Pour être considérée comme une discipline scolaire d'enseignement, l'EPS doit présenter quatre éléments essentiels :
- Un objet spécifique.
- Des contenus identifiés.
- Des procédures de transmission.
- Des modalités de contrôle des résultats obtenus.
Les années 90 conservent les trois aspects fondamentaux contenus dans la notion de conduite motrice : la motricité (dimension originale de l'EP par rapport aux autres disciplines scolaires) ; l'aspect relationnel (l'action du sujet dans un environnement) ; l'unité des trois composantes impliquées dans l'action (l'intelligence, la motricité et l'affectivité). L'interaction de ces trois composantes met un terme à une conception dualiste de l'éducation physique, définie auparavant comme la transmission de techniques corporelles auxquelles s'ajoutait une morale. En se dégageant de la notion de mouvement, le concept de conduite motrice permettait à la discipline de penser l'action de l'élève sur le mode relationnel.
En faisant irruption dans le domaine de l'EPS, la notion de conduite motrice émancipe le champ de la réflexion car sa définition, au contraire de celle de mouvement, autorise l'ensemble des pratiques corporelles. Elle unit sans exclure et permet de repenser l'acte pédagogique. Les années 90 adoptent cette logique émancipatrice. Elles situent le sujet au centre du système-école et permettent à l'EPS de profiter de l'ouverture offerte par la conduite motrice.
La transformation majeure de la discipline est d'avoir fait de la relation élève-APS puis, de manière plus générale, de la relation sujet-objet, l'objet de son enseignement. Plus encore la « révolution copernicienne » permet à l'EPS de faire de la modification de la relation sujet-objet, l'objet de la discipline.
[...] - Des contenus identifiés. - Des procédures de transmission. - Des modalités de contrôle des résultats obtenus. Chapitre 1 : Une discipline d'enseignement et son objet Dès 1891 est défini un objet propre à la discipline : le mouvement. Jusqu'en 1959, l'éducation physique reste centrée dessus : la gymnastique est l'éducation du mouvement lit-on dans l'avant-propos du manuel de 1891. Les instructions de l'EGS de 1941 et celles de 1945 reprennent le concept de mouvement. Mais s'il est l'objet consensuel de la discipline, il ne cache pas en réalité de profondes divergences sur la nature que chacun lui attribue. [...]
[...] La mixité est de mise à partir des années 70 dans le cours de gym et les filles accèdent dès lors aux pratiques masculines dominantes, sans que soient évacuées pour autant, celles qui lui sont spécifiques comme l'expression corporelle, la danse, la GRS ou la natation synchronisée. La profession d'enseignant se féminise. Dès lors, la distinction garçon/fille devient moins vive et, si les textes de 1907 à 1959 font mention des aspects féminins de l'enseignement, les IO de 1967 n'y font quasiment plus référence à l'exception du tableau de la programmation, tandis que les dernières IO de 1985-1986 semblent s'adresser à un élève asexué. [...]
[...] En ce qui concerne les lycées, la circulaire du 21 novembre 1995 indique qu'il s'agit d'évaluer les compétences sur une base de 15 points. Les connaissances nécessaires à l'acquisition et à la mise en œuvre des compétences sont appréciées sur une base de cinq points. En conséquence, ma performance n'est plus le garant de l'excellence corporelle. Celle-ci se mesure à l'investissement et au progrès, à la maîtrise de l'habileté ou de l'exécution. Les critères quantitatifs cèdent la place à une observation qualitative des progrès, et une prise en compte des qualités exigées dans le métier d'élève : l'investissement et les connaissances. [...]
[...] II- L'organisation de l'enseignement 1. L'appartenance scolaire Au cours de la seconde moitié du siècle, de plus en plus d'élèves accèdent au secondaire. En 1941, sous le gouvernement de Vichy, Jérôme Carcopino transforme les écoles primaires supérieures en collèges. En 1959, la loi Berthoin rend obligatoire la scolarité jusqu'à 16 ans, et Haby crée en 1975 le collège unique en supprimant les trois filières instaurées par la réforme Fouchet en 1963. Dès lors, la répartition des exercices en fonction de l'appartenance scolaire et sociale perd progressivement sa raison d'être. [...]
[...] La mixité, absente du système scolaire jusqu'au début des années 60, se généralise dans les établissements. Elle investit le territoire pourtant a priori protégé de l'EPS, pour pénétrer dans les vestiaires de gymnases. Elle ne manque pas, dès lors, de se répandre jusqu'aux plateaux parfois cachés où se déroule le cours d'EPS. Dans le même temps, les années 80 voient l'accélération du processus d'immigration. Celui-ci donne lieu à une accentuation du phénomène des écarts d'âge au sein des classes dont la fonction majeure est liée à des finalités intégratives. [...]
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