Taoïsme, Tao, Chine, courants de pensée, philosophie de l'existence, civilisation chinoise, principes du taoïsme, dynastie des Han, IIIe siècle, IVe siècle, dynastie Tang, Gaozu, Dao De Jing, confucianisme, Tang Wuzong, Edgar Morin, La Voie, Chinese Taoist Association, Chine maoïste, Mao, Confucius
À l'inverse des sociétés occidentales, marquées dans leur évolution par les grandes religions monothéismes, la Chine, civilisation plusieurs fois millénaire, s'est jusque très récemment construite sur des courants de lecture du monde complètement différents, à mi-chemin entre la spiritualité polythéiste et la philosophie, l'on dit ainsi que la philosophie chinoise, et par extension son modèle culturel, sont fondés sur trois piliers, le bouddhisme, le confucianisme et le taoïsme. Un modèle forcément intriguant du point de vue de nos sociétés.
Depuis quelques décennies, en effet, le taoïsme s'est popularisé jusqu'en Occident, où il passionne une part croissante de la population, sans doute justement par cette relativité qu'il apporte aux croyances auparavant établies, dans des domaines qui vont du naturalisme à la définition du sens de la vie. L'on connait de plus en plus de concepts taoïstes, tels que les cinq éléments ou le yin et le yang, sans en même temps les connaitre réellement dans leurs origines et leur signification initiale. Ce nouvel intérêt, voire passion, de certains de nos contemporains pour ce pan de la culture chinoise rend particulièrement utile de bien le comprendre.
[...] La première est sans doute la présence d'un modèle peut-être politique et certainement sociétal, renvoyant à une société idéalisée, tant d'un passé plus prospère que de règles morales à suivre pour s'en rapprocher. Pouvant difficilement ne pas susciter l'adhésion dès lors qu'on y accorde du crédit, ces idées ont ainsi pu tant guider les peuples dans leurs comportements que des Empereurs en recherche, sinon de bonne gouvernance, au moins de légitimité par l'affichage de leur attachement à l'harmonie prônée. Mais aussi, selon Maspero, « alors que, pour les Occidentaux, l'immortalité est acquise d'emblée [ . [...]
[...] De ce nouvel engouement à la compréhension qu'il n'est pas impossible que cette philosophie finalement simple et basée sur l'harmonie continue de séduire, sinon par une conversion traditionnelle, du moins par une fusion de certaines de ses pratiques avec la société moderne, il n'y a qu'un pas . On l'a vu, le taoïsme, source d'inspiration d'Empereurs presque depuis les origines de la Chine, est à la fois l'un des courants de pensée les plus anciens du monde, à mi-chemin entre spiritualité et philosophie, et une mode de réflexion et d'existence qui s'est perpétué en certains points au cours des millénaires et jusqu'à aujourd'hui, au même titre d'ailleurs que d'autres courants tels que le confucianisme. [...]
[...] « Je me suis senti branché sur le patrimoine planétaire, animé par la religion de ce qui relie, le rejet de ce qui rejette, une solidarité infinie ; ce que le Tao appelle l'esprit de la vallée reçoit toutes les eaux qui se déversent en elle », déclare-t-il, car selon lui rassembler les connaissances du monde permet de mieux le comprendre - ce n'est pas un hasard si son livre s'intitule « La Voie ». L'idée d'harmonie est ainsi reprise par Morin, comme une aspiration multimillénaire de l'humanité. [...]
[...] À l'opposé du dogme, le taoïsme se fonde, pour l'expliquer très simplement, sur des observations concrètes : de nous-mêmes, de l'univers, et des interactions entre lui et nous - dans l'idée d'y trouver une certaine harmonie, en cohérence avec ce qui nous entoure. Plutôt que de prétendre le définir exactement, nous pourrions donc constater qu'il s'agit d'un ensemble cohérent de textes, de croyances et de pratiques, qui ont su évoluer et affecter mutuellement avec l'histoire de la Chine en l'espace de plus de deux millénaires. [...]
[...] » Ainsi, les systèmes politiques modernes chinois auraient eu beau combattre le taoïsme, leur existence même en seraient une conséquence . Il convient d'achever notre étude en prenant un recul plus large sur les idées que le taoïsme peut populariser dans la société, tant chinoise qu'occidentale. L'idée fondamentale « harmonie », comme l'a montré Edgar Morin, reste séduisante aujourd'hui. En effet, les nouvelles générations d'un monde en plein désenchantement (recul du religieux, énigmes de l'univers, sentiment d'insécurité à l'échelle mondiale) peuvent uniquement rechercher de nouvelles manières de comprendre l'humanité qui les entoure, ce en quoi les courants de pensée issus d'orient et alternant entre la religion et la philosophie, qui gardent une part de mystère, contrairement aux religions monothéistes, ne prétendent pas tout expliquer, mais davantage guider les humains vers une meilleure interaction avec la nature - l'harmonie taoïste est ainsi d'autant plus idéalisée qu'elle n'a jamais semblé aussi éloigner. [...]
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