« De quelle(s) manière(s) la notion d'intimité évolue-t-elle en fonction des différentes manières de façonner son identité sur Facebook ? » Par cette question, nous entendons nous pencher sur le système en lui-même et la manière dont on s'y livre et dont il nous encourage à nous livrer, le besoin que nous avons de communiquer sur des réseaux sociaux et le fait que Facebook s'inscrit dans la continuité des dispositifs de communication en ligne. Pour traiter cette problématique, nous avons choisi de diviser notre travail en deux parties. Dans un premier temps, nous allons envisager Facebook sous un angle positif en mettant en exergue les apports du réseau et les manières d'en tirer profit. Pour cela, nous allons nous inspirer de divers travaux et de la perspective goffmanienne, ainsi que de l'entretien exploratoire que nous avons effectué avec Christophe Lefèvre, community manager chez RTL-TVI et de la conférence de Serge Tisseron, à laquelle nous avons assisté. Dans la seconde partie de ce travail, nous considèrerons un angle davantage pessimiste, insistant sur les dérives et les risques pour l'intimité. Ce point de vue sera développé sur base de nos lectures et de la perspective de Sennett. Dans ce travail, notre variable dépendante est l'intimité et les variables indépendantes que nous abordons sont notamment les différentes représentations de soi, le système lui-même, les interactions en ligne et le rapport à l'internet.
[...] Soulas, Facebook, mes amis, mes amours des emmerdes ! La vérité sur les réseaux sociaux, Paris, Michalon Éditions p les paramètres de confidentialité, il est proposé à l'utilisateur de contrôler ses paramètres suivant les différentes fonctions possibles dans le site et se découpant comme ceci : prise de contact, journal de publication, applications, recherche publique, visibilité des anciennes publications et enfin, personnes et applications bloquées. De plus, à chaque publication, il est possible de sélectionner l'audience à laquelle on la destine (amis, personnalisé, groupes, tout le monde). [...]
[...] Le narcissisme présente en fait une fausse image du moi. Pour Sennett, une telle situation signifie que plus rien ne peut atteindre le moi, et les nouvelles expériences perdent leur valeur puisque toute extériorité apparaît comme une image du moi, et perd donc sa signification »102. Tel est le second défaut, les expériences nouvelles ne sont plus jugées en tant que telles, mais émerge la croyance que toute expérience est absolue103. Sennett fait ensuite référence à la théorie de Tönnies concernant son opposition entre la Gemeinschaft, qui n'est autre que des relations émotionnelles ouvertes avec les autres et la Gesellschaft, qui renvoie au tout social »104. [...]
[...] D'un côté, on retrouve les personnes qui voient cela d'un œil enthousiaste, considérant qu'il s'agit d'une évolution naturelle et qu'il y a moyen d'en tirer profit. De l'autre, on constate de la part d'un certain nombre d'auteurs, un pessimisme face à cette identité dont ils considèrent qu'elle nous échappe. Dans un premier temps, c'est le premier aspect que nous avons choisi d'aborder. Pour ce faire, nous avons décidé de partir du point de vue goffmanien qu'ont développé de manière complète et intéressante les auteurs Alexandre Coutant et Thomas Stenger dans un article paru en 201031. [...]
[...] Quid si l'on veut la changer, son image ? Les auteurs opposent la génération des parents contre celle des transparents, signifiant par-là que les jeunes d'aujourd'hui n'ont plus de filtres91. Ils publient énormément, ne cachent rien. C'est notamment frappant chez les jeunes femmes qui attendent des enfants. Les statistiques montrent que des bébés français sont présents sur internet, et certains même avant leur naissance92. Une journaliste du quotidien Guardian a récemment publié un article à ce sujet, en s'interrogeant sur une éventuelle évolution de la conception d'intimité, qui voudrait que chaque enfant dispose, avant même sa 86 F. [...]
[...] Un autre résultat montre que le vieillissement de la population de Facebook a une influence sur le contenu des statuts publié13. On constate en 2009, une augmentation des termes liés à la religion et à la famille14. Dans l'article Relationships and happiness on apprend que la proportion de mots positifs ou négatifs utilisés dans les statuts dépend aussi du statut amoureux déclaré par l'usager sur le réseau (dans une relation, c'est compliqué, veuf, célibataire, relation libre etc.)15. Par exemple, les personnes qui sont déclarées mariées ou dans une relation, sont les plus heureuses du réseau16. [...]
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