Les pratiques physiques de loisir ne sont pas une vue de l'esprit, en témoigne la profusion de certaines fédérations : F.F.E.P.G.V, F.F de Voile... mais aussi d'organismes comme : l'U.C.P.A, le Club Méditérranée, le Touring Club de France. Mais le loisir ne semble pas non plus être l'apanage de nos sociétés modernes. Déjà dans l'Antiquité, les Romains séparaient nettement deux temps sociaux, le loisir et le travail, et attribuaient ceux-ci à des personnes distinctes. L'esclave devait s'occuper du travail pour la cité et la famille du maître. Ces derniers gérant leur temps sur des activités oisives.
Les sociétés modernes se caractérisent par l'attribution à tout le monde de ces deux temps qui restent cependant respectivement opposés : le loisir et le travail.
Depuis les années 30 jusqu'à nos jours, ce temps de loisir a plus que doublé, pour devenir le premier temps social. De par son importance, il devient donc un phénomène social total, au sens où l'entendait M. Mauss (Sociologie et anthropologie : notion de technique du corps.- M. Mauss - P.U.F - 1968). Par conséquent de nombreux facteurs jouent sur son évolution : économique, culturel et institutionnel. En tant que discipline d'enseignement à part entière, l'Education Physique et Sportive (EPS dorénavant) devrait avoir contribué à son évolution.
[...] En tant que discipline d'enseignement à par entière, l'Education Physique et Sportive (EPS dorénavant) devrait avoir contribué à son évolution. Il semble convenu que le système éducatif doit préparé le jeune au monde du travail par une action dite institutionnelle, l'école. Il apparaît par contre moins évident qu'une institutionnalisation de la formation aux loisirs soit explicitement mise en place. En effet, le loisir est-il l'objet d'un apprentissage scolaire? Le loisir s'apprend-il seulement? N'y aurait -il pas une ligne de fracture entre l'école et le temps libéré? [...]
[...] Il semble bien que cette tendance travailliste de l'EPS des années 70 ait été le souci de mimétisme de la société industrielle de l'époque, à des fins d'intégration au système éducatif. Même l'association sportive a opté pour la valorisation du travail lorsqu'elle ne proposait que des formules directement issues du sport de compétition. L'EPS pourrait s'assimiler à une balance où seraient placées dans les coupelles les poids respectifs du loisir et du travail. Si le second semble l'avoir emporté jusqu'en 1970 environ, malgré les résistances du premier, un équilibre paraît lui avoir succédé. [...]
[...] La société industrielle a vécu sur des valeurs de travail, de rendement, de progrès. Déjà à partir des années 1920 on voit s'opérer une mutation philosophique de la société, du temps de travail vers le temps libre. Aidé en cela par les accords Matignon de 1936 (12 jours de congés payés, semaine de travail de 40 heures, dimanche chômé), mais aussi par la création du 1er Sous-secrétariat des loisirs et des sports rattaché au ministère de la santé, et enfin grâce au progrès des transports (chemins de fer notamment) qui permettent de s'évader des villes vers les campagnes plus rapidement. [...]
[...] Pour chacune de ses deux parties nous fixerons comme point de départ l'année 1936, date à laquelle, grâce au Front Populaire et les accords Matignon, le loisir , le travail et l'école commencent à tisser entre eux des relations étroites. Enfin, un dernier temps, permettra une synthèse actuelle aux fins d'éclairer la façon dont l'EPS peut entendre conduire cette contradiction pour son avenir scolaire futur, au sein du système éducatif du troisième millénaire. Le premier temps d'analyse, vise à savoir comment et dans quelles mesures l'EPS a accompagné l'évolution des demandes sociales, et spécifiquement les pratiques physiques, pour formuler un projet éducatif tenant compte d'une manière plus prégnante, des souhaits de la jeunesse pris dans le monde du loisir. [...]
[...] Cet objectif ardu ne semble pas décourager cette discipline dans sa quête. Pourtant, les multiples variations du goût des français pour les activités physiques de loisir ne lui ont pas facilité la tâche. Ainsi, aujourd'hui ce ne sont plus activités ascétiques à forte dépenses énergétiques qui prédominent, mais sports de glisse, informationnels et hédoniques. Pour la nouvelle génération, l'important n'est plus de gagner ni de participer, mais de «prendre son pied». Il faut éprouver de plus en plus de plaisir, de sensations, d'émotions et ceci de plus en plus vite. [...]
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