown, aux Etats-Unis, ouvre la préface de son œuvre Crimes against Nature – Squatters, Poachers, Thieves and the hidden History of the American Conservation, écrite en 2003. Dans celle-ci, il explique les intentions qui l'ont poussées à écrire ce livre : à l'origine, il souhaitait étudier l'histoire de la genèse de l'engouement autour de la « wilderness » aux Etats-Unis à travers l'optique des parcs nationaux. Cependant, ses recherches l'ont conduit à trouver majoritairement des documents concernant l'opposition entre les populations locales et l'Etat tentant de mettre en œuvre une nouvelle législation environnementale. Aussi, Karl Jacoby s'est proposer d'étudier un élément non pris en compte dans la sphère de l'histoire environnementale : la réaction de ces populations face à la mise en œuvre d'un nouvel élément de contrôle étatique. L'histoire environnementale s'est en effet focalisée sur les grandes figures intellectuelles de la politique américaine de conservation, sur le « pantheon of conservationist prophets » comme Georges Perkins Marsh, Theodore Roosevelt et John Muir, laissant ainsi de côté l'analyse de la réaction des communautés rurales : Nash a d'ailleurs écrit « the appreciation of wilderness appeared first in the minds of sophisticated Americans living in the more civilised East ». Karl Jacoby s'est ainsi proposé d'étudier le point de vue rural de la « wilderness » américaine, et ce à travers trois référentiels différents : les montagnes Adirondack, le parc national de Yellowstone et la réserve du Grand Canyon.
[...] Ainsi, selon l'auteur, la différence majeure entre ces deux catégories de braconnier est le caractère sérieux : c'est une question de survie pour les braconniers locaux alors que c'est une simple question de distraction pour les élites urbaines. Cependant, de nombreux travaux historiques portant sur la chasse ont montré que ces distinctions sont à nuancer. D'une part, ces travaux ont montré que les braconniers locaux ne chasser pas seulement pour survivre : certains le faisaient par pur plaisir et d'autres pratiquaient cette activité dans une optique de pur enrichissement personnel. [...]
[...] Une politique environnementale construite aux dépens de la justice sociale A. Le préjugé originel de la politique américaine de conservation En premier lieu, Karl Jacoby met en évidence dans son œuvre le fait que la genèse de la politique environnementale américaine s'est opérée en se fondant sur un préjugé originel : l'absence de conscience environnementale des populations rurales. En effet, la politique de conservation environnementale aux USA a été le fruit d'un travail intellectuel approfondi, notamment celui de Georges Perkins Marsh. [...]
[...] So are the modern equivalent of squatters and timber thieves”. Ainsi, Thomas Dunlap affirme que l'analyse de Karl Jacoby est pertinente également pour les temps actuels dans la mesure où les “crimes against Nature” sont toujours d'actualité. De ce fait, l'étude de Karl Jacoby fournit un ancrage historique à des phénomènes actuels qui suscitent de vives polémiques au sein des sociétés actuelles : il montre que ces polémiques s'inscrivent dans une perspective historique riche en évènements et enseignements. En outre, l'ouvrage de Karl Jacoby est également riche en enseignement pour les meneurs actuels de la politique environnementale dans les différents pays : comme l'affirme Joseph E. [...]
[...] Enfin, un autre apport important mais moins original de Karl Jacoby à l'histoire environnementale est l'analyse critique du mythe de la wilderness américaine. C'est un apport moins orignal dans la mesure où de nombreux auteurs se sont déjà attaqués à ce préjugé, à l'image de Guha Ramachandra mais il est tout de même important : loin de conserver la wilderness américaine, la politique environnementale développée à la fin du XIXème siècle a profondément modifié la nature et la relation entretenue avec elle par les communautés rurales. [...]
[...] En effet, lorsque les autorités ont cherché à mettre en place un système de propriété publique dans les montagnes Adirondack, la difficulté à délimiter ces parcelles a rapidement les a rapidement conduit à se retourner contre les squatter : les habitants des Adirondack aux moyens limités ayant le malheur de se trouver sur une propriété publique se trouvaient contraints de se déplacer, les autorités affirmant que these persons have no legal rights to their homes De même, les autorités ont rapidement considéré les populations indiennes des alentours de Yellowstone comme des nuisibles : celles-ci se sont rapidement vues privées d'accès au parc puis peu à peu cloîtrées dans des réserves. [...]
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