La laïcité, si elle repose sur un principe unitaire de sécularisation de la société - puis des institutions politiques, connait des applications plurales et éparses qu'il convient de confronter. Notion de séparation, la laïcité se décompose en notion d'intégration de la sphère religieuse dans la sphère publique à l'époque contemporaine.
[...] Girard envisage la religion comme un moyen de régulation de la violence sociale, ainsi que de création de cohésion sociale. Il affirme qu'à travers le sacrifice, la violence qui menace la communauté est rituellement chassée, retournée vers l'extérieur plutôt que vers l'intérieur de la communauté et vers ses membres. Girard, qui envisage la société explicitement comme une affaire d'hommes, met en relation le sacrifice et la religion : la fonction de la religion réside selon lui dans le maintien de la violence en dehors de la communauté, par les moyens du mécanisme du bouc émissaire ou de ses rituels de substitution la radicale nouveauté du christianisme. [...]
[...] Après avoir été soumis à la question ordinaire et extraordinaire, il dut faire amende honorable, avant d'être décapité puis son corps brûlé. Son honneur fut défendu post mortem par Voltaire. François-Jean Lefebvre de La Barre est le dernier exécuté pour blasphème en France ces deux exemples ne sont pas contradictoires mais plutôt complémentaires, ils permettent de saisir la construction de la laïcité par la sécularisation de la société puis des institutions. Jean Baubérot propose ainsi une définition des processus de sécularisation et laïcisation : « la sécularisation implique une relative et progressive (avec des zigzags) perte de pertinence sociale en conséquence, individuelle) des univers religieux par rapport à la culture commune ( ) La laïcisation, en revanche, concerne avant tout la place et le rôle social de la religion dans le champ institutionnel, la diversification et les mutations sociales de ce champ, en relation avec l'État et la société civile. [...]
[...] Depuis, la laïcité sonne aujourd'hui comme une « évidence familière » (Baubérot), inscrite dans les textes constitutionnels en vigueur. Rapports préparatoires de la loi de 1905 révèlent néanmoins qu'Aristide Briand évoquait déjà différents pays précurseurs : Brésil, Canada, États-Unis, Mexique aucune exception française de la laïcité, richesse des régimes de laïcités. La laïcité est aussi en débat, autant sollicitée que déformée. En somme, la laïcité ne s'est pas métamorphosée mais s'est décomposée A', alors même que dans son acception purement théorique et originelle, son modèle devait être unitaire. [...]
[...] (créatrice de lien selon l'étymologie de Lactance et Tertulien : ligare, lien de piété qui unit et relie les hommes). Cette recherche de l'identité s'inscrit donc dans un mouvement rétrotopien : on avance vers l'avenir à reculons, regardant d'un oeil nostalgique le passé idéalisé. Emprunt à Zygmunt Bauman. La Violence et le Sacré, René Girard était professeur à la State University of New York =>première étape importante dans l'exploration des ramifications de sa théorie du désir mimétique en relation avec l'anthropologie, la tragédie grecque et la mythologie. [...]
[...] D'un point de vue libéral, seul le premier motif est acceptable, les deux autres relevant d'une forme d'imposition de « valeurs républicaines ». 10 sur 12 L'islam, deuxième religion de France, suit une dynamique inverse : la part des musulmans dans la population française passerait, selon une étude américaine, de en 2016 à environ en 2050 Soumission, Houellebecq) Aussi, émerge une « nouvelle laïcité » (député UMP François Baroin) qui est devenue moins politique et davantage culturelle. Caractéristiques françaises (exception française) face aux musulmans. [...]
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