De façon à structurer ce court exposé, il nous a semblé intéressant de brosser un rapide tableau de la situation générale et de nous accorder avant tout sur l'emploi de termes qui peuvent recouvrir une réalité différente d'un auteur à l'autre.
À la recherche des facteurs déterminant le stress, nous avons parcouru – en termes d'évolution et non en opposition – l'approche classique et un modèle interactionniste. Dans les deux cas, il nous a paru intéressant d'aller du général au particulier, du monde professionnel civil au monde policier. Nous avons conservé cette démarche pour décrire succinctement les pathologies en regard.
Cela posé, nous cherchions aussi à nuancer notre approche du stress policier : à la recherche d'une voie médiane entre discours parfois outrancier – qui relayés par certains médias font du métier de policiers un sacerdoce (il en est bien d'autres alors) – et le point de vue « nécessairement » rassurant de l'autorité.
L'approche interactionniste notamment développée par le Professeur Mairiaux de l'Université de Liège nous est apparu être une voie de raison, un filtre utile et raisonnable, pour appréhender notre police et sa réforme de police ici considérée tant comme une cause que comme une perspective de solution.
A l'origine de tout travail qui ne relève pas de la simple figure de style nous trouvons la même question : pourquoi ? Pourquoi s'intéresser aujourd'hui au stress dans le monde policier ?
[...] Or, il nous apparaît que la structure actuelle de la police intégrée à ce moment de son histoire est typique de ce que le P. Mairiaux[21] a décrit comme étant une situation pathogène (sur base des travaux de Karasek) car elle combine : Des exigences très élevées Peu ou pas de contrôle sur son propre travail Un soutien social faible. A cela, nous voyons deux raisons, une évolution informelle de la profession et une évolution plus structurée. Quant à l'évolution informelle ; D'une part, elle taille des croupières à la notion de profession machiniste (tant à travers sa féminisation, qu'au regard d'une évolution générale des mentalités) et permet aux membres de celle-ci d'exprimer - pas toujours sans doute - plus facilement un mal-être lié à des traumatismes professionnels. [...]
[...] Il s'agit d'un modèle essentiellement pragmatique visant à améliorer les conditions de travail. Ces deux chercheurs croisent donc deux variables, la demande et le contrôle : pour répondre à des demandes plus ou moins fortes un travailleur disposera d'un degré de contrôle plus ou moins important sur sa tâche. Quatre croisements de variables sont ainsi possibles : Une demande élevée avec des possibilités de contrôle réduite provoqueront un stress élevé. Il s'agira par exemple d'opérations rythmées par des requêtes multiples avec un caractère aléatoire. [...]
[...] Le stress est à la base du syndrome défini ci-dessous. Stress post-traumatique : «Ensemble de symptômes persistants d'ordre physique, cognitif, émotif et comportemental affectant une personne qui a été exposée, comme victime ou comme témoin, à un événement ayant constitué une menace sérieuse pour sa vie ou pour son intégrité physique, ou pour celles d'autrui. Nous relevons que la notion de traumatisme semble également être utilisée pour désigner tant la cause que l'effet : la même source parlera en effet tant de d'un évènement qui provoque, dans un organisme, un afflux excessif d'excitation tel que ce dernier se trouve incapable de répondre adéquatement que de l'ensemble des phénomènes secondaires, physiques ou psychiques, provoqués dans l'organisme à la suite d'un évènement traumatisant Coping : que l'on peut traduire par faire face désigne l'ensemble des mécanismes qu'une personne va interposer entre elle et un facteur de stress, afin d'en maîtriser ou diminuer l'impact sur son bien-être physique et psychique. [...]
[...] Les épisodes dépressifs sont mis en avant parallèlement à une consommation accrue de substances psychotropes (et en particulier d'alcool). Conséquences familiales L'isolement social que connaît le policier dans sa sous-culture peut avoir des répercussions sur sa vie de famille. L'isolement est encore plus marqué lorsque le policier cherche alors à échapper aux agressions qu'il perçoit comme provenant de son travail. Cet isolement social se répercute sur la vie familiale. Absentéisme. Le stress et pointé comme un facteur majeur absence au travail (cf. Introduction). L'abus d'autorité. [...]
[...] à moyen et long terme : Somatisations telles les céphalées, les troubles du système digestif et les cardiopathies, Troubles de l'humeur, insomnies, Incapacité à se détendre.et parallèlement suractivité, Symptômes de type dépressif tels la baisse de créativité, de la capacité à s'enthousiasmer, le découragement, l'altération de l'image de soi, le manque d'énergie. Consommation croissante de substances susceptibles d'entraîner une dépendance telles que l'alcool, les médicaments, le tabac ou d'autres psychotropes, Suicides. Plus spécifiquement, en ce qui concerne les policiers[18] Troubles de la personnalité Le coping se manifeste à travers la construction d'un mode durable de fonctionnement supposé protéger le policier des agressions extérieures. Des symptômes tels une attitude cynique, un mépris affiché pour certains aspects de la fonction ou encore une attitude de soupçon exagéré sont régulièrement cités. [...]
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