Rêve d'enfant, enfant, grand destin, réflexion personnelle, imagination, invention, rencontre, nature, nouveau monde
Le document est la rédaction d'un rêve d'enfant au jour d'un grand destin.
Extrait :
« Enfant, j'aurais voulu vivre dans la forêt. Ou plutôt, qu'elle m'adopte. L'endroit me fascinait : j'avais la sensation de pouvoir m'y perdre, d'y découvrir un autre monde, d'aller à la rencontre de créatures inattendues. J'avais une dizaine d'années, et dès lors que je le pouvais, je courais retrouver ce monde hors du mien, non loin de ma maison. Mes parents s'y étaient assez vite habitués, ils savaient où j'étais. »
[...] Qu'en est-il aujourd'hui ? Aujourd'hui, je ne vais presque plus en forêt. Finies, les balades quotidiennes dans le mystère de ces lieux. J'ai déménagé ; j'habite maintenant en ville. La seule fois où je suis retourné dans ma forêt d'enfance, elle m'a paru ridiculement petite. La magie était partie, tout le mystère avait déserté. Et je vois à présent combien ce rêve n'aurait pu me convenir : je déteste l'inconfort du camping même, alors comment aurais-je pu passer mes nuits dehors ? [...]
[...] Et puis, je sais grimper aux arbres, et je cours vite. Tu auras beau courir vite, un ours, ça court toujours plus vite qu'un garçon de dix ans, rétorquait-il. Qu'est-ce qui te dit que je suis pas un ours ? Pas assez gros, pas assez poilu me répondait-il en riant. » Je riais aussi, un peu contraint. Je pressentais que mon destin allait s'accomplir, que mon père le veuille ou non : un jour ou l'autre, la forêt m'appellerait, et j'y disparaîtrais pour toujours. [...]
[...] Un rêve d'enfant au jour d'un grand destin Le cadre Enfant, j'aurais voulu vivre dans la forêt. Ou plutôt, qu'elle m'adopte. L'endroit me fascinait : j'avais la sensation de pouvoir m'y perdre, d'y découvrir un autre monde, d'aller à la rencontre de créatures inattendues. J'avais une dizaine d'années, et dès lors que je le pouvais, je courais retrouver ce monde hors du mien, non loin de ma maison. Mes parents s'y étaient assez vite habitués, ils savaient où j'étais. J'y passais des heures, mais il me semblait que l'endroit recelait des mystères inépuisables. [...]
[...] Une créature de la forêt. C'était ça alors, mon rêve : appartenir à ce monde-là, à ses pentes abruptes, à ses cours d'eau, à ses buissons de ronces, à ses tapis de feuilles. Ne plus m'en distinguer. Je l'avais parcourue des centaines de fois, cette forêt. Courant, marchant, dévalant les pentes sur les genoux. J'avais bu dans les torrents, j'avais grimpé aux arbres les plus accessibles, j'avais rampé dans la boue pour me cacher d'un lapin qui passait. Il m'était arrivé toutes sortes d'aventures, qui ne m'avaient pas fait renoncer à mon projet de devenir part de la forêt. [...]
[...] Sous la pluie, elle s'affaissait légèrement, exhalant une odeur d'humus froide ; le soleil, elle l'accueillait avec parcimonie, le filtrant avec ses feuilles, tout en irradiant d'une joie éclatante. Moi aussi, sous la pluie, je m'arrêtais pour en sentir le poids sur mes épaules, attentif à chaque goutte, et sous le soleil, je m'étendais au sol, considérant les cimes qui se découpaient sur le ciel bleu. Durant ces moments-là, j'étais la forêt : plus rien ne me dissociait d'elle. Le dialogue Chaque soir, je rentrais chez moi épuisé, avec sur la peau l'odeur des bois, souvent griffé par les ronces et haletant comme un loup. [...]
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