L'enquête du CREDOC (1995) réaffirme les résultats trouvés par Irlinger (1987) en ce qui concerne l'augmentation des pratiques non institutionnalisées des français. 67% d'entre eux se disent pratiquer de façon régulière une APS (activité physique et sportive). Cette augmentation n'est pas sans conséquence. Certes, dans un sens elle est positive puisque cela prouve que les Français font de plus en plus attention à leur corps et prennent plaisir à faire du sport.
Mais, cela pose également des problèmes dans le sens ou leur pratique autonome n'est pas toujours dénuée de risque.
Faire du sport en autonomie, oui, mais de façon responsable et en respectant son intégrité physique et celle d'autrui.
Or à la lecture du livre de D Lebreton (Prise de risque et modernité, 1991), ce n'est pas vraiment le cas!
Pour démontrer cela, nous nous attacherons, dans un premier temps, à prouver que l'EPS à la mission spécifique d'éduquer à la sécurité et à la responsabilité en choisissant des activités qui permettront d'"augmenter ses pouvoirs moteurs", de développer des attitudes de sécurité, mais aussi des"habiletés de prévention ou d'évitement".
Dans un second temps, nous tenterons de montrer que participer à la sécurité, c'est éviter à l'élève le "non-apprentissage" et c'est donc mettre en place une pédagogie de la réussite, pour lutter contre l'échec scolaire.
Enfin, nous aborderons la question de la violence, en soulignant comment l'EPS pouvait participer à la formation d'être responsable pour gagner en sécurité dans l'enceinte scolaire, toutes les APSA étant à même de jouer ce rôle.
[...] "Je n'ai pas le droit de shooter dans le ballon car je peux faire mal à un camarade". Pour participer à l'éducation à la sécurité et à la responsabilité, il semble important qu'il se tisse un lieu de communication entre professeurs et élèves, mais aussi élèves et élèves. Meirieu (EPS 258 1996) estime que pour qu'une communication soit réussie, trois conditions sont à respecter. L'objet d'apprentissage doit être signifiant, la classe doit représenter un lieu de sécurité, l'élève doit enfin vivre dans une société de droit réciproque. [...]
[...] Effectivement le débutant se sent souvent en "insécurité" dans une activité car il a peur de se blesser, d'échouer et ce particulièrement dans les activités dite à risque : APPN, gymnastique, natation (pour le non nageur) Gagner en sécurité reviendrait alors à conquérir un nouvel équilibre (jeu des antagonistes Prenons un exemple pour rendre cette affirmation plus concrète. Un collège qui posséderait un mur d'escalade, serait à même de choisir cette activité dans sa programmation. L'enseignant d'EPS pourrait alors participer à une éducation à la sécurité en lui permettant d'attendre un nouvel équilibre vertical quadrupédique. [...]
[...] Néanmoins, il existe et il est important de chercher des solutions pour dépasser cette violence et rendre "au sanctuaire de la 3ème République" Michon 1980) ce caractère "sécuritaire" qu'il semble avoir perdu aujourd'hui. Rochex EPS 262 1996° explique ce fait par la perte du statut "d'extraterritorialité" et l'arrivée dans l'école des problèmes de la société (racket, drogue ) L'ouverture de l'école, aurait entraîné l'arrivée massive d'élèves qui ne connaissent pas les règles qui président au bon fonctionnement de l'école. D'après P. [...]
[...] JM Boucheron (EPS 249 1994) distingue plusieurs niveaux dans l'apprentissage de l'assurage en escalade, de la doublette à l'assurage en tête. Le fait d'assurer un camarade demande une certaine responsabilité et sécurité. Les élèves en sont conscients. L'auteur mentionne ainsi cette phrase : "il y a cet autre nécessaire et respecté". Ici l'objet d'apprentissage est signifiant (l'assurage) l'élève agit en sécurité (sécurité passive : aménagement du matériel) mais aussi active par l'intermédiaire du camarade qui assure) enfin le sujet vit bien dans ce que Meirieu appelle une "société de droit". [...]
[...] "Parce qu'elle développe l'efficacité, l'habileté, la disponibilité motrice, dans des situations ou les risque objectif peut être limité par diverses procédures (aménagement du milieu . ) et le risque subjectif grand, l'EPS participe de façon spécifique à l'éducation à la sécurité et à l'apprentissage de la confiance en soi." Delignières (Echanges et controverse 4 1989) Mais pour avoir confiance en soi, faut-il encore être en réussite scolaire. Ainsi, contribuer à éduquer à la sécurité, n'est-ce pas aussi mettre l'élève dans une spirale de la réussite ? [...]
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