La manière de vivre, en ce début de 21ème siècle, est dans les pays industrialisés, d'une toute autre nature que dans le passé. Que ce soit dans la vie personnelle, professionnelle ou privée, tout est question de compétition, de challenge, de défit. Par ce fait l'homme est en déficit de liberté, d'action, d'initiative. Il se voit dans l'obligation de soumettre la majeure partie de son énergie pour son maintien social. Le phénomène sous-jacent étant un besoin d'évasion, d'activités nouvelles et donc de sensations autres que celles vécues dans le quotidien.
[...] Beaucoup de sports classés à risque n'impliquent que très peu d'accidents et inversement, des activités constituant un grand nombre dans les chiffres d'accidentologie sportive ne sont pas considérées comme risquées. Sport à risque ou prise de risque ? Nous avons détaillé dans le chapitre précédent ce qui va déterminer un sport à risque. La prise de risque consiste en une décision opportuniste d'exposition au danger. Le pratiquant prendra plus de risques que la situation l'impose. La pratique d'un sport à risque n'impose en rien à l'obligation de prises de risque volontaires. Il se peut qu'en pratiquant un sport collectif ou une course, on s'expose involontairement à un danger. [...]
[...] Qu'il soit considéré extrême, à risque, traditionnel, tranquille, chaque apprentissage sportif doit s'accompagner d'un éveil à la gestion d'un risque éventuel. Bien entendu, ce ne sera pas une constante car le plus grand nombre de situations ne possède pas de facteurs dangereux pouvant amener à des situations d'accidents. Cependant, la stratégie adaptée à la situation s'apprenant avec l'expérience et la pratique, la lecture d'une situation et l'anticipation sur un risque éventuel peuvent également faire partie de l'apprentissage. N'oublions pas que ceci sera un atout applicable dans la vie de tous les jours ainsi que pour la vie d'adulte. [...]
[...] Sachant que la dangerosité est une notion subjective, chacun n'y verra pas le même niveau de danger. En aucune façon nous n'avançons qu'aujourd'hui les enfants et pratiquants sont à la recherche permanente de sensations fortes et qu'ils n'ont plus la notion objective du risque. Simplement que ce phénomène existe et qu'il est intéressant pour nous de faire prendre conscience que la notion de risque et l'identification d'un danger s'apprennent. Avec la pratique, les situations s'analysent et il est possible d'y lire des situations où le risque est présent et donc cela demandera une attention plus particulière, une vigilance plus accrue. [...]
[...] L'apprentissage de la sécurité est nécessaire pour permettre au sujet de pouvoir évaluer le plus objectivement possible les caractéristiques de la situation à laquelle il est confronté. Ceci a son importance car la prise de risque objective dépend de la précision avec laquelle le sujet évalue la dangerosité de la situation. L'expertise du sujet est liée à la précision d'évaluation. Paradoxalement, en augmentant la sécurité "passive" par l'amélioration du matériel et des dispositifs de sécurité, cela entraîne une amélioration de la morbidité, mais uniquement à moyen terme. [...]
[...] Cependant, l'hypothèse que la pratique et l'acquisition de réelles compétences dans certaines activités à risques peuvent permettre une transformation profonde et durable des attitudes du sujet face aux situations dangereuses et déboucher sur un véritable apprentissage de la sécurité est avancée. Ceci rejoint l'hypothèse évoquée d'une modification des attitudes par le biais des comportements. Il ne s'agit pas d'assurer la sécurité de la pratique dans un cadre ponctuel, mais de permettre l'acquisition de capacités transférables à d'autres domaines d'activités, et notamment extra scolaire. Il ne s'agit pas d'enseigner des principes généraux sur la sécurité dans les activités physiques et sportives, mais plutôt d'acquérir une compétence solide dans une activité donnée. [...]
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