Le sport n'est pas un programme comme les autres. Spectacle fédérateur par excellence, il constitue, par delà les générations et les clivages politiques, un élément fort du lien social. La tension dramatique d'une compétition retransmise en direct lui confère un statut particulier auquel peu d'autres programmes peuvent prétendre. Aussi le sport représente-t-il pour la télévision une source incomparable d'audience et de recettes. Pour sa part, la télévision constitue pour le sport un gisement financier, publicitaire et promotionnel.
Le sport et la télévision entretiennent des rapports anciens, riches et passionnés. Depuis les Jeux olympiques de Berlin (première Olympiade télévisée) en 1936, l'expansion du média cathodique a systématiquement profité de l'engouement massif pour les grandes épreuves sportives comme le Tour de France, le Tournoi des Cinq Nations, le Coupe du monde de football, les Internationaux de Tennis de Roland Garros ... Très vite, la télévision va apparaître et revendiquer (et prendre) une place de choix dans la couverture des événements sportifs, ceci en défaveur de la presse écrite et de la radio, alors que ces deux médias sont à l'origine du développement du sport-spectacle.
Ancienneté des rapports et développement croisé, innovations technologiques, argument promotionnel, intérêt du public télévisuel. Voilà situés, d'entrée de jeu, quelques-uns des axes fondamentaux qui, aujourd'hui, constituent, traversent, agitent l'association « sports-médias », ou plus précisément l'association « sports-télévision ».
Les relations entre le sport et la télévision reposent en partie sur des critères financiers. Ces relations ont été intensifiées par le passage d'une logique de monopole fondée sur l'information à une logique de concurrence basée sur la distraction.
Désormais, la fonction de programmation consiste à proposer les émissions préférées par le public aux heures où l'audience potentielle est la plus forte, ce qui va entraîner une lutte entre les diffuseurs pour acquérir les droits de retransmission des événements, source d'inflation des coûts.
En outre la télévision a introduit une dimension nouvelle en mondialisant la vision d'un spectacle. Les rôles ont été redistribués : puisque les chaînes de télévision paient pour retransmettre les événements sportifs, elles exigent un spectacle qui captive leurs spectateurs, ceux qui achètent le droit de recevoir certaines chaînes.
Nous sommes donc amenés à nous poser plusieurs questions. En quoi le sport constitue-t-il aujourd'hui une matière essentielle pour la télévision ? Est-il emblématique du dispositif communicationnel de la télévision ? Peut-on le considérer comme un genre à part entière et quelles en sont les caractéristiques ? N'est-il pas plutôt au confluent de plusieurs genres ?
[...] Les droits de retransmission V. LA TRANSFORMATION DE LA NATURE DU SPORT LES EFFETS SUR LES TELESPECTATEURS La passion programmée A. Le risque de saturation TROISIEME PARTIE : L'EXEMPLE DE FRANCE TELEVISIONS I. LA SIGNATURE FRANCE TELEVISIONS II. LE CAS DU TENNIS III. LE CAS DU RUGBY EN FRANCE CONCLUSION ANNEXE 1 ANNEXE 2 ANNEXE 3 BIBLIOGRAPHIE Françoise PAPA, Revue Communications 67 spectacle du sport"), éditions du Seuil, octobre 1998 Richard Bunn, Délégué aux affaires sportives de l'UER, Interview dans Diffusion p.5 Jean-Paul Jaud, réalisateur de Canal+, Interview dans Sonovision, p NYS Jean-François, Les relations sports-médias, Sport, PAPA F., in GABASTON P. [...]
[...] Et dès la première année, les chiffres se sont redressés. Aujourd'hui, en France, derrière Roland Garros, solide sur ses jambes, les trois autres tournois du Grand Chelem traînent la patte. Wimbledon s'en sort le moins mal, en ayant négocié une diffusion des principaux matches sur Canal Plus et de ses deux finales sur France Télévision. Mais l'US Open et l'Australian Open ont été relégués sur le câble et le satellite. Un gros problème persiste au tennis : un match de tennis peut aussi bien durer une heure que trois. [...]
[...] Les liaisons secrètes, Paris, Flammarion, p MAITROT Eric, Sport, la télévision a-t-elle , ancien directeur des sports de TF1tous les droits Montreuil, p Voir Annexe 2 MUNCH in MAITROT Eric, Sport, la télévision a-t-elle tous les droits Montreuil Wladimir ANDREFF, Jean-François NYS, Le sport et la télévision. Relations économiques : pluralité d'intérêts et sources d'ambiguïtés, Paris, Dalloz., p Voir Annexe 1 BOURG Jean-François, Le sport en otage, Paris, La Table Ronde, p HUESCA Roland, Sport, la passion manipulée Cultures en mouvement, p.30 et suiv francetelevision.fr Voir Annexe 3 Wladimir ANDREFF, Économie politique du sport, Dalloz, Paris Libération, 22-10-99. [...]
[...] En l'espèce, il y a cartel d'offreurs quand un groupement sportif (ligues, fédérations) est le seul détenteur des droits de négociation de la vente de la retransmission avec les chaînes de télévision. En principe, cet accord tend à réduire la quantité offerte afin de provoquer une hausse des prix et de réaliser d'importants profits. Il y a cartel de demandeurs quand des télévisions se regroupent au sein d'une même organisation (ORTF, UER) chargée de négocier l'achat des droits de retransmettre avec des organisateurs sportifs. Cette entente a pour objet de peser sur les prix d'achat et de limiter le volume de la demande. [...]
[...] Comme tout cartel, la ligue répartit les recettes tirées de la télévision entre les clubs, généralement sur une base égalitaire. Le pouvoir de marchandage avec les chaînes de télévision se trouve renforcé par l'ensemble des clubs du fait de la cartellisation en ligues, par rapport à ce qu'aurait été la vente isolée des retransmissions La dépendance de certains sports à la télévision peut s'avérer très dangereuse, notamment au football. Dans un contexte de forte hausse des droits télévisés les clubs peuvent bénéficier de cet argent. [...]
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