Il s'agit d'un cours de grande qualité en Histoire européenne ayant pour objet d'étude l'Europe, une idée d'Europe, les projets d'Union européenne et la construction européenne de Charlemagne au début du XXIe siècle.
Ce document clair, exhaustif et très structuré s'avèrera fort utile pour de nombreux(ses) étudiant(e)s en Histoire, science politique, Droit, IEP, IPAG, AES, GEA, LEA… et bien entendu tout(e) autre intéressé(e) comme par exemple pour préparer certains concours.
Voici le plan :
I) L'Europe surgit quand l'Empire romain s'écroule
II) Le premier mythe fondateur, Charlemagne et l'empire
III) Le deuxième mythe fondateur, le Saint Empire romain germanique du XIe au XVIe siècle : le mythe de l'Empire universel
IV) Le troisième mythe fondateur, de Sully à Kant en passant par le concept d'équilibre européen : le mythe de l'union pacificatrice contre la domination universelle
[...] C'est la culture des marchands et des artisans, pratiquant les mêmes métiers, de la même faàon d'un bout à l'autre de l'Europe. Cependant, entre les XIe et XVIe siècles, l'unité religieuse de l'Europe vole peu à peu en éclats. En 1054, les Églises d'Orient et d'Occident se séparent par une excommunication réciproque qui dure 9 siècles jusqu'au Concile de Vatican II (1965). Le différend tient à d'innombrables querelles touchant aux dogmes, aux rites, à la mentalité même. Deux univers religieux se forment, celui de l'Église Romaine « catholique » et celui de l'Église d'Orient « orthodoxe ». [...]
[...] Depuis quand les habitants de ce que nous appelons aujourd'hui le continent européen ont-ils conscience d'exister en tant qu'Européens ? Depuis quand se distinguent-ils des Romains ou des tribus germaniques qui ont envahi l'Europe lors des grandes invasions, c'est-à-dire à peu près entre les années 400 et 900 ? Depuis quand les habitants de ce que nous appelons aujourd'hui le continent européen ont-ils décidé de se doter d'une identité propre, différente de celle des Romains ou des envahisseurs barbares ? [...]
[...] Leçon 3 Le 2e mythe fondateur, le Saint Empire romain germanique du XIe au XVIe siècle : le mythe de l'Empire universel La chrétienté tente même de contrôler politiquement, militairement et diplomatiquement l'Europe par le biais du Saint Empire romain et par le mythe de « l'Empire universel », c'est-à-dire la restauration de l'Empire romain dans le cadre universel chrétien (en grec katholikos signifie « universel »). Car, après 843, l'idée impériale demeure. C'est ainsi que naît le Saint Empire Romain appelé « germanique » lorsque le Roi de Germanie (et d'Italie) Othon Ier est sacré à Rome en 962. Le SERG est donc moins étendu que l'Empire carolingien, mais il se veut « universel » comme l'empire de Charlemagne car il regroupe des peuples divers parlant de multiples langues. En effet, des Allemands, Flamands, Slaves, Italiens, Français vivent à l'intérieur des frontières du SERG. [...]
[...] Cependant, cette construction universaliste de Saint Empire romain est très faible. C'est une sorte de confédération princière et urbaine qui associe plusieurs centaines d'états souverains avec une assemblée, la Diète, élisant un Empereur-Roi qui ne possède aucun droit pour s'immiscer dans les affaires de ceux qui l'ont élu. Mais justement, la structure finalement assez souple et « libérale » de cet Empire contribue, elle aussi, à la formation de l'Europe et préfigure le confédéralisme, c'est-à-dire une manière de faire vivre ensemble des nationalités et des groupes humains différents. [...]
[...] En 1648, les traités de Westphalie redessinent la carte politique du Saint Empire et lui enlèvent l'Alsace et les Trois Évêchés : l'empereur François II rassemble les États patrimoniaux des Habsbourg en un Empire d'Autriche dont il se proclame empereur sous le nom de François Ier août 1806: le dernier empereur François II déclare solennellement qu'il renonce à la couronne du Saint Empire. Faux rêve d'Europe : « l'Europe des nations ». Xe siècle = fin des invasions en Europe. XIe - XIIIe siècle = l'Europe connaît défrichements de son histoire. [...]
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