Alors que l'on constate une massification à l'échelle planétaire de la pratique sportive, la sphère politique ne peut rester qu'attentive au monde sportif, formidable promontoire pour ses idées.
Dans un premier temps il faut s'interroger sur les raisons, nombreuses, pour lesquelles le domaine politique s'intéresse de façon approfondie à la question sportive.
Ensuite il est important de montrer que cette utilisation du sport n'est pas nouvelle, elle est particulièrement flagrante sous le régime nazi et la guerre froide, mais les ambitions de la politique n'ont pas disparu avec la "fin de l'histoire". De nouvelles formes d'utilisation naissent, il ne s'agit plus seulement d'une confrontation internationale, le sport est aussi utilisé par la droite et la gauche à leurs fins respectives.
[...] Au-delà du sport, il y a la perception commune d'un modèle égalitaire. Contrairement à d'autres activités, le sport semble se concentrer sur le travail et le mérite de chacun. Les conditions financières, de nationalité, de bagage culturel, ne sont pas dissuasives dans ce domaine. Une impression domine, celle que n'importe quelle personne indépendamment de ses ressources personnelles est en capacité d'être sportif professionnel, que cette ascension personnelle n'est imputable qu'à l'acharnement, la répétition du travail, à la volonté de la personne considérée. [...]
[...] D'ailleurs il est relativement révélateur que la signification du terme S.A. avant de signifier Sturm Abteilung (section d'assaut) signifiait Sport Abteilung (section sportive). La croix gammée est aussi un emprunt au sport puisqu'elle constituait l'insigne d'une société sportive allemande. Mais cet attachement du régime nazi au sport est surtout très liée à la conception personnelle de son leader charismatique. En effet Hitler voit une grande utilité au sport : il faut d'abord des hommes au corps sain et équilibré, et en suite des intelligences claires et solides pour le parti aryen les plus forts dominent les plus faibles, c'est ici une reprise de la logique darwinienne qui établit une hiérarchie entre les peuples. [...]
[...] Son côté pratique vient par exemple de son coût. Lorsque le boycott frappe l'état organisateur, d'une part il ne coûte rien à celui qui refuse de participer, mais montre une image de ce pays éminemment négative, il associe à sa non participation une vision d'une société hostile, malveillante. Le coût de non participation touche principalement le pays organisateur qui y perd les droits de retransmissions et qui voit une partie des infrastructures prévues inutilisées et donc non rentabilisées. La rentabilité financière des Jeux de Moscou a été très problématique face à l'absence de financement provenant des Etats-Unis. [...]
[...] En favorisant le sport, elle prouve son attachement à la socialisation des populations immigrées. Le sport constitue donc pour le politique un outil, elle va s'en servir à son profit pour se concentrer, grâce à lui, sur les vertus de la société en place. Un des exemples les plus percutant est la reprise en compte à son bénéfice par les hommes politiques de l'exploit de juillet 1998 qui vit la victoire de l'équipe de France à la Coupe du Monde de football. [...]
[...] - le positionnement d'un sport à gauche ou à droite nécessite l'éclaircissement de certaines contradictions initiales. La question tourne autour d'un axiome principal qui est la croyance en la vertu émulatoire du collectif (c'est-à-dire que la ligne de fraction entre sport de droite ou de gauche vient de la croyance ou non en cette vertu). Mais cet axiome apparaît déjà relativisable car, comme on l'a précédemment vu, le fascisme, résolument placé à droite de l'échiquier politique, fait une apologie du collectif (le collectif n'est plus ici émulatoire, il est une fin en soi, un fantasme dont la consolidation devient un but primordial). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture