Le formidable succès des Jeux Olympiques d'Athènes en 2004, survenant après celui de la Coupe du Monde de football organisée en Allemagne en 2006, ont démontré que le stade est devenu le lieu le plus commun à l'humanité toute entière.
Comme le suggérait déjà Antoine Blondin : « Aucun homme politique, aucun artiste, le Souverain Pontife lui même, ne saurait atteindre à ces coefficients d'engouement, ce phénomène existe et il n'est pas déplorable ».
Même si certains « grands esprits » peuvent encore le regretter , le sport est désormais une activité incontournable sur la scène internationale et l'ampleur de la résonance médiatique entourant les compétitions (21 500 journalistes présents à Athènes, soit le double du nombre d'athlètes) oblige les Etats à prendre en considération la dimension sportive dans leurs politiques extérieures.
[...] Peut-on trouver plus bel exemple de l'influence que le sport peut exercer sur les relations internationales ? En conclusion, je vous livre ces lignes écrites par Henry de Montherlant en 1924 à propos de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris : Tous les drapeaux se soulevant, mêlèrent leurs plis, se recouvrirent les uns, les autres, avec le mouvement d'une grande caresse. Je l'avoue, j'ai eu un frisson. Etait-il donc si impossible de se supporter d'être à être ? [...]
[...] En 1980, une soixantaine de pays dont les Etats-Unis et leurs proches alliés boycottèrent les Jeux de Moscou en désapprobation de l'intervention politique en Afghanistan. A cette occasion, la France et la Grande-Bretagne décidèrent d'envoyer une délégation neutre défilant sous le seul drapeau olympique et utilisant l'hymne olympique en lieu et place de leurs hymnes nationaux. Avec le recul, l'on peut voir dans cette participation française et britannique allégée un acte fondateur qui a certainement permis de sauver les Jeux Olympiques modernes en assurant un lien entre les deux blocs. [...]
[...] C'est une décision parfois controversée ainsi que le démontrent notamment les soupçons de corruption ayant pesé sur le comité de candidature des Jeux d'hiver de 2002 à Salt Lake City. Comme le précise Dominique Maliesky en parlant du mouvement olympique : Nous sommes au cœur de son système, il y engage son avenir et son existence même, car sans cette célébration, c'est tout l'édifice olympique qui, à terme, peut disparaître Pour l'heure les Jeux d'été ont été attribués à une très large majorité à des villes du monde développé occidental, soit directement en Europe ou aux Etats-Unis, soit en récompense des plus fidèles alliés des occidentaux comme l'Australie (1956, 2000) le Japon (1964), le Mexique (1968) le Canada (1976) ou bien la Corée du Sud (1988). [...]
[...] La compétition sportive offre une tribune prestigieuse pour la diffusion d'un message fort à destination du reste de la planète. Certains vont ainsi l'utiliser comme lors des JO de Mexico en 1968, lorsque Tommy Smith et John Carlos firent connaître le mouvement du Black Power au monde entier. Classés respectivement 1er et 3ème du 200 mètres, ces deux athlètes montèrent sur le podium, le 16 octobre, en chaussettes noires et lors des hymnes levèrent un poing ganté de noir en regardant vers le sol. [...]
[...] Cette évolution a suivi et même parfois précédé la géopolitique mondiale. En effet, l'une des particularités du mouvement olympique est que le CIO est souverain pour reconnaître un CNO, c'est-à-dire pour accorder le label olympique à un Etat. Il est intéressant de noter que l'article 34 de la Charte Olympique anciennement rédigé indiquait L'expression pays signifie tout pays, Etat, territoire ou portion de territoire que le CIO considère, selon sa discrétion absolue, comme zone de juridiction du Comité National Olympique qu'il a reconnu Ainsi un Etat pouvait-il être reconnu par le CIO avant même qu'il ne se constitue en Etat au sens juridique du terme. [...]
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