Lorsque Jean Borotra est appelé à créer le Commissariat Général à l'Education Générale et Sportive (C.G.E.G.S.) le 15 octobre 1940, la France est alors, un pays militairement vaincue et découpée en zones. Le maréchal Pétain a installé son gouvernement à Vichy, non loin de la ligne de démarcation. La défaite est consommée et laisse le pays privé de nombreux morts (84 000 soldats de morts) et de ses prisonniers (1 600 000 prisonniers) .La France est sous le coût d'un exode qui se déroule dans la plus complète anarchie. La détresse de la population est à la fois morale et matérielle, les armées sont battues. La population s'enfuit sous les bombardements. Les hommes politiques sont désavoués. Telle est la situation en 1940 lorsque l'Assemblée confie tous les pouvoirs à Pétain. Quelques semaines après cette défaite, l'Etat est personnalisé par Pétain où l'Etat va s'engager dans une politique réactionnaire au regard des causes réelles ou illusoires d'une telle débâcle. Comme souvent après les défaites, l'ordre ancien des choses est dénoncé. Le chaos serait trop énorme pour ne pas avoir été préparé. Ainsi, dans une même critique, se trouvent entraînés les enseignants publique, les syndicats et l'ancienne organisation de l'éducation physique et des sports. Il est vrai que l'état physique des Français tel que les conseils de révision des années précédentes l'ont fait apparaître reste inquiétant. En 1918, l'Allemagne et la France connaissent des pourcentages de réformes assez proches (26% pour la France et 27% pour l'Allemagne). Mais en 1938, le nombre de pourcentage a changé où il y a 17% de réformes en Allemagne et 33% en France. De là, bien sûr, le gouvernement de Vichy crie à l'incompétence et l'inefficacité de ses prédécesseurs, en leur reprochant entre autres l'absence d'une réelle éducation physique et l'intellectualisme excessif dans les études. Autant de facteurs, associés à d'autres, auraient conduit le pays vers l'abîme en le privant d'hommes d'action dont il avait besoin. En réaction à ce triste constat où les critères ne sont plus les mêmes, à partir de 1940, la politique du Commissariat Général à l'E.G.S. va se développer à partir de deux directions complémentaires :
- La réforme du mouvement sportif associatif.
- La refonte de l'E.P.S. scolaire.
[...] Le sport au service de la France Sport et associations sportives sous Vichy (1940-1944). Sommaire I. Le sport au service de la France II. Régénérer les corps, régénérer les âmes III. La Charte des sports (loi du 20 décembre 1940) IV. Une politique ambitieuse en faveur des équipements V. L'envol des effectifs 8 VI. Quelques réalisations particulières VII. Conclusion Introduction : Lorsque Jean Borotra est appelé à créer le Commissariat Général à l'Education Générale et Sportive (C.G.E.G.S.) le 15 octobre 1940, la France est alors, un pays militairement vaincue et découpée en zones. [...]
[...] Autant de facteurs, associés à d'autres, auraient conduit le pays vers l'abîme en le privant d'hommes d'action dont il avait besoin. En réaction à ce triste constat où les critères ne sont plus les mêmes, à partir de 1940, la politique du Commissariat Général à l'E.G.S. va se développer à partir de deux directions complémentaires : La réforme du mouvement sportif associatif. La refonte de l'E.P.S. scolaire. Le sport au service de la France. Le maréchal Pétain va confier au Commissariat Général à l'E.G.S. [...]
[...] Beaucoup évoquent la dimension patriotique, nationale que prirent les grandes manifestations sportives des années 1940-1941. Le drapeau tricolore qui orne les stades, l'hymne national chanté à quelques pas de l'occupant, l'apparente continuité avec la politique de Léo Lagrange sont autant de facteurs qui contribuèrent au succès de l'entreprise de Borotra. Ce phénomène de ferveur nationale autour du sport est repérable dans de nombreux pays humiliés, envahis, car ce phénomène permet de raviver le sentiment national grâce à des activités culturelles, sportives et patriotiques et d'organiser sans risques de véritables rassemblements patriotiques. [...]
[...] Le Commissariat s'est donné un mot d'ordre : un terrain de jeu dans chaque village, dans chaque bourg. Toutefois, ces mesures se heurtent aux difficultés du moment. Elles rencontrent plusieurs écueils. En zone rurale, certains propriétaires de terrains refusent de vendre leurs biens, même lorsqu'ils avaient donné un accord préalable. Parfois, on ensemence à la hâte un terrain inculte, en essayant d'obtenir un dédommagement plus important. Ce qui freine également la réalisation de constructions nouvelles, c'est la relance de la vieille querelle entre les œuvres laïques et les patronages catholiques. [...]
[...] Morale et nationalisme orientent le sens de la réforme. Cette soumission à l'intérêt national est exprimée dans le serment de l'athlète établi par les services du Commissariat dès juin 1941 : « Je promets sur l'honneur de pratiquer le sport avec désintéressement, discipline et loyauté pour devenir meilleur et mieux servir ma patrie. ». Les objectifs de Jean Borotra vont aller dans ce sens. En 1942, il écrit : « le jeune sportif, mon cadet, doit aussi tirer de cette notion la conséquence logique qui s'impose : le devoir qu'il a de remplir vis-à-vis de la société de perpétuer la race, devoir d'autant plus impérieux que le sportif sera plus robuste et plus sain ». [...]
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