Quinze kilos : c'est le poids moyen de publicités reçues chez soi par an. Ce poids a augmenté, certes, mais plus étonnant, le type de réclame reçu s'est diversifié : publicité pour les supermarchés et les grandes enseignes, campagne d'élections, information des mairies et depuis peu, petites annonces.
Ces petites annonces, venant de particuliers ou d'entreprises concernent à peu près toujours les services à la maison, garde d'enfants par une personne du quartier, soutien scolaire à domicile (ici ce sont souvent des entreprises comme Academia ou Domi cours qui proposent leur service), repassage, bricolage, jardinage etc. Avec ce constat, on ne peut pas vraiment déduire que la demande a augmenté ou que l'offre s'est vraiment élargie (...)
[...] Les services restent tout de même concentrés sur un segment particulier de la population. Lorsque Michèle Debonneuil parle de 20 ou par semaine pour chaque ménage, et donc la fin du chômage, ce n'est certes qu'un ordre de grandeur, pour mesurer l'ampleur du potentiel des services, mais cela met de côté le fait que jamais tous les ménages ne pourront se permettre de mettre 20 ou par semaine pour des services, ces services étant des biens perçus comme des luxes. [...]
[...] Les limites de ce gisement d'emplois : entre mythe et désillusion Quels types d'emplois ? A grand renfort de communiqués et de publicités, les services en général, et plus particulièrement les services à la personne, sont devenus une sorte de mythe selon Florence Jany-Catrice, qu'elle qualifie même de savamment entretenu par les politique et suivi de près par les médias Or, le seul effet que cela a produit est d'évacuer une question pourtant fondamentale, celle de savoir quels types d'emplois les services à la personne vont créer. [...]
[...] Dès lors, les enjeux de cette catégorie se posent en termes humains : emplois, qualifications, perspectives d'avenir : quels accès à ce secteur ? Mais également en termes de productivité et d'innovation : peut-on les introduire dans un tel contexte ? Nous verrons tout d'abord que les services sont une opportunité pour créer des emplois, dans un pays où ils sont peu exploités, puis, nous mettrons en valeur les tentatives et les possibilités qui existent pour développer ce gisement et enfin les limites de cet Eldorado tant loués étant pourtant existantes il conviendra d'en montrer les tenants et les aboutissants. [...]
[...] Les causes structurelles évoquées en première partie semblent à première lecture, des raisons suffisantes pour prévoir l'explosion des services à la personne. Le problème c'est qu'elles sont globales, et par conséquent ne peuvent être appliquées à tous les territoires étudiés. Or, la question du territoire est très importante : on est pris entre deux niveaux contradictoires : plus le niveau est local (une commune de habitants par exemple) ou rural, plus la confiance est forte, mais plus les profils des habitants seront différentes de la moyenne nationale. [...]
[...] Par conséquent nous étudierons surtout les services marchands car le gisement d'emplois se justifie ici très bien. Une demande latente dont l'explosion future est prévisible En effet, sur le plan macroéconomique, les services sont déjà très développés, notamment parce que la société française s'est tertiarisée. Cela s'est traduit par une demande accrue de services aux entreprises comme le consulting (l'appel à des professionnels dans un sujet pointu) ou la sous-traitance de certaines tâches comme le ménage (d'où l'apparition de véritable géant du service aux entreprises comme la Sodexho, et ses 1,3 millions de consommateurs de services par jour et son autre million d'utilisateurs de cartes et services Sodexho Avec la mondialisation et la recherche de la compétitivité, beaucoup d'entreprises ont cherché à se recentrer sur leurs activités principales ou à contourner des règles du Droit du Travail jugées trop rigides et donc à sous-traiter de plus en plus. [...]
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