L'éducation physique scolaire et l'évolution de la culture scientifique et technique (préparation agrégation et CAPEPS)

Résumé du document

Dans un mythe rapporté pae Platon (Protagoras), la technique est le don du titan Prométhée à l'humanité, afin de la secourir de son originelle déficience face aux périls naturels.

Dans son étourderie, Epiméthée ("celui qui comprend après coup"), que son frère Prométhée ("celui qui réfléchit à l'avance") avait autorisé à distribuer toutes les qualités aux créatures appelées à l'existence, avait oublié l'homme (...)

Extraits

[...] Ce rejet de la science se double d'un principe anti-technique puisque HEBERT s'oppose aux constructions artificielles, aux gestualités sophistiquées ou codifiées. ULMANN, (De la gymnastique aux sports modernes, 1965) rappelle que cette conception n'est pas liée à une activité technique mais plutôt à l'existence, à la survie de l'homme dans ce milieu naturel. b. La validité des savoirs en cause. Certains savoirs scientifiques ont joui d'un succès qui n'était pas fondé. Je vous renvoie ici à VIGARELLO qui démonte par exemple le mécanisme qui a conduit par exemple à faire du schéma corporel une notion très familière en EP. [...]

[...] Pour Edgar Morin, la science, en perpétuelle évolution se définit par ce qui la fait avancer, l'objectivité et le conflit des idées. Elle allie empirisme (les expériences), rationalisme (les théories), imagination et vérification. Pour Jean Audouze, la science est précisément ce qui peut être contredit. BOURDIEU (Science de la science et réflexivité, 2001) analyse la science comme un champ dont l'enjeu des rapports de lutte entre les différents agents est la définition légitime de la science ou la représentation la plus favorable aux intérêts des dominants du champ. [...]

[...] L'EP scolaire et la culture scientifique La connaissance scientifique et l'école. Pour J.GLEYSE, Archéologie de l'EP au 20ème siècle, PUF p.63 et suivantes), le 19ème siècle s'achève avec la croyance irrationnelle en un progrès scientifique (le scientisme positiviste et le physicalisme) qui donnera le bonheur total à l'homme. Les Républicains en créant l'école primaire laïque gratuite et obligatoire (de 1880 à 1882) puis en décléricalisant l'Etat (1905) tentent de remplacer le règne de l'Eglise et de Dieu par celui de la Raison et de la science. [...]

[...] Lorsque G.DEMENY publie Mécanisme et Education des mouvements, il souhaite développer la partie technique de son ouvrage Les bases scientifiques de l'EP. On peut s'attendre alors à ce que la science vienne éclairer les méthodes empiriques d'EP. Pourtant, les connaissances acquises par l'observation et l'analyse des mouvements des animaux et des hommes ne vont pas se traduire par des modifications spectaculaires dans la rédaction des manuels de gymnastique. Jusqu'en 1925, les observations relatives à l'enseignement des exercices restent très générales et concernent essentiellement le rythme, l'intensité et le nombre de répétitions. [...]

[...] ULMANN (1965) le relève : l'anatomie a inspiré la méthode suédoise Cette gymnastique est la première à vouloir emprunter toutes ses bases à la science. La justification des procédés utilisés est une volonté forte à cette époque où la philosophie comtienne, le positivisme, est à son apogée. Le positif, c'est à dire les faits et les lois, est le seul objet de la science. La vision mécaniste du corps, fondée sur les savoirs scientifiques anatomiques, conduit à des propositions de pratiques scolaires d'EP, des techniques pourrait-on peut être dire. [...]