Dossier complet traitant du sujet : « Les théoriciens de l'éducation physique et le féminin ». Ce dossier expose toute l'évolution de l'éducation physique féminine de la fin du XIXe siècle à nos jours en partant des conceptions des médecins hygiénistes jusqu'à une mixité actuelle.
[...] En effet, elle ne pouvait se poser dans des établissements séparés avec d'un côté les filles et de l'autre, les garçons. La tendance commune aux théoriciens de l'éducation physique à cette époque, fut d'argumenter en faveur d'une EP féminine différenciée dans des buts bien précis. Le premier étant de préparer au mieux la jeune femme à tenir le plus convenablement possible ses rôles de mère. Le second s'attachait à ce que les femmes aient la meilleure santé possible afin de régénérer la race française confinée dans un esprit de revanche vis-à-vis de l'Allemagne. [...]
[...] Soit par des distinctions faites obligeant à cette mixité. En plus de cela, lorsqu'on laisse le soin aux élèves de constituer des groupes ou des équipes, on peut s'apercevoir que les filles se retrouvent ensemble, de même pour les garçons. De plus, un décalage peut être soulevé apportant d'autres difficultés : dans le système scolaire, la mixité est de règle, mais l'EPS maintient une ségrégation des sexes par l'intermédiaire du choix des pratiques. Comme l'énonce J.P.Clément à propos du démixage dont on a parlé tout à l'heure : «Tout se passe comme si, en effet, au-delà de la gémination (hétérogénéisation) des classes en EPS [ les choix optionnels dans les lycées [ aboutissaient à un démixage de fait (par exemple, les garçons choisissent le hand et les filles la gymnastique en 1ère ou terminale) (p.222-223). [...]
[...] Les exploits sportifs et les différentes prises de pouvoirs des femmes vont contribuer à une préservation du courant d'une éducation physique féminine différenciée. E.Loisel se posera comme défenseur de ce courant en agissant pour la formation séparée des enseignants en éducation physique, par la création d'une ENSEP (École Normale Supérieure d'Éducation Physique) filles et d'une ENSEP garçons en 1946. Durant cette période, selon le docteur R.Jeudon dans l'article Les gymnastiques féminines in Traité d'éducation physique, sous la direction de M.Labbé : les méthodes d'éducation physique féminine peuvent se classer en quatre catégories : Les méthode analytiques (type suédoise), les méthodes synthétiques (type de la méthode naturelle d'Hébert), les méthodes dites rythmiques (I.Popard) où la féminité et la maternité sont de mises, et les méthodes sportives et les sports L'EP féminine se démarque car elle est encore conçue comme non masculine. [...]
[...] Il ne viendrait d'ailleurs jamais à l'idée d'un entraîneur de chevaux ou de chiens de soumettre les femelles à des exercices spéciaux Cette indifférenciation mâle/femelle au plan physique est en rupture avec les arguments issus du discours médical. C'est justement le fait de spécifier l'EP féminine que cela produirait selon lui une dégénérescence de la race française. Il considère que ce sont les préjugés et l'éducation qui font les différences d'aptitudes entre les sexes et non un déterminisme naturel. En d'autres termes, la méthode naturelle est la seule selon Hébert qui puisse modifier ces idées préconçues. C'est parce qu'elle est non spécifique que la méthode naturelle peut envisager une lutte sérieuse contre la dégénérescence. [...]
[...] De plus, il ajoute (p.48) : avant huit ans, il n'y a qu'une gymnastique qui convienne aux filles; c'est celle des jeux, des courses, de la promenade, gymnastique qui a l'attrait pour stimulant et la liberté pour condition On peut voir ainsi qu'il y a toujours une volonté omniprésente de la part des médecins, de contrôler les femmes quelque soit leur activité, surtout si elle est d'ordre corporel. Mais dans quel but? 1.2 L'EP féminine au service de la Nation Cependant, cela n'empêche pas vers 1885, que d'autres auteurs comme E.Desbonnet n'aille pas tout à fait dans le même sens que les médecins hygiénistes. Dans le livre cité précédemment l'article écrit par G.Andrieu, La culture physique au féminin avant 1914 cite Desbonnet (p.33) : au moment où elle en a le plus besoin, quel exercice a donc la jeune fille ? [...]
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