En quoi le terrorisme et la guerre menée depuis 2001 par les Etats occidentaux contre le terrorisme altèrent la distinction entre civils et combattants, et affectent tant l'équilibre géopolitique international que l'équilibre politique des démocraties ?.

Résumé du document

Ce document est une dissertation complète qui montre donc en quoi l'on peut dire que depuis deux décennies, la géopolitique mondiale, notamment entre l'Occident et certains pays du Moyen Orient, est marquée par une nouvelle forme de conflictualité et de violences entre les nations, caractérisée désormais par la capacité d'atteinte aux populations civiles et non plus à l'affrontement militaire direct.

Pour ce faire, dans un premier temps, il sera vu en quoi la fin du conflit ordinaire inter-armée, ou au moins son déséquilibre, a modifié la perception de la guerre en géopolitique. Dans un second temps, vous verrez en quoi le terrorisme tant en zone de guerre qu'en Occident représente un nouveau front, au potentiel fort de déstabilisation des nations.

Extraits

[...] Le terrorisme est devenu l'arme par excellence de groupes extrémistes non-étatiques, donc non-équipés d'une armée régulière, mais financés et capables de frapper fortement loin de leurs frontières. Le problème est que les fronts tenus par les occidentaux présentent toutes les caractéristiques de l'enlisement durable ; à l'inverse, la montée du terrorisme ne s'accompagne pas toujours de la résilience souhaitée en Occident (montée de la xénophobie, contestation des gouvernements démocratiques . La question est de savoir combien de temps cette situation durera, et quels résultats elle amènera. [...]

[...] Aujourd'hui donc, la force d'armement et les stratégies d'alliance des états occidentaux rendent les combats inter-étatiques au Moyen Orient sans enjeu car déséquilibrés ; l'on ne peut en dire autant de la lutte contre les groupes violents et insaisissables qui pullulent dans les pays « libérés ». Des risques d'une intervention armée qui puisse être perçue comme une occupation Une conséquence difficilement inévitable de cette nouvelle, situation, cependant, est au final l'éternisation de la présence de forces armées bien après la fin des hostilités au sens strict du terme. [...]

[...] En plus de la mort de centaines de personnes, c'est aussi la sensibilité et la peur des peuples occidentaux qui finit par être impactée, certains allant jusqu'à douter de la capacité d'un gouvernement démocratique et non nationaliste à les protéger. Conclusion Nous l'avons vu, la situation géopolitique mondiale a complètement changé en une vingtaine d'années : les populations civiles des pays cibles d'interventions, initialement justifiées ou non, voient de plus en plus comme des occupants les militaires qui tentent de maintenir la paix dans leur pays, tandis que les peuples occidentaux se voient aussi attaqués en leur cœur par des actions terroristes. [...]

[...] Elle porte cependant ses fruits à bien des égards : les média occidentaux mentionnent régulièrement la mort de compatriotes en Afghanistan, au Mali ou ailleurs, ce qui impacte fortement l'opinion publique, de moins en moins motivée à voir la France, les Etats-Unis ou tout autre pays dépenser des moyens considérables pour perdre des hommes. Sans parler de la possible corrélation faite avec le terrorisme en Occident Le terrorisme en Occident : l'attaque d'un modèle en son cœur et la déstabilisation par la peur World Trade Center, Charlie Hebdo, Bataclan: la barbarie au cœur de l'Occident, pour ce que les peuples occidentaux font (caricatures) voire uniquement pour ce qu'ils sont. [...]

[...] Le terrorisme intramuros, facteur de déstabilisation de l'armée dominante De fait, le terrorisme dans les pays occupés constitue la principale arme des groupes combattus, qui n'ont pas d'armée et de locaux, mais néanmoins des hommes et des équipements qu'ils parviennent à cacher pour utiliser au moment opportun ; face à des armées qu'ils ne peuvent combattre de front, les groupes de combat deviennent des ennemis invisibles qui se cachent dans les populations civiles et peuvent frapper à tout instant. Cette stratégie n'est pas nouvelle, elle n'est qu'une modernisation de ce qui se faisait pendant la guerre du Vietnam ou même pendant l'occupation napoléonienne de l'Espagne. [...]