Lors d'un colloque organisé aux Entretiens de l'INSEP en mars 1999 sur le thème « Montrer le sport : photo, cinéma, télévision », un débat intitulé « Le sport et la télévision : enjeux économiques » a souligné l'existence de relations économiques [étroites] entre le sport et le petit écran. Le passage d'une logique de monopole, fondée sur l'information, à une logique de concurrence, basée sur la distraction, a intensifié les relations marchandes entre sport et télévision. La multiplication des chaînes accroît l'offre de diffusion tandis que la concurrence qu'elles se livrent pour l'obtention des droits de retransmission augmente les revenus du sport. Il n'est donc pas usurpé de parler de marché quand nous abordons le sujet des retransmissions sportives.
[...] Du fait de cette cartellisation de l'offre, les droits de retransmission encaissés par les organisateurs sportifs augmentent fortement. Par exemple, le monopole absolu du Comité International Olympique qui détient les droits de propriété des Jeux Olympiques, conforte son pouvoir de négociation, alors source de surenchères des droits télévisés. Pour 0,5 millions de dollars, la chaîne américaine CBS avait obtenu l'exclusivité des Jeux Olympiques de Rome en 1960. En 1984, la chaîne ABC avait payé 225 millions de dollars pour les Jeux de Los Angeles. [...]
[...] - Diversification de la demande et concurrence Bien entendu, cette flambée des droits de retransmission n'a atteint son plein régime qu'avec la diversification de la demande. Les bouleversements successifs de l'ensemble du paysage audiovisuel européen avec l'apparition en plus des chaînes publiques des chaînes privées, cryptées (Canal Plus en 1984) ou non, thématiques ou à péage, puis de diffuseurs par câble et par satellite, et enfin le numérique (multiplication des canaux), ont modifié les formes du marché. Désormais, les détenteurs de droits rencontrent plusieurs acheteurs et peuvent vendre au plus-offrant. [...]
[...] Ces mêmes diffuseurs, de plus en plus variés avec les NTIC, sont également des offreurs sur le marché primaire (en aval) où la demande émane des consommateurs. Les diffuseurs sont au cœur d'un système en pleine croissance, ce qui leur confère un vrai pouvoir et pose la question de l'ingérence et de la dénaturation du sport par ces mêmes diffuseurs. Mots clefs : médias, concurrence, croissance, cartellisation, diversification, NTIC. Abstract : According to J.F. Bourg, the sport broadcasting market can be divided in two markets. On the secondary market, the supply comes from the sport events organizers and from the demand of the broadcasters. [...]
[...] Conclusion Le marché des retransmissions sportives est donc un marché que l'on peut qualifier d'hyper concurrentiel. Le marché secondaire se caractérise par une cartellisation, une centralisation de l'offre d'événements. En effet, conscient de l'importance des sommes en jeu pour sa pérennité, le mouvement sportif tend de plus en plus à s'organiser pour répondre à la demande des diffuseurs qui n'hésitent plus à mettre sur la table des sommes considérables pour rafler la mise. Ces mêmes diffuseurs sont de plus en plus en nombreux et différents. [...]
[...] Le passage d'une logique de monopole, fondée sur l'information, à une logique de concurrence, basée sur la distraction, a intensifié les relations marchandes entre sport et télévision. La multiplication des chaînes accroît l'offre de diffusion tandis que la concurrence qu'elles se livrent pour l'obtention des droits de retransmission augmente les revenus du sport. Il n'est donc pas usurpé de parler de marché quand nous abordons le sujet des retransmissions sportives. L'intérêt des téléspectateurs pour le sport et la concurrence entre les chaînes de télévision offre aux organisateurs sportifs un rapport de force favorable. Cette négociation s'insère dans différentes configurations du marché des retransmissions. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture