Par quels moyens empêcher la fraude dans les transports en commun ?

Résumé du document

Tant que l'accès aux transports en commun restera payant se posera la question de savoir comment empêcher la fraude des usagers. Car, si on veut bien faire confiance aux gens pour payer leur titre de transport, il apparaît évident que s'il n'y avait aucun contrôle ni objet technique nous incitant à valider notre ticket de métro (et donc à avoir acheté ce dernier), de nombreux individus s'abstiendraient de payer pour voyager, réduisant ainsi largement les ressources financières de l'organisme de transport urbain.

Afficher un panneau avec un message tel que « merci de valider votre titre de transport » ne serait probablement pas une incitation suffisante pour conduire les usagers à le faire, d'autant plus qu'un individu empruntant le métro tous les jours finirait par oublier le panneau, et qu'une personne ne parlant pas le français ne le comprendrait pas.

Extraits

[...] Quelle est l'accessibilité pour les individus de petite taille, et notamment des enfants ? Le bras le plus haut du tourniquet est situé à 80 cm du sol, ce qui rend le passage potentiellement difficile pour les individus de petite taille (un enfant risque d'avoir ce bras à la hauteur de son visage, et peut ainsi se blesser). Le problème ne se pose en revanche pas pour les portes coulissantes ou les composteurs, qui n'imposent pas de restriction de taille pour la validation des billets. [...]

[...] Frauder est en revanche plus difficile dans le cas des portes coulissantes, dans la mesure où il est impossible de contourner l'objet : il n'est possible de passer sans valider son ticket que pour un individu particulièrement mince ou d'une agilité exceptionnelle lui permettant de passer audessus (mais clairement la fraude n'est pas à la portée de beaucoup d'usagers) [figure 5]. Dans le cas du simple composteur de billet placé en évidence au milieu du chemin des usagers vers le quai du métro, la fraude est à la mesure de n'importe qui, l'objet ne représente pas de barrière physique à proprement parler. [...]

[...] Ici, les portes coulissantes semblent l'option la plus efficace pour empêcher les individus d'emprunter le métro sans avoir validé leur titre de transport. Figure 4 : scène de fraude au tourniquet trouvée sur Internet Figure 5 : scène de fraude aux portes coulissantes (Internet) Nous résumons les différentes options possibles dans le diagramme suivant [figure : cf. page suivante SVP. Tous ces objets permettent par contre de passer à plusieurs avec un seul titre de transport : dans le cas du tourniquet, il est relativement aisé de valider un ticket pour deux individus, mais il est probablement impossible de le faire pour davantage d'individus ; pour les portes coulissantes, le problème est posé en fonction du temps : on a un temps limité pour passer entre les portes, il est donc possible de passer à plusieurs, y compris à plus de deux à la fois ; pour ce qui est du simple composteur, on a vu précédemment qu'il était possible pour n'importe qui de frauder seul, la question ne se pose donc pas pour la fraude collective. [...]

[...] On considère que la compagnie assurant le transport urbain trouve positif ce qui réduit la fraude, réduit les coûts et plaît aux usagers du métro (et négatif ce qui ne répond pas à ces demandes). Tourniquet Fraude solitaire Fraude collective Accessibilité en largeur Accessibilité en hauteur Coût du dispositif Besoin de personnel Lien social + + + + Portes coulissantes + - Composteur + + - Nous voyons à l'aide de ce tableau que si le premier critère de la compagnie de transports urbain est d'empêcher la fraude, les meilleures options sont le tourniquet et les portes coulissantes. [...]

[...] Le but du transporteur est probablement de minimiser ses coûts, y compris en réduisant son personnel : selon ce Figure 7 critère, les portes coulissantes seront la meilleure option possible. Dernier critère que nous étudierons afin de comparer les différents objets proposés, celui de la création du lien social. Lorsque l'on valide son billet au tourniquet, on tient (ou pas) la porte à l'usager suivant, ce qui créée du lien social si l'usager est poli (et pas si il ne s'intéresse pas au prochain). De telles relations ne sont pas créées dans le cas des portes coulissantes ou du simple composteur. [...]