Les Jeux olympiques sont depuis leur création un événement permettant à chaque nation d'exhiber les modèles les plus parfaits de ses citoyens : tous des champions, capables d'accomplir de grands exploits sportifs, se mesurant aux autres dans diverses disciplines pour montrer aux yeux du monde qui en est l'ultime vainqueur.
Or, dès le siècle dernier, ces Jeux ont pris une autre envergure, se banalisant petit à petit en une compétition sportive, certes très prestigieuse, mais dont la raison d'être n'est plus d'afficher le symbole officiel de la « perfection humaine ». Pour autant, cette évolution, bien que factuelle, ne s'est pas bien installée dans les esprits : comment imaginer des athlètes handicapés concourant aux côté de leurs congénères « valides » ? Des Jeux organisés en parallèle sont donc la solution adoptée actuellement, laissant ainsi de la place à des athlètes porteurs d'un handicap physique tout autant sinon plus méritants de pouvoir participer à une compétition internationale légalement reconnue comme l'égale des Jeux olympiques : les Jeux paralympiques, fondés sur des disciplines handisports.
[...] 1960–1988 : une médiatisation très éparse La première période s'étend des premiers Jeux Paralympiques à Rome en 1960 à ceux d'hiver d'Innsbruck en 1988. Pendant cette période, les notices relatives à chaque occurrence ont été constituées sur une base d'information générale sur le reportage réduite à son plus simple contenu. Ne disposant pas d'éléments très fins sur les reportages et leur contenu, seules les données concernant le nombre d'occurrences sont exploitables. Les analyses de ce sous-corpus sont donc réduites. Ce moment temporel médiatique est caractérisé par une mise en visibilité ponctuelle tant par le nombre d'occurrences par paralympiade3 que par le type de programmes / émissions4 dans lesquels apparaissent les reportages. [...]
[...] Ce journaliste est même remplacé, pendant une même paralympiade, si la chaîne diffuse plusieurs reportages. La comparaison des paralympiades d'hiver et d'été renforce le constat d'une médiatisation éparse. La différence entre ces deux types d'événements est la plus grande au niveau du type de programmes / émissions (au minimum un reportage au sein des journaux télévisés, sauf en 1984, et aucun dans les émissions non sportives pour les Jeux Paralympiques d'été, un seul reportage dans les journaux télévisés et 6 occurrences dans les émissions non sportives pour les Jeux Paralympiques d'hiver) et des durées totales d'occurrences (entre 1h 33min 15sec pour les Jeux Paralympiques d'hiver et 6min 37sec pour les Jeux Paralympiques d'été au cours de la même année 1976). [...]
[...] Ils sont montrés dans des situations relativement stables, notamment lors des interviews, comme peuvent l'être les sportifs valides. Les ressemblances sont issues de différences gommées par de la dissimulation (faire surgir les représentations stéréotypées des gens qui font de tout handicapé un être déviant), de l'extirpation (faire abandonner et désavouer lesdits préjugés), de l'inculcation (faire répéter et reformuler les nouvelles valeurs de la ressemblance) et de l'entretien de la crédulité auprès des récepteurs des messages, c'est-à-dire les téléspectateurs. Selon Lioger (2001), le Téléthon fonctionne sur le registre de la sympathie corporelle : les gens dans les défis souffrent avec leur corps pour essayer de compenser les souffrances des personnes atteintes dans leur corps. [...]
[...] On retrouve ici les phénomènes d'identification et de projection possibles des téléspectateurs à travers ces différents champions. Une double identification et projection peut alors se produire : par rapport aux causes accidentelles du handicap et par rapport aux champions médaillés handisport. La logique de promotion nationale est utilisée comme lors de la médiatisation des événements sportifs valides : on montre et on interviewe d'abord les sportifs français, puis les autres. Dans le cas des Jeux Paralympiques, les sportifs étrangers sont très peu présents : il faut semble-t-il remplir un certain nombre de critères importants pour figurer dans les interviews des reportages, comme réaliser une performance proche d'une performance valide (le temps chronométré à l'épreuve du 100 mètres de Volpentest n'est que d'une seconde et cinq centièmes plus élevé que le record du monde valide). [...]
[...] En revanche, aucune recherche à ce jour n'a été menée sur la médiatisation des Jeux Paralympiques par la télévision. Visibilité et image du handicap L'analyse de la médiatisation se fonde ici sur deux questions : quelles sont les modalités de mise en visibilité au sein de l'espace public audiovisuel ; quelles images du handicap sont renvoyées au public au travers du traitement médiatique des Jeux Paralympiques ? Les Jeux Paralympiques mettent en scène des acteurs qui ont une double caractéristique : d'une part, ils participent à une pratique sportive de haut niveau ; d'autre part, ils sont atteints d'une déficience. [...]
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