Cette dissertation entièrement rédigé sur le sujet de l'Empire de Charles Quint en 1530 se demande en quoi Charles Quint est, dès 1530, à la tête d'un Empire plongé dans une crise politique, malgré sa volonté de l'unifier sous la domination d'un pouvoir universaliste.
Afin de répondre à cette interrogation, il convient dans un premier temps d'étudier la paix chrétienne comme vecteur de l'unité territoriale selon Charles Quint. Il s'agit ensuite de s'intéresser au conflit incessant qui oppose l'Empereur au roi de France François Ier, bouleversant l'équilibre de l'Empire. Enfin, il faut expliquer les raisons de l'échec de l'unité territoriale, religieuse et politique d'un Empire considérablement fragilisé.
[...] Néanmoins, la chose n'est pas aisée en raison de la grande diversité des peuples qui vivent au sein de l'Empire. L'ambition de Charles Quint est en réalité le désir d'un pouvoir universaliste. Avant d'être reconnu officiellement empereur par le pape Clément VII à Bologne, il multiplie les réformes politiques et religieuses sur le territoire germanique, entreprend plusieurs guerres en Italie et en Bavière. Par ces actions diverses, il entend imposer sa domination sur les peuples, en trouvant des compromis ou, dans certains cas, en usant de la force. [...]
[...] C'est en Provence que se déroule le gros de la bataille, dont Charles Quint et se troupes sortent profondément affaiblis. L'issue en est la récupération du duché de Savoie par la France, confirmée par la Paix de Nice signée le 18 juin 1538. François Ier désire également porter le coup de grâce à l'empereur en s'alliant avec Soliman le Magnifique, le grand rival hors Europe de Charles Quint. La France s'ouvre ainsi les portes vers des alliances commerciales par le biais de l'ambassade française d'Istanbul et par le Traité dit des Capitulations daté du 4 février 1536. [...]
[...] C'est par ailleurs Ferdinand qui est élu empereur par la suite, alors que Charles Quint préférait que son fils soit choisi. Ainsi, l'année 1530 se présente pour l'Empire de Charles Quint comme celle du ralentissement des conquêtes territoriales et de l'arrêt progressif de l'expansion de l'Empire. Durant la première partie de son règne, c'est-à-dire dès son élection en 1519, il multiplie les campagnes et les guerres de conquêtes, et celles-ci sont plutôt victorieuses. En revanche, lorsqu'il est sacré empereur, Charles Quint se retrouve confronté à son ennemi de toujours, François Ier, seul souverain occidental capable de se mesurer à la puissance du Saint-Empire. [...]
[...] De ce fait, dans un souci de rétablir la paix, les compromis semblent nécessaires. Il signe ainsi la Paix d'Augsbourg le 25 octobre 1555, suite au concile tenu dans la même ville. Denis Crouzet, encore une fois, parle d'un « compromis [ . ] appréhendé comme une loi d'exception valable uniquement dans les territoires protestants ». Ce compromis reconnait plus ou moins la religion protestante, autorisant chaque région dont le prince est protestant d'adopter sa confession, « Cujus regio, ejus religio ». [...]
[...] Le pouvoir universaliste rêvé par Charles Quint se présente alors plus comme une illusion qu'une réalité. Il n'est pas parvenu à unifier religieusement, culturellement et politiquement un territoire si vaste et disparate. L'Empereur en a conscience et ne supporte pas son échec. C'est pour cette raison qu'il choisit d'abdiquer, et la chose est plutôt rare. Il sait que ni la force, ni les compromis ou les discussions n'ont eu raison des diversités de son Empire. C'est de manière progressive qu'il se détache de tous ses titres, se retirant au monastère de Yuste, en Espagne, terre de rois de Castille et d'Aragon. [...]
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