Le sport a longtemps été considéré comme un simple loisir et une occupation de détente très attractive, notamment pour les classes les plus aisées. L'évolution de cette activité qui a conservé son caractère non lucratif pendant plusieurs siècles nous montre aujourd'hui que celle-ci appartient bel et bien à la réalité économique de notre planète. Actuellement, la performance sportive de haut niveau nécessite de lourds investissements et la généralisation de cette activité à une grande diversité de secteurs économiques a permis de développer un véritable circuit d'échanges commerciaux où circulent chaque jour d'importantes sommes d'argent. Ainsi, pour ne prendre qu'un exemple, le poids économique du sport en France a été de 30,4 milliards d'euros en 2005, ce qui est considérable.
L'économie du sport, qui étudie l'incidence du sport (amateur et professionnel) sur l'ensemble de l'économie, est donc devenue à travers de nombreux facteurs une branche incontournable de notre économie actuelle.
[...] Cependant, il serait certainement à craindre que l'économie sportive ne devienne un modèle pour l'ensemble de notre économie mondiale. En effet, le monde du sport est tout d'abord un monde où tout est marchandise (en témoignent les nombreux transferts de joueurs que s'échangent entre eux les clubs de football). Il est ensuite un monde qui se gère sans l'intervention des États et révèle de ce fait toutes les limites des systèmes d'autorégulation qui laissent se développer différentes dérives. Le problème du dopage que de nombreux dirigeants sportifs tolèrent depuis des années illustre parfaitement cette réalité. [...]
[...] Les produits que les publicitaires cherchent à vendre sont donc de plus en plus souvent associés au sportif. Ils peuvent avoir un lien direct avec celui-ci (vêtement de sport, boisson énergétique mais un sportif connu peut également apparaître dans une publicité uniquement pour son image promotionnelle, sans que le produit ait réellement un rapport avec lui. C'est le cas par exemple de la marque de rasoirs Gillette, qui utilise dans ses publicités les images de marque du footballeur Thierry Henri, du tennisman Roger Federer et du golfeur Tiger Wood. [...]
[...] Adam Smith, célèbre économiste, a dit que "dans une profession où 20 personnes échouent pour une qui réussit, celle-ci doit gagner tout ce qui aurait pu être gagné par les 20 qui échouent. " Les ponts d'or faits à ces quelques stars sont le prix à payer pour l'incertitude et la cruauté d'une industrie qui ne pardonne pas l'échec. On retrouve le même phénomène au cinéma : les salaires des stars sont d'autant plus élevés que le nombre de comédiens qui n'ont pas de travail est plus élevé. Cependant, dans le cadre du sport, ce n'est pas une affaire de chômage, mais plutôt de bénévolat. [...]
[...] Une dépendance médiatique Pour l'opinion publique, l'image du sport est aujourd'hui très positive. Ce dernier correspond à la fois aux valeurs individuelles (bien-être, santé, dynamisme, sens de la compétition mais également à celles véhiculées par l'entreprise (esprit d'équipe). Il construit donc un lien très fort entre les deux pôles de nos sociétés modernes : les loisirs et le travail. C'est pourquoi le sport est devenu un vecteur publicitaire à part entière, en imprégnant de plus en plus fortement les médias qui nous entourent chaque jour. [...]
[...] Dans certains cas, on observe même que la personnalité des sportifs passe avant leurs performances. «Nous avons commencé notre collaboration avec Laure bien avant qu'elle ne batte ses records, confie Marc Lelandais, PDG de Lancel. Nous l'avons choisie davantage pour son caractère, son mystère que pour ses performances sportives. Dans les SMS que nous avons échangés, elle me confiait son manque de motivation. Mais je sais qu'après cet électrochoc (défaite aux JO de Pékin) elle est capable de revenir au meilleur niveau. [...]
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