Les évolutions de la société française ont entraîné des changements dans les pratiques sportives (le sport s'inscrivant dans la culture de masse de la deuxième moitié du XXe siècle par exemple), et la multiplicité des formes que peut prendre le « sport » résulte non seulement d'évolutions, mais aussi de représentations différentes au sein de la société, à une époque.
Par conséquent, alors que la société transforme le sport, le sport reflète, accompagne et influence également la société. La spécificité française dans cette réciprocité est que ce produit d'importation britannique a donné naissance à une véritable tradition sportive française, où la « gymnastique » (d'une religion du collectif et de la nation) prend position face au « sport » (du culte de la performance).
Ainsi, comment notre société d'aujourd'hui en est-elle arrivée à une telle communion dans les grands événements sportifs ? Pourquoi le sport, auparavant objet d'intérêt d'une partie de la population seulement, est-il devenu essentiel pour tous les Français ? Dans quelle mesure la culture française du sport est-elle devenue une composante majeure de la société ?
[...] Des années 1920 aux années 1960 : le sport est un enjeu majeur, objet de toutes les attentions politiques 1 Mutation du sport français entre initiatives étatiques et combats idéologiques (1919-1939) 1 L'épanouissement du sport-spectacle au cœur des années folles C'est dans l'entre-deux-guerres que le spectacle sportif s'épanouit en même temps que la culture de masse. Le sport-spectacle est devenu un élément de la vie publique partie prenante du consensus républicain. Les exploits athlétiques conquièrent l'information générale, alors que l'économie du sport commence à s'étoffer : vecteurs publicitaires, les différentes disciplines sportives inventent aussi de nouvelles professions. L'entre-deux-guerres est marqué par l'essor de l'image et la révolution de la presse sportive illustrée. [...]
[...] Car si les évolutions de la société française ont entraîné des changements dans les pratiques sportives (le sport s'inscrivant dans la culture de masse de la deuxième moitié du XXe siècle par exemple), il y a plus : la multiplicité des formes que peut prendre le sport résulte non seulement d'évolutions, mais aussi de représentations différentes au sein de la société, à une époque. Par conséquent, alors que la société transforme le sport, le sport reflète, accompagne et influence également la société. La spécificité française dans cette réciprocité est que ce produit d'importation britannique a donné naissance à une véritable tradition sportive française, où la gymnastique (d'une religion du collectif et de la nation) prend position face au sport (du culte de la performance). [...]
[...] La question du sport n'est pas seulement une question de politique publique liée aux conséquences démographiques de la Grande Guerre. Le thème sportif est désormais abordé sans complexe par un nombre croissant d'écrivains, alors que les enjeux idéologiques et syndicaux du loisir sportif revêtent une acuité nouvelle. Dans l'entre-deux-guerres, le sport devient un thème littéraire (honorable pour les Olympiques de Henry de Montherlant critique du sport-spectacle par Georges Duhamel, Scènes de la vie future, 1930). Mais son organisation est profondément transformée : tandis que le sport professionnel augmente, avec l'éclatement de l'USFSA à partir de 1919 les fédérations spécialisées dominantes se réclament d'une neutralité sportive. [...]
[...] (26 juin 1871). En 1873, l'USGF (Union des sociétés de gymnastique de France) est créée, soutenue par les associations d'anciens élèves des écoles de l'Etat (petites A). La contribution de l'école de Jules Ferry à l'éducation militaire des Français se prolonge dans l'expérience des bataillons scolaires (1881) qui s'expliquent par l'impératif de la revanche. Cependant les instituteurs font connaître leur agacement dès 1887. Les bataillons scolaires sont alors dissous dans des sections de gymnastique. En parallèle, les sportsmen plutôt bourgeois de l'USFSA (Union des sociétés françaises de sports athlétiques), adeptes de tous les sports sont fiers de leur amateurisme et de leur indépendance, avec une règle d'or, ne pas concourir pour un prix en espèce Cependant, les gymnastes patriotes lancent des accusations d'élitisme républicain. [...]
[...] S'attaquant au professionnalisme et à l'organisation libérale du sport français, le Commissariat à l'Education générale et aux Sports mis en place, dirigé par Jean Borotra, introduit l'autoritarisme vichyste dans un espace social théoriquement neutre. Le sportif doit déclarer le Serment de l'athlète : promets, sur l'honneur, de pratiquer le sport avec désintéressement, discipline et loyauté pour devenir meilleur et mieux servir ma patrie L'activité sportive quitte donc le registre du loisir pour intégrer la dimension du devoir national. Les sports de base (athlétisme, natation) et collectifs (handball ) sont développés. [...]
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