Au sortir de la Première Guerre mondiale, la pratique d'un sport reste une exception dans les sociétés occidentales. L'intérêt porté au phénomène sportif est limité, si bien que le sport apparaît comme une activité d'élite. A cette situation contraste celle de la fin des années 1990 dans le monde. Le sport, phénomène massif de société, est à cette date l'un des loisirs les plus répandus et reflète la structure des sociétés. Faire l'histoire du sport au XXe siècle, c'est ainsi analyser l'un des phénomènes majeurs de son histoire sociale : la massification des pratiques sportives et ses conséquences. Toutefois, le sport ne se résume aux simples pratiquants d'une activité sportive. Il regroupe également l'ensemble des représentations et valeurs dont il est lui-même porteur, notamment par le biais de la personne du sportif. Ainsi se créent de véritables mythes, dont le statut et les formes se transforment en fonction des grandes évolutions sociales et des possibilités techniques mises au service de ces mythes. Or, un tel phénomène ne peut être indifférent aux hommes politiques qui y voient l'un des domaines d'application de leurs principes. Dans quelle mesure le sport, en tant que révélateur des grands évolutions sociales, et par l'emprise croissante qu'il exerce sur la société, est-il un enjeu politique ?
I- 1920-fin de la Seconde Guerre mondiale : l'émergence d'un modèle de société fondé sur le sport de masse, au service d'intérêts politiques
II- 1950-1970 : un deuxième modèle : conquête des derniers sommets et des masses
III- 1970-1990 : Une crise identitaire du sport ?
[...] Chaque Etat crée, en conséquence, son Comité olympique national selon les textes proposés par le CIO. Ensuite, ils adhèrent à la Fédération internationale du football Association (FIFA), en raison de l'importance que le football a pris en Afrique. Le sport africain se découvre même une vocation panafricaine dans le sillage de leaders politiques tels que Nasser et N'Krumah. Ces deux chefs d'Etat ont tenté de créer des équipes de football susceptibles de rivaliser avec les équipes de l'Europe de l'Ouest. [...]
[...] En Italie, les joueurs régulièrement inscrits dans les sociétés affiliées à la Fédération italienne de football ont plus que doublé entre 1922 et 1933. Ce sont surtout les foules de spectateurs qui attestent la grande popularité de ce sport. En France, déjà au début des années vingt, les matchs de l'équipe nationale déplacent trente mille spectateurs. Lors de la première finale de la Coupe Rimet, en 1930, plus de cent mille spectateurs viennent voir jouer l'Argentine et l'Uruguay au stade du Centenaire, à Montevideo. [...]
[...] Entre 1917 et 1919, l'adoption de la journée de huit heures se généralise, pour devenir à partir des années 1920 une conquête sociale touchant des catégories toujours plus nombreuses de travailleurs. Le temps libre devient ainsi une réalité pour de nombreuses catégories sociales. C'est à cette période qu'apparaît l'un des outils les plus caractéristiques de la société de masse : la radio. En novembre 1920 est inaugurée la première antenne émettrice américaine ; en 1921 vient le tour de la France, suivie par l'Angleterre en 1922, l'Allemagne en 1923 et, en 1924, par l'Italie. [...]
[...] Des tentatives d'encadrement et de promotion du sport au service d'un modèle de société Par l'emprise croissante qu'exerce le sport sur la société, grâce à sa démocratisation et sa massification, il apparaît très vite comme nécessaire, aux yeux des dirigeants, d'organiser et d'encadrer les pratiques sportives, encadrement qui prend diverses formes selon le régime qui prévaut dans la société La création d'institutions spécialisées Le sport est avant tout caractérisé, au sortir de la Première Guerre mondiale, par son absence d'encadrement institutionnel. À cette lacune vont tenter de remédier les divers organismes créés précisément à cette fin. L'Italie fasciste est à cet égard tout à fait remarquable. En effet, la pratique sportive est obligatoire au sein de différentes institutions dont le rôle varie selon l'âge de l'individu. [...]
[...] Dans nombre de villes britanniques, la multiplicité des grands clubs renvoie à des différences sociales. Les oppositions peuvent couper la classe ouvrière, par exemple entre catholiques et protestants, comme dans le cas de la rivalité séculaire entre les Celtic-Rangers et Glasgow. Elles peuvent également opposer les joueurs des inner cities et ceux de la région : Manchester City contre Manchester United. Enfin, le phénomène peut conduire à l'émergence d'une catégorie particulière, marginale si l'on veut, mais ses caractéristiques sont en tout point révélatrices d'un phénomène de société. [...]
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