Les sportifs ne pratiquent plus seulement sur les terrains de jeu classiques tels que les gymnases ou les stades, mais s'approprient peu à peu les espaces publics, en particulier dans les rues ou les parcs. Par le passé, les pratiquants d'un sport nouveau ont souvent élu domicile dans des lieux indifférenciés et ont investi des espaces destinés à d'autres usages. L'extension de ces pratiques a entraîné la constitution des premières unités spécialisées, que l'aménagement urbain et les politiques de proximité ont par la suite transformées en équipements organisés.
Le sport de rue, ou sport auto-organisé, est en train de changer les mentalités et entre en opposition avec le sport considéré comme "classique". Il ne nécessite aucun équipement spécial et aucune licence. De plus, c'est un excellent moyen offert aux jeunes pour se divertir, moyen procurant de l'adrénaline à tous moments.
Mon objectif à travers ce dossier est de découvrir si le sport auto-organisé détient des valeurs que possèdent également ses pratiquants. Pour ce faire, je me suis attaché à tenter de savoir si les valeurs du sport de rue se retrouvent dans les valeurs portées par les pratiquants. Je suis donc parti sur diverses hypothèses : tout d'abord, je suis parti du fait que les sports auto-organisés possédaient des valeurs intrinsèques, et que les pratiquants se devaient d'avoir les mêmes normes. J'ai également émis l'hypothèse que l'origine sociale des pratiquants influe sur la vision qu'ils ont du sport de rue et que cette origine a un impact direct sur les valeurs qu'ils détiennent. Enfin, je me suis basé sur l'hypothèse que chacun est différent, et qu'une vision du sport n'était pas forcément partagée par tous.
Pour cela, je me suis appuyé sur différents ouvrages ainsi que sur des entretiens réalisés auprès de différents acteurs du sport sur la ville d'Orléans, à savoir les pouvoirs publics (M. S. , responsable des équipements à la direction des sports, jeunesse et loisirs), les associations et les pratiquants.
[...] Dans l'ensemble des ouvrages que j'ai pu lire, toutes ces valeurs se retrouvent dans la majorité des sports auto-organisés. Elles sont inhérentes à la pratique de ce type de sport, et on peut alors se demander si elles se retrouvent chez les pratiquants du sport en question. Je me suis donc posé la question : Le sport de rue est porteur de valeurs et de codes, mais ces valeurs et ces codes sont-ils les même pour les pratiquants ? Page 6 B - Valeurs et codes des pratiquants à travers l'exemple du streetball Je suis donc parti du fait que le sport auto-organisé possédait des valeurs intrinsèques et j'ai souhaité savoir si ces valeurs étaient les mêmes que celles des pratiquants. [...]
[...] C'est bien dehors ! Surtout l'été Skaters : La montée d'adrénaline Dimanche après-midi, stade de Roller Skating à Arras. Bourdonnement furieux des roulettes sur les rampes ; musique assourdissante ; cris des skaters et envie irrésistible du visiteur de se plaquer les mains sur les oreilles. Du côté des jeunes : placidité, sérénité. Joffrey alias Saucisson, Romain dit Plouf et les habitués sourient : On vient ici le plus souvent possible!» Saucisson a enchaîné six ans de roller avant d'aborder le skate, plus difficile, avec plus de figures et de variété Plouf a commencé la planche à roulettes à 10 ans. [...]
[...] Employé par la mairie d'Arras, l'animateur se félicite de la bonne ambiance dans le stade. J'ai de très bons contacts avec les jeunes, estime-t-il. Je les aide à se constituer en association et à se trouver une affiliation. Objectif : qu'ils se sentent responsables. Garants de leur activité et des lieux. C'était la condition pour que le stade rouvre ses portes. Il a fermé pendant neuf mois ! Comme le skate est interdit dans les rues d'Arras, nous étions constamment dans l'illégalité. [...]
[...] Ça fait du bien Se retrouver ensemble aussi fait du bien, sous une même identité. Entre skaters, on se reconnaît, mêmes chaussures (les skateshoes à semelles plates), mêmes pantalons larges (les jeans baggy). Le langage est nouveau, l'habillement aussi. Comme la plupart des nouveaux sports, les skaters sont une tribu avec de nouvelles formes sociales. Celles que les jeunes eux-mêmes se sont définies. Ici, tout le monde se connaît, se dit bonjour et discute volontiers ! Page 24 Street hockey : Vachement physique ! [...]
[...] Dans cette optique, il aurait été intéressant de se référer au modèle de Raymond Boudon en partant de l'individu et de ses valeurs pour tenter de comprendre les valeurs que porte le sport de rue. Pour Boudon, l'individu est l'atome logique de l'analyse car il forme la première composante de tout phénomène social ; c'est la notion d'individualisme méthodologique. On aurait alors certainement eu une autre définition du sport de rue, à travers des valeurs et des codes différents puisque lié à l'histoire de chaque pratiquant. [...]
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