En France, les chiffres en termes d'accidents de la route n'ont cessé d'augmenter au point de devenir inquiétants, atteignant le chiffre des 17.000 accidents mortels au cours de l'année 1971. Ce constat « déroutant » a amené les acteurs de la prévention routière à se pencher sur la question. Grâce à une communication collective intensive et judicieuse, ils sont parvenus à lutter efficacement contre ce fléau en faisant descendre l'an dernier le nombre de victimes d'accidents de la route sous la barre symbolique des 5.000 morts par an. Cependant, trop d'accidents sont encore dus à l'insouciance de beaucoup de personnes vis-à-vis de précautions essentielles, ceux-ci inconscients des risques de leur conduite. L'objectif majeur est de faire de ce manque de vigilance un comportement marginal.
Au début de cette étude, il convient d'expliciter les termes mis en jeu dans notre sujet, c'est-à-dire ce que nous entendons par « prévention routière ». Nous nous heurtons à un premier problème de signification. Le choix des termes utilisés dans notre sujet peut sembler au premier abord aléatoire mais il est essentiel, pour comprendre la logique de notre raisonnement, de cerner dans sa globalité ce que nous évoquons par « prévention routière ». Pour comprendre, il faut aller chercher dans l'essence même de sa définition. Le dictionnaire Larousse décrit la prévention routière comme « l'ensemble des mesures prises en vue d'éviter les accidents de la route ». Dans un premier temps, cette définition peut sembler quelque peu vague et « fourre-tout » mais elle se précise en substituant au terme de « mesures » la dénomination de « communication ». Nous pouvons ainsi constituer une définition plus parlante : « la prévention routière correspond à la communication mise en œuvre par des acteurs en vue de faire baisser l'accidentalité ». Cette précision qui semble anodine nous permet en fait de recentrer la prévention routière dans un ensemble bien plus vaste afin d'exclure le traitement d'éléments qui s'avèrent en marge de notre sujet. Nous pouvons ainsi expliquer la raison pour laquelle nous ne traiterons pas de la répression: celle-ci ne trouve pas sa place dans la communication, mais par opposition dans l'action. Il serait simpliste de se contenter d'une opposition radicale entre prévention et répression tant ces notions se recoupent. Cependant, bien qu'elle puisse parfois être interprétée comme une forme de prévention (ex. le fait de parler de l'augmentation des contrôles et sanctions suscitant « la peur du gendarme »), la répression n'est pas en soit un phénomène de la communication et n'entre donc pas dans le cadre de notre sujet. Ce n'est donc en aucun cas sur son efficacité que nous portons un jugement mais bien sur sa place dans ce dossier.
Le sujet énoncé, nous pouvons soulever la problématique à laquelle nous nous efforcerons de répondre dans cette étude : Comment s'articule la communication autour de la prévention routière sur le territoire français ?
Autrement dit, nous nous engageons à expliquer comment en France des acteurs spécifiques utilisent la communication associative et publique comme un instrument visant à la prise de conscience nationale d'un danger public.
Des acteurs provenant de multiples horizons s'activent et joignent leurs communications pour assurer une prévention routière efficace, à la fois au niveau national et au niveau local (I). A l'échelle nationale, ils visent le grand public par l'intermédiaire de campagnes médiatiques variées, en vue de sensibiliser de différentes façons la population sur les différents dangers inhérents à la conduite de véhicules automobiles (II). Enfin, nous verrons comment la prise en compte de la cible a fait évoluer les campagnes, d'un appel à la conscience collective vers un ciblage des jeunes (III).
[...] L'affichage représente quant à lui un moyen de communication bon marché. En outre, il est le seul support présent dans les lieux publics et bénéficie donc d'un grand nombre de spectateurs potentiels en tous genres. Mais sa prolifération lui a fait perdre son rôle informatif pour un autre nettement plus décoratif : les gens ne le regardent plus tellement pour son message, mais juste pour l'image. De plus, comme les traces trop rares des différentes campagnes de sécurité routière dans les journaux, ce support souffre du fait de devoir transmettre un message en une seule image et sans accompagnement sonore, c'est-à-dire sans vie. [...]
[...] - Dès lors, les campagnes prennent des orientations diverses vis-à-vis du traitement du sujet délicat que sont les accidents de la route. Les thèmes traités sont recoupés par différentes atmosphères reconstituées dans les campagnes pour atteindre le public de différentes façons. Nous avons choisi de répertorier les campagnes en plusieurs registres, chacun présentant ses avantages et ses défauts. Le registre informatif est le plus simple pour les acteurs et était très utilisé aux débuts des campagnes de sensibilisation. Il peut prendre la forme de témoignage, visant à une prise de responsabilité du conducteur de son manque de prudence. [...]
[...] (C'est en quelque sorte la même différence qu'on trouve entre un livre et un film, certain privilégiant le livre pour l'aspect cité). Pour finir, la tendance au “zapping” est moindre qu'à la télévision de part la courte durée des pages de publicité. Depuis trois ans et la généralisation progressive d'Internet, on assiste à l'éclosion d'un nouveau canal de communication : les bannières Internet. Il s'agit de bandeaux qui s'affichent à l'ouverture de certaines pages web. Ce support donne la possibilité d'atteindre le public jeune qui est susceptible de passer entre les mailles du filet que constituent les autres médias. [...]
[...] Cependant, bien qu'elle puisse parfois être interprétée comme une forme de prévention (ex. le fait de parler de l'augmentation des contrôles et sanctions suscitant la peur du gendarme la répression n'est pas en soit un phénomène de la communication et n'entre donc pas dans le cadre de notre sujet. Ce n'est donc en aucun cas sur son efficacité que nous portons un jugement mais bien sur sa place dans ce dossier. Le sujet énoncé, nous pouvons soulever la problématique à laquelle nous nous efforcerons de répondre dans cette étude : Comment s'articule la communication autour de la prévention routière sur le territoire français ? [...]
[...] La communication médiatique : les campagnes de sensibilisation. - 13 - A. Les supports des campagnes. - 13 - B. Les axes des campagnes. - 15 - C. Les registres des campagnes. - 21 - III. La cible de cette communication. [...]
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