Il s'agit d'une dissertation intégralement rédigée en philosophie dont le sujet est le suivant : "Peut-on se mentir à soi-même ?".
Ce document à vocation pédagogique, très structuré s'avèrera idéal pour de nombreux(ses) lycéen(ne)s et étudiant(e)s en philosophie, en classes préparatoires... et bien entendu tout(e) autre intéressé(e) souhaitant approfondir ses connaissances ainsi que sa culture générale.
Nota bene : ce devoir a obtenu la note de 19/20 en TL.
[...] Je suis en avant de moi-même, toujours autre que celui que je suis. Sartre nous dirait que je suis sur le mode du ne pas être. Se mentir à soi-même, c'est alors d'abord oublier qu'on est libre, sans pourtant jamais pouvoir l'oublier complètement parce que cette liberté est structurelle. Celui qui se ment à lui-même existe sur le mode d'être ce qu'il est. Il croit pouvoir demeurer ce qu'il est et pourtant il sait qu'il peut toujours être autre chose et qu'il l'est malgré lui. [...]
[...] Seule la conscience transcendantale – le sujet – peut alors se mentir à soi-même, mais si nous retrouvions un véritable accès à notre nature, alors elle surgirait dans toute son originalité et sa vitalité. Nous cesserions alors de nous mentir à nous-mêmes. Nous serions adéquats à ce que nous sommes. De manières différentes, on peut développer les thèses de Nietzsche (la vérité de la nature de l'homme dans l'expression de sa volonté de puissance) et de Bergson (la vérité est surgissement du moi profond, original et qui permet d'être en contact immédiat avec la réalité). [...]
[...] Au-delà de tout contenu de conscience, je suis libre et le demeure. Je peux ainsi – parce que je ne colle pas à la vérité que je possède – toujours choisir et me déterminer contre, ou différemment, de ce que je sais. Mais je maintiens, dans ce mensonge, le savoir de la vérité, alors je sais aussi que je me mens. Il n'y a ainsi de mensonge à soi possible que dans la conscience du mensonge : le mensonge est donc toujours aussi tenu en échec, je ne parviens jamais à me mentir complètement, à un point tel que je puisse perdre de vue la vérité. [...]
[...] Puis-je alors me mentir à moi-même ? Puis-je être à la fois celui qui sait la vérité et se la dissimule ? La contradiction semble presque conduire à une absurdité. Pourtant, je fais l'expérience de ce mensonge quotidiennement, comme si j'étai double, comme si je me laissais volontiers tromper en toute connaissance de causes. D'où vient que cela est possible ? Est-ce dû à une structure psychologique ou simplement à l'absence d'exigence, dans ma vie quotidienne, de la vérité ? [...]
[...] Le mensonge à soi est alors de se voiler cette vérité initiale et constitutive de ce que je suis en tant qu'homme, du moins autant que je crois le pouvoir. Telle est la structure de la mauvaise foi : le mensonge à soi sans cesse révélé et jamais complet. Je crois pouvoir être sur le mode d'être des choses, demeurer ce que je suis, avoir une identité constante et naturelle, alors que je suis sans cesse jeté hors de moi-même, toujours obligé (nécessairement, mais aussi moralement) de me choisir. Pourquoi alors est-ce que je me mens puisque je ne peux pas me mentir complètement et effectivement ? [...]
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