L'islamisme radical vous fait-il peur et comment vivre avec ?

Thèmes abordés

islam, radicalisation religieuse

Résumé du document

Article concernant l'Islamisme radical et les craintes qui en découlent. Est-ce possible de vivre avec l'extrémisme ?

Extraits

[...] Il est porteur d'espoir, il nous console de notre statut de mortel. Il est, comme pour toute spiritualité, une promesse d'absolu et de transcendance qui nous soulage de nos angoisses existentielles. Mais le remède peut devenir poison quand la pratique bascule dans la radicalité. Mais celle-ci n'est pas propre à l'Islam. Pour le comprendre, il faut en revenir à la vision socratique, parfaitement résumée par Jacques Derrida : « il n'y a pas de remède inoffensif ». Avoir peur de l'islam radical nous condamnerait donc à vivre dans un monde soumis à une peur perpétuelle et insoluble, car le monde est traversé d'idées, d'idéologies, qui toutes se présentent comme le pharmakon socratique : chacune participe à la construction du monde et peut dériver vers l'excès, vers la radicalité, quand l'équilibre est rompu. [...]

[...] Cette radicalité continuera d'exister, au même titre que celle des radicaux chrétiens, juifs, des personnes de droite ou de gauche. Mais toute société doit apprendre à vivre avec, comme un médecin doit apprendre à doser son remède pour qu'il agisse dans l'intérêt de son patient. A nous d'être capables de construire les conditions de l'équilibre en proposant des modèles alternatifs à cette radicalité : cultiver l'art du raisonnement, mieux enseigner le fait religieux, renforcer le dialogue entre les communautés. Mais aussi punir ceux qui basculent dans la violence. [...]

[...] Faut-il avoir peur de l'Islam radical et comment vivre avec ? « Nous devons un coq à Asclépios ; payez-le, ne l'oubliez pas ». Ce sont là les mots que prononce Socrate à son ami Criton, à la fin de son procès, en 399 avant notre ère, au moment où le philosophe vient de boire la Ciguë, le poison qui va lui enlever la vie. Pourquoi une telle requête, adressée au Dieu de la médecine ? Parce que Socrate avait conscience que la ciguë était un pharmakon, c'est-à-dire un produit qui est à la fois remède et poison. [...]