Performer dans une activité sportive nécessite l'exécution de nombreux mouvements spécifiques qui ont été appris. Les gestes techniques produits par les athlètes sont multiples et relèvent quelquefois plus de l'improvisation que de la reproduction. Cependant, la répétition de la tâche constitue un facteur souvent considéré comme déterminant pour l'apprentissage moteur. Selon Schmidt, l'apprentissage moteur est un ensemble d'opérations associées à la pratique, qui conduisent à des changements relativement permanents des compétences pour la performance ("Apprentissage moteur et performance", Vigot n°145, 1993). Grâce à cet apprentissage (qui est le résultat de la pratique), et un nombre conséquent d'essais dans une tâche déterminée, les sportifs parviennent à stabiliser une nouvelle coordination. Cette stabilisation requiert de l'effort et suppose la répétition. En effet, une part importante de leur entraînement consiste en de longues séries de gestes de base de leur discipline. (DELIGNIERES, "Apprentissage moteur, quelques idées neuves", dans Revue EPS n°274.1998).
[...] La pratique variable engendre l'apprentissage de schéma. En s'entraînant, les élèves acquièrent des schémas et la pratique variable favorise leur développement permettant une meilleur performance sur une nouvelle tâche. Elle favorise aussi la possibilité de généralisation, permettant à l'exécutant d'appliquer l'apprentissage à des actions qui n'ont pas été spécifiquement expérimentées pendant la pratique. Catalamo & Kleiner en 1984, le montre dans leur travaux (in Apprentissage moteur et performance SCMIDT, Vigot n°145, 1993). Des élèves s'entraînent à une tâche d'anticipation coïncidence dans des conditions de pratique constante ou variable avec des tests de transferts mettant en jeu des versions de la tâche qui n'ont pas été vécues auparavant. [...]
[...] Selon SCHMIDT, elle permet aux élèves de se concentrer sur une seule tâche particulière, de l'affiner et de la corriger Apprentissage moteur et performance Vigot n°145, 1993). A l'inverse, dans la pratique aléatoire, l'ordre de présentation des tâches est désordonné (aléatoire) de telle sorte que les diverses tâches sont intercalées ou mélangées au cours de la période d'apprentissage. L'élève peut effectuer des rotations entre les tâches de sorte qu'il ne pratique jamais la même tâche sur deux essais consécutifs. La pratique aléatoire est efficace pour l'apprentissage. [...]
[...] Nous pouvons l'illustrer par les travaux de Cuddy & Jacoby (1982, in Apprentissage moteur et performance Vigot n°145, 1993). Un enfant de 10 ans veut apprendre à faire une division dans sa tête. Les trois tâches sont 21/7, 18/2, 12/4. Dans la condition de pratique en bloc le premier essai est 21/7 : l'enfant est péniblement arrivé à la solution trois. Pour l'essai suivant, la division à effectuer est encore 21/7. Sans avoir à passer par tout le processus pour produire de nouveau la solution, l'enfant se souvient simplement de la réponse précédente, trois. [...]
[...] La répétition est une variable fondamentale de l'apprentissage moteur. Elle permet au sujet de mieux comprendre la tâche à réaliser et d'agir comme un feedback en l'absence de celui-ci. Le nombre important de répétition et la quantité de pratique participe à l'élaboration des schémas moteurs et à l'amélioration de la pré programmation du mouvement. Le facteur répétitif d'une tâche s'avère une condition d'optimisation de la performance. Cependant le risque de la répétition est la stéréotypisation des réponses qui peut se traduire par le phénomène du sur-apprentissage. [...]
[...] Ceci permet de mettre en avant l'idée selon laquelle le processus d'apprentissage moteur n'est pas un processus linéaire. Le mouvement peut varier de répétition en répétition, sans compromettre la performance globale, mais surtout, sans en modifier radicalement l'apparence (FAMOSE, Apprentissage moteur et difficulté de la tâche, 1990). Tous ces effets sont bénéfiques pour l'apprentissage moteur. Cependant un des dangers de la répétition est la stéréotypisation des réponses. La mise en œuvre de programmes moteurs rigides, peu adaptés et peu flexibles, délestes la réponse de ses caractéristiques d'habileté. C'est le surapprentissage. [...]
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