La mission du professeur exerçant dans les collèges et les lycées « est tout à la fois d'instruire les jeunes qui lui sont confiés, de contribuer à leur éducation et de les former en vue de leur insertion sociale et professionnelle ».
Quelle contribution l'éducation physique et sportive a-t-elle apporté à cette mission depuis les années 1960?
A partir de leur entrée officielle dans le secondaire (en 1941 au sein de l'EGS) et de plus en plus, parallèlement à la prise d'importance de leur corporation, (ils sont 7000 en 1958) les enseignants d'Éducation Physique et Sportive (EPS) ont une volonté d'être considérés comme des enseignants à part entière. Il s'agit pour eux de se positionner dans une discipline qui, au même titre que les autres, a sa place dans le système éducatif scolaire.
[...] Dans ces deux expériences, le sport est la base, mais les pôles éducatifs et formatifs sont importants. On souhaite former des dirigeants au-delà des sportifs, des citoyens républicains pour lesquels les termes de liberté, d'égalité et de fraternité prennent tout leur sens. Cette expérience de J. DE RETTE fait des émules dans le monde de l'EPS, mais aussi au sein des établissements. On peut dire que cette expérience a été novatrice et motrice en matière de formation et d'éducation. Mais, cette convergence de point de vue, cette presque unanimité sont aussi porteuses de dangers. [...]
[...] Ainsi, les modalités d'évaluation prennent en compte le comportement des élèves. C'est l'occasion de certifier de l'appropriation de qualités d'écoute, d'effort, de respect, de prise d'initiative, de coopération, de solidarité, ces qualités qui entrent dans l'éducation de l'enfant et de l'adolescent. Mais la performance est notée et avec elle le niveau d'habileté atteint. Ainsi, on continue à transmettre des techniques. En fin, l'évaluation des connaissances est l'occasion de vérifier si des règles, des principes, des éléments spécifiques aux APS sont acquis. [...]
[...] L'EPS ne doit pas se confondre avec les moyens qu'elle utilise Cette phrase, inscrite dans les IO de 1967 est réitérée en 1985. Les enseignants doivent s'appuyer sur les APS pour développer la sociabilité, le respect, la communication, l'effort, la prise de décision, d'initiative. Cependant, les efforts des enseignants et des concepteurs pour être davantage scolaires que sportifs continuent de se heurter à des politiques préférentielles en faveur du sport. La loi MAZEAU et ses réductions budgétaires, et surtout le plan SOISSON en 1978 avec sa réduction d'horaire d'association sportive (de 3 à 2 heures) et sa prévision de 0 poste au CAPEPS décident les enseignants et leurs syndicats à s'orienter vers une lutte politique, seul salut pour la survie de leur profession. [...]
[...] Les mesures de COMITI en 1971 (remplacement des 5 heures légales par 3 heures en collège et 2 heures en lycée) et en 1972 (création des CAS, Comités d'animation sportive) placent les enseignants et les concepteurs dans une position dangereuse. Dès lors, les enseignants d'EPS n'ont plus le monopole de la formation corporelle (CRUZEL, mémoire INSEP 1980). Leur place au sein du système éducatif scolaire semble affaiblie. Il faut rechercher les moyens de se construire un modèle plus scolaire. Dans ce contexte, les points de vue s'affrontent, les antagonismes se positionnent. R. MERAND, se centre sur les APS. [...]
[...] Ils l'ont fait avec le souci constant de positionner leur discipline au sein du système éducatif scolaire. Aujourd'hui, on peut toutefois constater que, après la demande de la charte des programmes, les enseignants se rapprochent un peu plus des trois pôles de leur mission. L'objet de l'EPS, le rôle de l'enseignant, continue de mettre à jour des divergences. En effet, si les programmes de sixième de 1996 sont basés sur les compétences propres, sur les pôles culturels, ceux de 1999 (secondes) sont davantage sur le pôle du développement de la personne. [...]
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