Ce cours de littérature classique nous offre une vue claire et précise de la tragédie latine.
Ce document à vocation pédagogique, très structuré (7p) s'avèrera idéal pour de nombreux(ses) lycéen(ne)s et étudiant(e)s en Lettres classiques, littérature latine, histoire ancienne... et bien entendu tout(e) autre intéressé(e), souhaitant approfondir ses connaissances ainsi que sa culture générale.
Voici le plan :
I) Du mythe au crime
A. Les Romains et le mythe grec
B. Le crime tragique ou scelus nefas
II) Le furor, les personnages et l'action
A. Le furor, la folie
B. Les différents types de personnages dans la tragédie
1° Les furieux (le folor)
2° Les simples mortels
3° Le chœur et la mémoire du monde
[...] x Les personnages mythologiques. Quand les simples mortels portent des noms mythologiques, ils meurent victimes des furieux sans que leur mort les entraîne hors de l'humanité. Eux aussi sont complices de la fureur du bourreau, mais des complices involontaires. Ils poussent le furieux victime vers sa perte. Ainsi. Créon, le roi de Corinthe, laisse-t-il à Médée un jour de grâce avant son départ en exil. Ce jour lui sera fatal, permettant à Médée de préparer et de commettre les crimes. [...]
[...] Elle est donc la présentation d'un mythe grec, puisque toute tragédie grecque était d'abord la mise en scène d'un récit mythique. Un muthos, en Grèce, est une « histoire fabuleuse », un « récit fictionnel », mettant en scène des héros et de dieux. Ce récit ancestral était transmis oralement, avant d'être fixé par la littérature (Homère, Hésiode, puis les tragiques : Eschyle, Sophocle, Euripide). On trouve plusieurs cycles (ou sagas) de mythes : les mythes thébains autour de la famille d'Œdipe ; les mythes athéniens autour de celle de Thésée ; les mythes thessaliens autour de celle de Jason, etc Pour les Romains, les mythes grecs sont des histoires à la fois invraisemblables et monstrueuses. [...]
[...] De même que le dolor tragique est l'exaspération d'une douleur humaine, le furor est l'exaspération de la colère, de la volonté de vengeance. Ici encore, cette exaspération suppose la remémoration des crimes passés. Le trajet du dolor au fùror a lieu plusieurs fois dans la tragédie. Ainsi Médée commet-elle deux scelus nefas, l'incendie de Corinthe, puis le meurtre de ses enfants. Avant chacun des deux, elle passe du dolor au jùror. Après l'incendie, elle retrouve des sentiments humains. Elle doit donc à nouveau réveiller sa douleur pour retrouver son jùror. Plus généralement, le trajet du furieux n'est pas rectiligne. [...]
[...] Les différents types de personnages dans la tragédie : Les personnages d'une tragédie romaine peuvent être classés en deux catégories principales selon qu'ils restent ou non dans l'humanité : 1. Ceux qui sont atteints, à un moment ou à un autre de l'action, par le furor : les furieux, qui s'excluent de l'humanité Ceux qui ne sont jamais atteints par le furor : les simples mortels, qui appartiennent toujours à 3 l'humanité. Selon leur position par rapport au crime tragique, les furieux se divisent eux-mêmes en deux catégories 1a. Les furieux bourreaux, qui agissent ; 1b. Les furieux victimes, qui subissent. Les furieux portent tous des noms mythologiques. [...]
[...] Il réclame vainement un châtiment qui le libérerait et qu'il sait impossible. Alors il s'expulse lui-même, en proie au malheur absolu, et ne trouve de repos que dans les tortures éternelles du Tartare où les dieux l'auront précipité, loin des hommes et loin des autres morts. Tortures éternelles qui signifient précisément l'impossibilité du châtiment. Ce n'est pas seulement la nature du crime qui constitue le scelus nefas, car à Rome il existe des lois punissant le parricide, l'infanticide, l'inceste ; c'est aussi la dimension que le récit mythique grec lui donnait. [...]
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