En moins d'un siècle, le sport est passé du délassement suspect à l'activité d'intérêt public normalisé. Cet essor du sport s'accompagne de nombreux changements en ce qui concerne les pratiquants. Faire l'histoire de ces changements s'avère problématique : on ne peut se contenter de la juxtaposition des portraits, ni de l'addition des faits répétitifs.
La métamorphose du même champion changeant de visage chaque année est en effet l'affirmation de la reprise d'un fonctionnement qui demeure égal à lui-même quand l'histoire exige justement des ruptures et des discontinuités. En se basant alors sur les pratiques et images du sport, on peut constater que ce que désigne le sport en 1870, en 1914 ou en 1945 est bien différent de ce que nous connaissons aujourd'hui.
L'histoire du sportif est donc une composante essentielle de l'histoire du sport et réciproquement. Ce double mouvement identifié du pratiquant vers la pratique puis de cette pratique sportive vers le sportif lui-même dont l'image est utilisée, mise en avant-nous amène à nous poser cette question : comment, alors que l'essor du sport résulte d'une pratique qui se généralise, l'homme, le sportif-par son image-, prend-il progressivement l'ascendant sur sa discipline reléguée à un second plan ?
[...] C'est également à la Belle Époque que le sport moderne devient un phénomène social. Apparaît un mouvement sportif proprement ouvrier, ou plutôt spécifiquement socialiste car s'il y avait bon nombre d'ouvriers sportifs, le mouvement sportif ouvrier n'en compte pas beaucoup-les patronages catholiques et laïques les ayant déjà embrigadés-. Coubertin dans L'éducation anglaise en France(1889), prône le nécessaire élargissement social des pratiques sportives qui ne doivent pas être "le monopole des riches et des fainéants». Pour les partisans français du sport au sein des partis socialistes français-Jaurès, le mouvement des universités populaires-, le sport renforce la combativité de la classe ouvrière, donc son militantisme. [...]
[...] Des querelles naissent aussi sur le statut du sportif. Ce conflit entre les tenants de l'amateurisme et les partisans d'un statut qui autoriserait les athlètes à toucher de l'argent va durer tout le siècle. En 1914, l'idée sportive s'est progressivement imposée dans les familles, la Grande Guerre paraît fixer le terme de cette première conquête des corps et des esprits. Si la période 1870-1914 a vu se constituer l'essentiel du mouvement sportif associatif, c'est après 1920 que seront jetées les premières structures durables du sport moderne. [...]
[...] Sous l'autorité de Crespin, l'institut national du sport est réorganisé et un plan d'équipement sportif est même élaboré dans le cadre du quatrième plan de modernisation et d'équipement (1961-1965). Le redressement est sensible aux J.O. de Grenoble en 1968 : Killy, le triple médaillé olympique en est le symbole. Des grands sportifs professionnels Après la période de professionnalisation du sport, plusieurs héros légendaires naissent. Nombreux sont issus des milieux populaires comme Marcel Cerdan (boxeur), Jean Robic et Louison Bobet (cyclistes), Alain Mimoun (coureur de fond), Raymond Kopa (footballeur), Jean Boiteux (nageur). [...]
[...] L'histoire du sportif est donc une composante essentielle de l'histoire du sport et réciproquement. Ce double mouvement identifié du pratiquant vers la pratique puis de cette pratique sportive vers le sportif lui-même-dont l'image est utilisée, mise en avant-nous amène à nous poser cette question : comment, alors que l'essor du sport résulte d'une pratique qui se généralise, l'homme, le sportif-par son image-, prend-il progressivement l'ascendant sur sa discipline reléguée à un second plan ? Après la fin du siècle et la Belle Époque où l'on assiste à l'émergence d'une culture du sport et à la fin de l'élitisme, un premier modèle dès la Première Guerre mondiale lie sport, sportifs et relations internationales, celui-ci est dépassé dés les années de guerre quand le sport affirme sa double orientation vers le professionnalisme et vers la pratique de masse. [...]
[...] Progressivement la gymnastique devient une discipline mineure. Nait en effet de nouveaux sports : le football avec la naissance du Havre athlétique club en 1872 ; le rugby où règnent les deux grands clubs parisiens, le Racing club de France(1882) et le Stade français (1883)-les premières rencontres internationales ont lieu : un match de rugby France-Canada en 1902 et France-Angleterre en 1906- ; les sports d'hiver où l'effort conjugué des militaires et des alpinistes devait aboutir à l'organisation du premier concours international de sports d'hiver à Montgenèvre en 1907: pour la première fois dans l'histoire des sports d'hiver, une compétition internationale qui rassemble essentiellement des militaires français et italiens servait de tremplin à leur propagande; de même, un combat de boxe a contribué au développement de ce sport de combat : en 1899, Charlemont, professeur de boxe française, affrontait Driscoll, spécialiste de boxe anglaise, l'enjeu étant de démontrer de part et d'autre la supériorité d'une technique; la vélocipédie est cruciale dans la propagation des activités sportives, leur popularisation et leur commercialisation: les courses cyclistes sur route mobilisent un public de plus en plus grand. [...]
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