L'éducation physique, discipline scolaire, obligatoire, s'adressant à tous les élèves du système éducatif actuel, poursuit des objectifs visant à développer les capacités physiques nécessaires aux conduites motrices, à s'approprier les connaissances et compétences relatives aux Activités Physiques Sportives Artistiques et enfin, à donner l'accès aux connaissances relatives à l'organisation et l'entretien de la vie physique (BO de juillet 1996). L'évolution du temps de travail et la gestion des loisirs des membres de notre société, qu'ils soient sportifs ou autres, sont des notions qui attirent notre attention en ce qui concerne le troisième objectif, et sa pertinence dans le système éducatif. Alors que le loisir évoque le temps non professionnel, non scolaire, celui qui permet aux gens de se «délasser », se «divertir », se «développer » de façon autonome, individuelle (Vers une civilisation du loisir de Joffre DUMAZEDIER – 1962), on pourra déjà se questionner sur la crédibilité d'une dialectique Education Physique – Loisirs. En s'appuyant sur les Activités Physiques et Sportives, la discipline s'appuie sur les pratiques sociales fortement ancrées dans les loisirs participant ainsi à une véritable culture commune.
L'organisation des loisirs sportifs semble être, depuis que le gouvernement de Léon BLUM en 1936 a voté les lois sur les congés payés, une des composantes importantes dans la gestion globale de la vie des français.
L'augmentation du nombre de pratiquants dans les fédérations depuis l'après-guerre montre que le sport s'intègre progressivement et massivement dans leur existence.
D'autre part, différents responsables politiques, concepteurs ou enseignants, vont contribuer à une revendication sportive de l'E. P. dans l'école à cette même période pour des raisons qui ne seront pas toujours identiques.
Différentes conceptions s'opposent alors pour une E. P. aux bases hygiéniques ou sportives dont les intérêts sont politiques, idéologiques ou corporatistes.
Le sport s'intègre certes progressivement dans la vie des français, en tant que norme, valeur et pratique ainsi que dans les institutions, ce qui le place indéniablement au rang d'une culture commune partagée. Toutefois son utilisation à l'école, comme support d'une discipline scolaire, du primaire à l'université, est au carrefour d'interrogations pédagogiques quant à son utilité sociale, à s'opérationnaliser dans le temps scolaire mais aussi pour la vie future.
Quelles sont ainsi ces luttes d'intérêts qui animent les débats depuis 1936 pour que l'E. P. participe à la préparation des élèves dans l'organisation de leurs loisirs ?
De quels loisirs parle-t-on à différentes périodes de l'évolution de l'E.P. ?
Qui va décider d'un tel objectif et pourquoi ?
Nous émettrons l'hypothèse que l'E. P., en devenant sportive, a été l'enjeu de différents responsables politiques, corporatistes qui, en fonction de conceptions idéologiques et éducatives, ont permis une évolution de la discipline dans le sens d'une préparation active à l'organisation du temps libre aujourd'hui.
Autrement dit, les stratégies développées depuis 1936 par ces acteurs, en relation avec les transformations de la société et de la culture, nous amèneront à porter notre regard sur une discipline dont l'objet se veut purement scolaire, s'adressant à une tranche d'âge particulière, mais aussi dont la volonté se veut prospective pour la vie future dans le respect d'une certaine « orthodoxie solaire ».
Afin d'étayer notre hypothèse, nous chercherons des pistes explicatives à travers différentes périodes situées entre 1936 et 1962. Nous démontrerons alors que, malgré les mesures prises en 1936, la gestion des loisirs de l'élève n'est pas une priorité pour les acteurs politiques de cette période.
Les années 60 nous interrogeront sur différentes luttes de pouvoir de personnes cherchant à concevoir une Education Physique sportive et éducative à l'intérieur de l'école. La préparation du sportif de haut niveau semble être une référence plus que celle du loisir.
Enfin, depuis le début des années 80 jusqu'à aujourd'hui, notre interrogation portera sur les enjeux d'une discipline scolaire, intégrée au ministère de l'Education Nationale dont les concepteurs et enseignants redéfinissent des contenus en rapport avec une culture en perpétuelle évolution.
Gérer ses loisirs le mieux possible répond alors à des enjeux socioculturels et politiques forts.
[...] trouve dans cette préparation de l'élève à la gestion de ses loisirs un écho très favorable auprès des enseignants qui trouvent là l'occasion de proposer des activités variées, riches, chargées de sens pour les enfants et adolescents (activités de pleine nature). Les obstacles sont pourtant encore nombreux, matériels d'une part, idéologiques et scientifiques d'autre part, car l'école terminée, on peut difficilement prédire l'avenir, tout comme une certaine orthodoxie scolaire est un frein à une gestion de loisir pas très scolaire. [...]
[...] Nous avons vu que l'école ne participe pas, ou peu, à la gestion des loisirs des élèves pendant cette période, les enjeux politiques n'étant pas de cette nature, sauf à l'école primaire où les instituteurs étaient plus à même de développer les goûts pour les jeux. Nous allons voir maintenant que l'organisation du système scolaire en matière d'E.P. va permettre, pour des motifs divers, de diffuser des pratiques sportives dans une confusion des fonctions éducatives et intégratives que nous allons tenter d'éclairer. Nous pouvons dire que l'E.P. prépare plutôt l'élève des années soixante à une gestion de la compétition plus qu'à une organisation plus large du temps libre. La politique sportive menée par M. [...]
[...] participe à la préparation des élèves dans l'organisation de leurs loisirs ? De quels loisirs parle-t-on à différentes périodes de l'évolution de l'E.P. ? Qui va décider d'un tel objectif et pourquoi ? Nous émettrons l'hypothèse que l'E. P., en devenant sportive, a été l'enjeu de différents responsables politiques, corporatistes qui, en fonction de conceptions idéologiques et éducatives, ont permis une évolution de la discipline dans le sens d'une préparation active à l'organisation du temps libre aujourd'hui. Autrement dit, les stratégies développées depuis 1936 par ces acteurs, en relation avec les transformations de la société et de la culture, nous amèneront à porter notre regard sur une discipline dont l'objet se veut purement scolaire, s'adressant à une tranche d'âge particulière, mais aussi dont la volonté se veut prospective pour la vie future dans le respect d'une certaine orthodoxie solaire Afin d'étayer notre hypothèse, nous chercherons des pistes explicatives à travers différentes périodes situées entre 1936 et 1962. [...]
[...] Le modèle idéal de Joffre DUMAZEDIER du loisir qui libère des aliénations du travail se trouve bien malmené dans une telle conception critique. Il n'en reste pas moins que la seule gestion du loisir possible se situe dans la relation école-club, professeur d'E.P.S. - entraîneur et que l'autonomie de l'élève n'est pas vraiment centrale. Les politiques qui se suivent dans les années 70 restent sportives, et même si les instructions officielles de 1967 indiquent que l'E.P. ne se confond pas avec les activités physiques et sportives qu'elle utilise et organise la confusion subsiste quant aux contenus qu'elle propose. [...]
[...] En quoi l'éducation physique de 1936 à nos jours a-t-elle contribué à préparer l'élève à la gestion de ses loisirs aux différentes étapes de sa vie ? L'éducation physique, discipline scolaire, obligatoire, s'adressant à tous les élèves du système éducatif actuel, poursuit des objectifs visant à développer les capacités physiques nécessaires aux conduites motrices, à s'approprier les connaissances et compétences relatives aux Activités Physiques Sportives Artistiques et enfin, à donner l'accès aux connaissances relatives à l'organisation et l'entretien de la vie physique (BO de juillet 1996). [...]
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