7 mars 321. « Au jour vénérable du soleil, que les magistrats et les habitants se reposent et que tous les ateliers soient fermés ». C'est par ce décret que l'Empereur romain Constantin Ier a institué le dimanche, issu du latin « dies Dominicus » - qui signifie « jour du Seigneur » –, comme jour de repos légal dans tout l'Empire. Il coïncide avec le jour du dieu solaire, Mithra. C'est aussi Constantin Ier qui a édicté une loi à l'attention des soldats qui leur octroyait du temps libre chaque dimanche pour se consacrer au culte dédié aux différents dieux ainsi qu'à l'empereur. Tout travail était interdit, excepté le travail aux champs. Dans l'Empire romain, on connaissait les jours fastes et les jours néfastes. Les jours fastes étaient ceux où il était autorisé de vaquer aux affaires habituelles et les jours néfastes étaient des jours fériés où il était interdit de travailler. C'est depuis le règne de Constantin que le dimanche est considéré comme jour de repos en Europe.
[...] Cela vaut tant pour les relations familiales que pour les relations amicales. De plus, l'on entend de plus en plus parler de problèmes liés au stress au travail. On en demande toujours plus aux employés et en moins de temps. Une enquête de l'OFS effectuée en 2012 a révélé que 2/3 des personnes actives en Suisse souffrent de stress au travail. Celui-ci accroît le risque de dépression. C'est une réelle nécessité que de conserver un moment dédié au repos. Si on autorisait l'ouverture des magasins le dimanche, il serait considéré comme un jour de travail normal et il n'y aurait plus cette séparation nette entre jours dédiés au travail et jour consacré à la détente et aux loisirs. [...]
[...] Faut-il vraiment remettre en cause cette norme sociale en autorisant l'ouverture des magasins le dimanche ? Que nous soyons consommateurs ou employés dans des magasins, nous sommes tous, vous et moi, concerné par cet enjeu de société. Quelle que soit la réponse apportée à cette question, nous serons tous affectés. Il existe divers types de magasins, mais j'ai choisi de me concentrer ici sur le bien-fondé de l'ouverture des grandes surfaces, car c'est la catégorie qui est la plus concernée par cette problématique. [...]
[...] Les partisans de l'ouverture des magasins le dimanche nous répètent sans cesse qu'ouvrir les magasins un jour de plus contribuera à donner un souffle nouveau à l'économie. À ceux-ci je répondrai que le pouvoir d'achat des consommateurs n'est pas extensible, la somme d'argent à disposition reste la même et ne nous permet pas de dépenser de manière illimitée. Ce n'est pas parce que les magasins sont ouverts plus souvent que les consommateurs vont dépenser davantage, ouverture dominicale des magasins n'est pas synonyme d'augmentation des salaires. [...]
[...] La libéralisation de l'ouverture des magasins le dimanche, c'est la porte ouverte à un système de contrainte. Il est vrai que les grandes surfaces devront, théoriquement, employer plus de personnes, mais cela aura des effets pervers. Tout d'abord, rien ne certifie que l'on verra bel et bien hausse des embauches et non pas simplement une augmentation du taux d'occupation des employés déjà présents. De plus, qui dit plus d'employés, ne dit pas nécessairement augmentation du budget alloué aux salaires, ils pourraient rester les mêmes. [...]
[...] On aura un effet de substitution qui fera qu'au final, la création d'emploi dans les grandes surfaces et les licenciements, voire la disparition de petits commerces vont s'équilibrer et l'on n'aura pas de réel changement sur le chômage. C'est même pire, on aura un appauvrissement de la population dû à la baisse des salaires dans les grandes surfaces et aux licenciements et à la disparition des petites surfaces. Par conséquent, il faut dire non à l'ouverture des magasins le dimanche qui entraînera davantage de problèmes que de solutions. [...]
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