En juin 2004, l'actualité sportive (les Jeux olympiques d'Athènes et le championnat d'Europe de football), mais surtout la multiplication de la parution de chiffres faramineux relatifs à l'économie et la gestion du sport aboutissent à la sortie d'un numéro de la Revue Française de Gestion consacré au management du sport .
Que l'une des revues françaises les plus reconnues du monde de la recherche en gestion s'intéresse de près à ce domaine quasiment inexistant au niveau des publications dix ans auparavant montre bien la place de plus en plus importante prise par ce thème. Cela s'explique par au moins deux raisons : la place croissante du sport dans notre société de consommation et son rôle dans la mondialisation des échanges.
Les taux de pratique d'activités sportives explosent et parallèlement le sport est devenu un moyen pour les nations de s'affirmer au niveau international. Cela explique l'ampleur grandissante des événements sportifs internationaux, mais aussi la multiplication d'événements et de manifestations sportives d'ampleur locale, régionale ou nationale.
Parallèlement, la notion de risque ne cesse également de prendre de l'ampleur au sein de la société. Il ne se passe pas un jour sans que la météo ne lance de bulletin d'alerte, sans qu'un produit soit rappelé au nom du principe de précaution, sans que nous ne soyons alertés sur les risques liés à la conduite automobile, à l'alcool, à la drogue, sans qu'un attentat ne tue des dizaines, des centaines voire des milliers de personnes… Nous retrouvons ici l'affirmation commune de Ulrich Beck et Anthony Giddens que reprend Bernard Ramanantsoa : « Nous sommes dans l'ère du risque ».
Le domaine sportif, et avec lui celui des événements sportifs, est bien évidemment concerné par cette montée du thème du risque d'autant plus que le caractère événementiel accroît ces risques. Le football fait souvent l'actualité avec le problème du hooliganisme, mais l'ensemble des sports sont touchés : nous pouvons rappeler l'explosion d'une bombe lors des Jeux olympiques d'Atlanta, la mort d'un coureur et les défaillances de plusieurs autres lors de l'édition 2005 de la course du Mont-Saint-Michel…
Ainsi, l'organisateur de manifestation sportive, quelle que soit son ampleur, est confronté à des risques. L'intérêt grandissant pour le domaine de la gestion du sport ainsi que pour celui de la gestion des risques associée au poids de plus en plus important du spectacle et des manifestations sportives nous a amené à nous intéresser au thème du management des risques dans les événements sportifs.
[...] 20-24 BUTTERWORTH M., Le nouveau rôle du gestionnaire des risques, L'art de la gestion du risque, Les Echos Y.CHAIGNEAU & M. PERIGORD, Du management de projet à la qualité totale, Édition d'Organisation, Collection Management CHAMEROIS N., La mondialisation des Jeux olympiques de Séoul (1988) à Sydney (2000), Thèse sous la direction de PRAICHEUX J CHAPPELET J.L., Management of the Olympic Games : the lessons of Sydney in ROSNER S.R. & SHROPSHIRE K.L., The Business of Sports, Jones and Bartlet Publishers CHAPPELET J.L., Risk Management for Large-Scale Events : The Case of the Olympic Winter Games, European Journal for Sport Management, Vol.8 Special Issue 2001 “Managing Olympic Games and Olympic Sport” Code du Sport, Dalloz, Édition 2005 COURTOT H., La gestion des risques dans les projets, Economica DEBOURSE J-P., Le profil d'un gestionnaire de projet, La cible AFITEP, nº38, mars 1991 DESBORDES M. [...]
[...] Les approches économiques reposant largement sur l'usage des mathématiques ne se sont développées qu'à partir du 17ème siècle. La première approche concernant la prédiction mathématique du hasard au 17ème siècle est due à Fermat et Pascal qui résolvent le problème posé par Paccioli 2 siècles auparavant (Comment répartir les gains entre 2 joueurs alors que la partie est arrêtée avant la fin A partit du 18ème, la notion de risque commence à remplacer la notion mystique de fatalité grâce aux nouveaux outils mais aussi du fait du développement de l'industrie. [...]
[...] De même ; le manuel australien consacre une partie au rôle des assurances dans le management des risques d'un événement sportif. Cependant, la solution assurance possède plusieurs limites. Une première limite provient bien évidemment du plan économique : il existe tellement de risques que de chercher à tous les assurer conduirait à une situation financière intenable. De plus, les catastrophes contemporaines de très grandes ampleur (attentats du 11 septembre, catastrophe AZF ) ont conduit à une explosion des coûts des contrats d'assurance. [...]
[...] Cependant, certains articles peuvent nous intéresser dans le cadre du management des risques d'un événement sportif notamment ceux concernant le cas du dopage involontaire. Ainsi, l'organisateur d'un événement sportif doit faire en sorte d'éviter que l'athlète soit susceptible de prendre des produits interdits sans le savoir, notamment en évitant de les distribuer sur le lieu de la compétition, Anna Baylis, David Cameron-Smith et Louise M. Burke[39] donnent l'exemple d'une boisson au ginseng servie au village olympique de Séoul qui faisaient augmenter le taux d'éphédrine des athlètes. [...]
[...] Ainsi, la problématique qui sera véritablement traitée dans ce mémoire est la suivante : quel cadre d'analyse pour le management des risques des événements sportifs ? Cette revue de littérature pourra ensuite servir de base à la recherche que nous souhaitions mener initialement mais également à d'autres recherches sur ce thème. Du fait du caractère pratique des recherches que nous souhaitons mener à la suite de cette revue de littérature, nous nous attacherons à étudier non seulement la littérature théorique mais aussi la littérature plus opérationnelle. [...]
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